Icône de Facebook
Icône de LinkedIn
Icône de Twitter

ICEA

Institut de coopération pour l'éducation des adultes

Les Nations Unies adoptent le programme de développement pour l’après-2015

Sommet des Nations Unies consacré à l'adoption du programme de développement pour l'après-2015Alors que le cycle de 15 ans des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) prend fin, un nouveau cycle débute avec l’adoption du plan de développement durable par les 193 États Membres des Nations Unies. Intitulé « Transformer notre monde : le Programme de développement durable à l’horizon 2030 », ce nouveau plan compte 17 objectifs de développement durable (ODD) qui se déclinent en 169 cibles.

Le programme pour l’après-2105

Le programme de développement pour l’après-2015 adopté à l’issue du Sommet des Nations Unies qui se terminait le dimanche 27 septembre dernier couvrira la période 2015-2030. Ce programme vise notamment à mettre fin à l’extrême pauvreté, à lutter contre les inégalités et les changements climatiques et à favoriser la paix, la prospérité et l’accès à l’éducation pour tous. 
 

Une place pour l’éducation et la formation des adultes 

Le quatrième objectif du Programme de développement durable est consacré à l’éducation : « Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie ». Bien qu’il fasse une large place à l’éducation des jeunes, qui demeure une priorité pour de nombreux pays, cet objectif propose des leviers intéressants pour assurer le développement de l’éducation et de la formation des adultes.
 
Quatre cibles de cet objectif peuvent être liées à l’éducation et la formation des adultes (Transformer notre monde, pp. 19-20, § 4.3 à 4.6) :
  • « faire en sorte que les femmes et les hommes aient tous accès dans des conditions d’égalité à un enseignement technique, professionnel ou tertiaire, y compris universitaire, de qualité et d’un coût abordable »;
  • « augmenter nettement le nombre de jeunes et d’adultes disposant des compétences, notamment techniques et professionnelles, nécessaires à l’emploi, à l’obtention d’un travail décent et à l’entrepreneuriat »;
  • « éliminer les inégalités entre les sexes dans le domaine de l’éducation et assurer l’égalité d’accès des personnes vulnérables […] à tous les niveaux d’enseignement et de formation professionnelle »;
  • « faire en sorte que tous les jeunes et une proportion considérable d’adultes, hommes et femmes, sachent lire, écrire et compter ».
 
À première vue, la formulation de cet objectif et des cibles liées à l’éducation et la formation des adultes répond positivement à plusieurs des balises proposées par l’UNESCO dans son « Énoncé de position sur l’éducation après 2015 » (voir l’article Programme de l'éducation pour l'après-2015 : les défis à venir sur le droit des adultes à continuer à apprendre, dans Apprendre + Agir).
 
Ce constat est réjouissant. Ceci dit, le défi de la mise en œuvre du droit à l’éducation des adultes demeure entier. Il est plus que jamais essentiel de faire en sorte que, dans leur engagement à réaliser l’objectif et les cibles liées à l’éducation et à la formation des adultes, des pays comme le Canada passent véritablement de la rhétorique à l’action. Cette critique a été formulée à maintes reprises depuis CONFINTEA IV (Belém, 2009) que ce soit dans des rapports de l’UNESCO, de l’UIL ou des responsables d’organismes de la société civile comme NIACE.
 

Définir les cibles à atteindre

Le texte adopté précise que l’atteindre de ces objectifs et de ces cibles, qui entreront en vigueur le 1er janvier 2016, se fera « en tenant compte des différences entre la situation, les capacités et le niveau de développement de chaque pays ainsi que des politiques et des priorités nationales. » (Transformer notre monde, p. 7, § 21) Dans cette perspective, il revient notamment aux États de définir les aspects quantitatifs des cibles à atteindre (mesures, indicateurs et autres).
 
Dans l’immédiat, les cibles associées aux ODD demandent à être définies par les États. Par exemple, si l’on veut faire en sorte qu’une « proportion considérable d’adultes […] sachent lire, écrire et compter », il faudra tôt ou tard définir cette proportion et s’entendre sur ce qui est considérable. Bref, il faudra évaluer ce qui peut être fait et quantifier l’effort à produire. 
 
Ce travail essentiel se fera à l’occasion de débats et de discussions animées par les gouvernements. Des organisations de la société civile comme l’ICÉA devront s’engager sans réserve dans ces tractations afin pousser l’État et les gouvernements à fixer des cibles qui soient tout à la fois atteignables, réalistes et significatives. 
 
Pour l’ICÉA, il est clair que les cibles à fixer en matière d’éducation et de formation des adultes doivent s’inscrire dans la continuité des efforts faits à ce jour pour promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie. Il est impératif de fixer des cibles qui contribuent au développement de l’éducation et de la formation des adultes!