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ICEA

Institut de coopération pour l'éducation des adultes

Projet de prototypage d’une plateforme numérique de microattestations

Jeudi 12 mai 2022 - ICÉA

Un prototype de plateforme numérique

L’Institut de coopération pour l’éducation des adultes (ICÉA) travaille au développement d’un prototype de plateforme numérique de microattestations. Ce projet de recherche présenté par la Coalition des organismes communautaires pour le développement de la main-d'œuvre (COCDMO) est financé par la Commission des partenaires du milieu du travail (CPMT). L'ICÉA en assure la partie scientifique.

La reconnaissance des acquis des personnes en transition 

Le projet de plateforme numérique de microattestations a pour objectif de tester l’intérêt de cet outil auprès de personnes en transition sur le marché du travail, qui souhaiteraient faire valoir des compétences issues de contextes d’apprentissage non scolaires ou expérientiels. Par personnes en transition sur le marché du travail, nous entendons les personnes sans emploi à la recherche d’un emploi, ainsi que les personnes en emploi souhaitant occuper un nouvel emploi au sein de leur entreprise ou organisme, ou encore ailleurs, dans un autre secteur ou un autre entreprise.  

Le projet s’inscrit donc dans une approche de reconnaissance des acquis et des compétences développées hors du milieu scolaire, que ce soit dans le cadre de formations faites en milieu de travail (apprentissage non formel) ou lors d’activité bénévoles, sportives et autres (apprentissage informel). 

Les microattestations

Nous parlons de microattestations pour les distinguer des microcertifications. Les deux termes appartiennent à l’univers des microtitres de compétences et sont associés à des formations courtes et concentrées sur des compétences précises. 

"Les microtitres de compétences sont des titres de compétences liés à des possibilités d’apprentissage brèves et souples qui ciblent certaines compétences ou connaissances en particulier. Ils se distinguent des grades, diplômes et certificats universitaires ou collégiaux plus traditionnels, qui se rapportent à des programmes d’études dans le cadre desquels sont enseignés des ensembles interreliés de compétences sur plusieurs années."
(Jackie Pichette 2020 – Une enquête menée auprès des Canadiens renforce la nécessité d’énoncer une définition claire et normalisée des « microtitres de compétences)

Comme il n’y pas de vocabulaire standardisé, la séparation entre les deux termes n’est toujours nette, mais comme celui de microcertifications est plus souvent utilisé dans le monde scolaire et par les plateformes numériques de formation, et que notre projet exclut les formations scolaires, nous avons retenu le terme de microattestations. 

Une plateforme numérique où sont entreposés des badges numériques ouverts  

Traditionnellement, les attestations et les diplômes en format papier ou en format électronique constituent une preuve tangible de formation (et de certifier que celle-ci est terminée), mais cette preuve n’illustre pas ce que l’individu sait faire ni ce qu’il a acquis comme compétence en dehors du monde scolaire. Actuellement, un grand intérêt est accordé à d’autres formes de présentation et de valorisation de la maîtrise d’une compétence. La microattestation, qui prend la forme d’un badge numérique entreposé sur une plateforme spécialisée, en est une. Contrairement à un diplôme ou une attestation, le badge numérique contient de nombreuses données qui permettent de véhiculer de l’information sur la nature des compétences acquises.  

Selon le cadre de reconnaissance ouverte (Open Recognition Framework), un badge numérique ouvert est un instrument qui rend visibles et utilisables des informations sur les expériences, les compétences, les aboutissements, les aspirations d’un individu, d’une communauté ou d’une organisation. 

L’usage de la technologie numérique permet d’entreposer ces acquis attestés sur un site Internet appelé plateforme numérique et de les communiquer à l’aide d’appareils connectés, par exemple un téléphone intelligent, une tablette ou un ordinateur. La plateforme numérique est donc un dispositif accessible en ligne, où est entreposée une vignette (badge) qui atteste de l’acquisition d’une compétence par une personne donnée.

