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Institut de coopération pour l'éducation des adultes

30e anniversaire de fondation de l'AGEEFEP : le droit d'association au service du droit à l'éducation

Logo AGEEFEPL'Association générale des étudiants et des étudiantes de la Faculté de l'éducation permanente de l'Université de Montréal (AGEEFEP) célébrait le samedi 12 septembre 2015 le 30e anniversaire de sa fondation. Pour l'occasion, monsieur Robert Martin, président de l'AGEEFEP et l'un de ses fondateurs, a prononcé un discours que nous repoduisons. Dans ce discours, monsieur Martin rappelle le contexte de fondation de l'AGEEFEP et il relate l'histoire des avancées auxquelles l'AGEEFEP a contribuée. Plus particulièrement, monsieur Martin souligne la collaboration entre l'AGEEFEP et l'ICÉA, notamment à l'égard de la Semaine québécoise des adultes en formation et du colloque annuel des étudiants adultes. Lors de la célébration, l'ICÉA était représenté par Pierre Doray et Daniel Baril, respectivement, président et directeur général de l'Institut. 

Le président, M. Robert Martin, a prononcé ce discours le 12 septembre 2015 à l’occasion de la célébration du 30e anniversaire de la création de l’Association générale des étudiants et des étudiantes de la Faculté de l’éducation permanente de l’Université de Montréal (AGEEFEP).

Mesdames et messieurs, bonsoir

Dans le cahier de la revue Cité éducative publié en 1995 à l’occasion du 10e anniversaire de l’Association, on lisait ceci : « Ramenons nos montres à l’heure de 1984. Il est 18 h et des hordes d’étudiantes et d’étudiants déambulent dans les corridors de l’Université de Montréal. Malgré l’affluence, tous les bureaux sont fermés, et il en va de même des cafétérias, des magasins, des librairies et de tous les services universitaires. Le quidam qui se pointe devant les machines distributrices peut se compter chanceux d’en dénicher une qui n’a pas été complètement vidée au cours de la journée : il pourra se mettre sous la dent deux bouchées d’un fromage cheddar fade accompagné de deux biscuits soda avant d’aller passer trois heures de cours dans une classe tantôt frigorifiée, tantôt surchauffée. C’est que la Faculté de l’éducation permanente figurait en queue de liste des facultés pour le choix des locaux de cours. »

C’est dans ce contexte que 82,5 % des étudiantes et des étudiants de la FEP ont dit «oui» à la création de l’AGEEFEP, en 1985, un résultat d’autant plus convaincant que près de 80 % des étudiants ont participé au vote.

Malgré la légitimité ainsi acquise, ce nouveau joueur sur l’échiquier politique de l’Université a été fraîchement accueilli. Je rappellerai simplement qu’il a fallu plusieurs années de revendication pour obtenir d’être représentés aux Services aux étudiants. Ce n’est d’ailleurs qu’à la fin des années 90 que notre bataille du droit de représentation s’est terminée lorsque nous avons obtenu un siège au Conseil de l’Université, la plus haute instance dans notre établissement.

Avant d’en arriver là, nous avons tenu un référendum, remporté haut la main, pour que l’AGEEFEP s’accrédite comme représentante des étudiants de la FEP en vertu de la Loi sur l’accréditation et le financement  des associations d’élèves ou d’étudiants et qu’elle acquière ainsi une base légale qui a été fondamentale dans notre histoire. Quelques années plus tard, nous avons aussi joué un rôle majeur pour l’obtention d’un amendement à cette même loi, qui a ajouté la catégorie « éducation permanente » aux deux catégories qui existaient déjà, soit le premier cycle régulier et les études supérieures.

Pour nous prévaloir pleinement de cette nouvelle catégorie, nous avons tenu un deuxième référendum, lui aussi gagné par une très forte majorité, qui a fait de l’AGEEFEP la représentante de l’éducation permanente dans l’ensemble de l’Université de Montréal. C’est en vertu de cette deuxième accréditation que nous sommes aujourd’hui présents dans toutes les instances et tous les comités de l’Université où siègent des étudiants, comme l’Assemblée universitaire et la Commission des études

L’AGEEFEP a pris d’autres initiatives pour assurer sa visibilité et s’enraciner dans la communauté universitaire. La première qui me vient à l’esprit est la création de la revue Cité éducative, qui a été publiée de 1985 à 2007. Les membres de l’Association  recevaient la revue chez eux par la poste, mais elle était aussi largement distribuée dans des présentoirs sur le campus, ce qui a sans doute contribué à la notoriété de l’AGEEFEP.

C’est dans la même perspective qu’a été créé le resto-pub La Brunante au début des années 90, un service qui a débuté modestement dans des conditions très restrictives, un service qui a pris de l’ampleur comme vous avez pu le constater, et dont bénéficient nos nombreux membres qui ont des cours dans le Pavillon où nous nous trouvons, mais qui dessert aussi l’ensemble de la communauté universitaire.

