Un Québec apprenant doit s’appuyer sur la collaboration des milieux et des réseaux de l’éducation et de la formation des adultes.
1. Comment susciter et mettre en valeur les collaborations entre nos organisations?:
Des conditions à mettre en place pour favoriser la collaboration entre les organisations : Reconnaissance mutuelle entre les organisations, soit la reconnaissance de leur mission respective, de leurs spécificités, de leurs différences, des contraintes auxquelles chacune des organisations doit faire face, des ressources financières et humaines à leur disposition, etc.;
Partir des points qu’ont en commun les organisations pour faire un bout de chemin ensemble, mettre de côté leurs différends et travailler sur ce qui les rassemble, leurs intérêts communs, c’est-à-dire les adultes et leurs besoins;
Créer des lieux de rencontre pour apprendre à se connaître et faire tomber les préjugés;
Créer des lieux de rencontre pour partager leurs analyses et leurs expertises;
Ne pas faire reposer les relations entre organisations sur une seule personne au sein de chacune des organisations, mais sur leur équipe et leur instance décisionnelle.
Pour des collaborations en matière de référence :
"L’entrée en formation est un moment crucial pour les personnes peu alphabétisées. La plupart se présente avec beaucoup d’appréhension, et un mauvais départ peut signifier la fin prématurée du projet éducatif. Des témoignages d’adultes confirment l’importance du premier contact. D’autant plus qu’entre le moment de la prise de décision d’entrer en formation et l’inscription à proprement dite, il peut s’écouler plusieurs mois, voire jusqu’à un an ! Les adultes rencontrés par [un] groupe de recherche de l’UQÀR confirment aussi que lorsque l’accueil est déficient, où qu’ils sont relégués à un niveau inférieur à la suite d’un test de classement, les risques d’abandon sont élevés. Et un échec lors d’une tentative de retour en formation a un impact important, qui peut éloigner pour très longtemps, voire à jamais, une personne des milieux de formation." (Extrait du mémoire du RGPAQ sur l’accès à l’éducation et à la réussite éducative présenté au Conseil supérieur de l’éducation, 2009, p.11)
Considérant ce qui précède, les SARCA et les CLE doivent être, pour les adultes peu alphabétisés et peu scolarisés, des lieux où ils peuvent recevoir une information privilégiée sur les formations adaptées à leurs besoins. Pour ce faire, ces services doivent bien connaître la réalité concrète de ces adultes d’une part, et, d’autre part, leur milieu et les organismes offrant des formations adaptées à ces personnes. Une collaboration soutenue avec le milieu est essentielle pour bien diriger les adultes vers la formation la plus appropriée pour eux. La suite du parcours de formation et sa réussite étant tributaires de l’accueil reçu au début de la démarche menant au retour en formation.
Malheureusement, préjugés et méconnaissance perdurent entre ces services et les organismes communautaires. "L’expérience des groupes d’alphabétisation populaire le démontre, la qualité des relations entre les CLE et les groupes d’alphabétisation populaire a un impact majeur au niveau de la référence. Également, les agents des CLE ont un pouvoir énorme s’agissant de favoriser ou de défavoriser la poursuite de la démarche d’alphabétisation populaire d’un adulte. Il faut renforcer la connaissance qu’ont les CLE du réseau de l’alphabétisation populaire et encourager davantage la collaboration CLE-groupes d’alphabétisation populaire ainsi que la référence des CLE aux groupes." (Extrait de l’avis du RGPAQ présenté au MÉLS dans le cadre de la consultation en vue d’un bilan synthèse consolidé de la mise en œuvre du plan d’action 2002-2007 et pour la détermination de priorités à retenir dans le cadre de l’élaboration du plan d’action 2008-2013, 2007, p.7)
Enfin, le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale ainsi qu’Emploi-Québec doivent mettre en place les politiques et les conditions favorisant de telles collaborations sur le terrain.
2. À quel projet collectif pourrais-je collaborer?:
Élaboration d’une stratégie nationale de lutte contre l’analphabétisme incluant des mesures de lutte contre la pauvreté : le MÉLS doit réunir les acteurs gouvernementaux et sociaux concernés afin que nous nous donnions une vision commune du problème de l’analphabétisme, de ses causes et de ses conséquences ainsi que des solutions à mettre en œuvre (en amont, en aval, en périphérie !!!) pour mieux lutter contre l’analphabétisme.