Des compétences du futur 

Les compétences, selon la taxonomie proposée pour les compétences et les capacités d’Emploi et Développement Social Canada (EDSC), ce sont des capacités acquises que doit avoir une personne pour bien accomplir un travail ou une fonction, jouer un rôle ou effectuer des tâches. 

Dans le cadre de ce projet, les compétences qui feront l’objet de microattestations sont des compétences génériques, non techniques, nécessaires pour les travailleuses et les travailleurs qui doivent se projeter vers l’avenir. La COCDMO retient les dix compétences qui font partie du Référentiel québécois des compétences du futur que la CPMT a adopté en 2021. 

Ces compétences dites du futur reposent sur deux socles : la littératie et la numératie, essentielles pour mettre en œuvre les autres compétences. Ces compétences du futur sont définies dans le référentiel comme « une combinaison de savoirs, de savoir-faire et de savoir-être mobilisés par une personne pour agir de manière adaptée face à une situation professionnelle donnée ». Ces compétences du futur sont celles « qui seront nécessaires à la pratique de professions au cours des prochaines années » (CPMT, 2021 Se préparer à un marché du travail en transformation. Référentiel québécois des compétences du futur).

Les 10 compétences et le socle du Référentiel québécois des compétences du futur

Figure 1 : Les 10 compétences et le socle du Référentiel québécois des compétences du futur

La méthodologie 

La méthodologie employée dans ce projet est de nature qualitative. Elle privilégie la construction d’une plateforme numérique à partir du point de vue des utilisatrices et des utilisateurs d’un tel instrument, soit, au premier chef, les travailleuses et les travailleurs voulant communiquer leur acquis et les employeurs voulant s’informer sur ces acquis. Suivant les recommandations de Ravet dans son article Réflexions sur la genèse des Open Badges, le projet vise à développer une plateforme « centré[e] sur la personne comme agent de la reconnaissance (de soi, des autres) » plutôt que simplement « comme objet de la reconnaissance (par les autres) » (Ravet, 2017, «  Réflexions sur la genèse des Open Badges », Distances et médiations des savoirs. Distance and Mediation of Knowledge). 

Les points de vue des personnes issues de différents secteurs ont été recueillis de diverses façons : un sondage initial, des entretiens semi-dirigés et des groupes de discussions, et, enfin, des ateliers de cocréation qui sont présentement en cours. La cocréation de type Design Thinking consiste à réunir des personnes ayant des expertises différentes pour faire émerger des solutions opérationnelles grâce au travail collaboratif. Les ateliers qui sont présentement en cours se concentrent sur les fonctionnalités que devraient comporter la plateforme numérique ainsi que sur ses contextes d’utilisation.
La prochaine étape du projet sera la mise au point d’un prototype de plateforme numérique de microattestations, puis la constitution et le suivi d’une cohorte d’individus qui l’utiliseront dans leur recherche d’emploi. Parallèlement à la mise au point de cette plateforme, l’ICÉA procèdera à l’analyse qualitative des données recueillies au cours des derniers mois. 

L’ICÉA recrutera par conséquent des personnes qui se cherchent un emploi (qu’elles soient ou non déjà en emploi) dans le but de former une cohorte d’utilisatrices et d’utilisateurs de la plateforme qui sera testée à l’automne 2022. 

Si le projet vous intéresse, vous pouvez contacter Sylvie Pelletier, chercheuse responsable du volet scientifique du projet (ICÉA) : spelletier@icea.qc.ca.

Ce projet est financé par la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT).

Cette aide provient des Initiatives de la CPMT visant l'expérimentation de pratiques innovantes en matière de développement des compétences de la main-d'œuvre qui sont financées par le Fonds de développement et de reconnaissance des compétences de la main-d'œuvre (FDRCMO).

Ce projet est réalisé sous la supervision et la coordination de la Coalition des organismes communautaires pour le développement de la main-d'œuvre (COCDMO).

Logo de la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT)

Logo de la Coalition des organismes communautaires pour le développement de la main-d'œuvre (COCDMO)