Dans le monde étudiant, l’AGEEFEP a innové en créant, dès sa fondation, un Service des plaintes et de l’information, qui était d’autant plus important à l’époque qu’il n’y avait pas encore d’ombudsman à l’Université de Montréal. Le service n’a rien perdu de sa pertinence et il œuvre aujourd’hui en complément et en collaboration avec le Bureau de l’ombudsman. Depuis, de nombreuses associations d’étudiants réguliers se sont dotées d’un service similaire.

L’argent est le nerf de la guerre, comme le dit un cliché, et les recours en justice coûtent cher. C’est pour cela, après avoir consacré plus de 40 000 $ dans une cause de reconnaissance de crédits de cours impliquant plusieurs dizaines d’étudiants du Certificat en droit de la FEP et l’Université du Québec à Montréal, qu’a été créé le Service de défense juridique. Le Fonds peut également être utilisé pour défendre un membre en particulier lorsque la situation le justifie.

Relativement aux études, l’AGEEFEP a porté trois dossiers majeurs et cela, dès sa fondation : la création d’un service de reconnaissance des acquis expérientiels, l’octroi de baccalauréats avec appellation qui reflètent plus fidèlement la nature des études de plusieurs étudiantes et étudiants de la FEP et la création de diplômes d’études supérieures spécialisées.

Il a fallu beaucoup de temps pour y arriver, mais un service de reconnaissance des acquis est pleinement opérationnel depuis janvier 2014. Ce sont les étudiants de la FEP qui financent ce service ainsi que le service de persévérance aux études créé il y a quelques années. Consultés dans un référendum électronique, les étudiants de la FEP ont voté dans une proportion de près de 70 % pour que la cotisation aux Services aux étudiants soit haussée de 1,50 $ par crédit à la condition que l’argent ainsi recueilli, soit 200 000 $ par année, serve à financer ces deux services.

Au cours de la dernière année, la Commission des études a par ailleurs adopté un cadre réglementaire sur la création de baccalauréats avec appellation qui permettra à la FEP, mais aussi aux autres facultés, de créer ces nouveaux programmes, couronnés par un diplôme plus représentatif de leur formation et plus attrayant dans le marché du travail.

Les démarches se poursuivent pour que la FEP soit autorisée à offrir des programmes d’études supérieures et il y a tout lieu d’espérer un déblocage dans ce dossier.

Dans ces trois dossiers, je tiens à rendre hommage à notre doyen, M. Christian Blanchette et aux membres de son décanat, mais aussi aux membres du rectorat de l’Université, en particulier le recteur M. Guy Breton, et la vice-rectrice aux études, Mme Louise Béliveau, qui ont cru profondément à la pertinence de nos revendications et au rôle de l’Université de Montréal dans l’éducation des adultes, l’éducation permanente et la formation continue.

Je serai à la retraite dans quelques mois et une de mes grandes sources de satisfaction est la collaboration et l’ouverture d’esprit qui marquent depuis quelques années les relations entre l’AGEEFEP, la FEP et l’Université de Montréal. Je n’ai d’ailleurs aucune hésitation à affirmer que, dans l’ensemble du réseau universitaire québécois, c’est à l’UdeM que les adultes jouissent aujourd’hui de la plus grande écoute et de la plus grande considération.

L’AGEEFEP y a évidemment été pour quelque chose. Tous ceux et celles qui ont fait partie des 15 conseils d’administration et autant de comités exécutifs de l’AGEEFEP au cours des 30 dernières années y ont contribué et je les en remercie. Je ne peux m’empêcher de saluer plus particulièrement mon vieux compagnon d’armes, Denis Sylvain, qui est toujours notre secrétaire général, ainsi que Nicole Raymond,  Maude Hervé, Ghislaine Brunelle et Louise Daigneault, qui ne sont plus aujourd’hui à l’emploi de l’Association, mais qui occupé tour à tour le poste de secrétaire de direction, une fonction essentielle dans un organisme comme le nôtre.

Mes remerciements aussi aux anciens doyens, messieurs Guy Bourgeault, Jacques Léonard et Jacques Boucher, et une bonne pensée pour feu Jean-Marc Boudrias, le prédécesseur du doyen actuel.

Nos intérêts peuvent occasionnellement être divergents, mais tout au long de notre histoire, nous avons aussi entretenu de fréquentes relations avec le Syndicat des chargés de cours et la FAECUM. Je les remercie de leur collaboration.

Tout ce que nous avons fait dans ces trois décennies n’a toujours eu qu’un objectif majeur : l’accès à l’université pour tous les adultes qui en ont le désir et la capacité, dans des conditions qui favorisent leur réussite et qui tiennent compte de leurs obligations professionnelles et familiales.

Longue vie à l’AGEEFEP.