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ICEA

Institut de coopération pour l'éducation des adultes

Retour sur le forum 2023 de l’ICÉA

Le bien public et le bien commun à l'honneur

Les 7 et 8 juin dernier l’ICÉA a organisé le forum intitulé Construire l'avenir : l'éducation des adultes au service du bien public et du bien commun.

Cet évènement a réuni près de 150 personnes en présence, à la Grande Bibliothèque de Montréal, et en ligne. Près d’une douzaine de conférenciers et de conférencières ont participé à l’évènement en plus d’un trio de discutant·es, Isabelle Coutant (CDÉACF), Marjorie Vidal (groupe de recherche EFE) et Éric April (Cégep du Vieux Montréal), qui ont alimenté les réflexions tout au long du forum.

Fresque finale du forum
Fresque réalisée par Mylène Choquette (Mayava) les 7 et 8 juin 2023

 

Deux journées de réflexion et d'échange

Pourquoi un tel forum ? À cette question, Pierre Doray, président du conseil d’administration de l'ICÉA et professeur associé à l’UQAM, a répondu en présentant quelques grandes transformations qui ont marqué les 40 dernières années :

  • L’introduction des politiques néolibérales;
  • Les coupes budgétaires récurrentes;
  • L’évolution dans les modes de gouvernance, avec la gestion axée sur les résultats restreignant la marge de manœuvre des acteurs locaux;
  • L'accentuation de la concurrence entre les établissements scolaires conduisant à une course à la clientèle;
  • Le recentrage vers les segments professionnalisants de l'éducation des adultes dans une perspective de gestion de la main d’œuvre plutôt que dans une perspective de réponse aux besoins de la main-d'œuvre;
  • La diminution des ressources dans certains secteurs telle que l’éducation populaire;
  • Les effets de la pandémie de COVID-19.

« Il nous faut retrouver une vision globale de l’éducation des adultes » (Pierre Doray)

Jour 1 : réfléchir ensemble

La journée du 7 juin a été consacrée à la réflexion sur les notions de bien public et de bien commun en éducation des adultes; des notions explorées en amont du forum lors de rencontres avec des acteurs et actrices de l’éducation des adultes, et dans le cadre d’un article (Tremblay, 2023).

Nous avons demandé aux participant·es : quel mot vous vient en tête si je vous dis « bien public » ? Le mot le plus fréquent était « société ». Ensuite, nous leur avons demandé : quel mot vous vient en tête si je vous dis « bien commun » ? Le terme le plus courant était « partage ».

Pour écouter ou réécouter un extrait audio inspirant sur le bien public et le bien commun tiré des rencontres réalisées dans le cadre de la démarche préforum, c’est ici.

Échange avec Michèle Stanton-Jean

Nous avons également approfondi les notions de bien public et de bien commun avec Michèle Stanton-Jean, chercheuse invitée à la Faculté de droit - CRDP de l'Université de Montréal et ancienne présidente de la Commission d’étude sur la formation professionnelle et socioculturelle des adultes, appelée la Commission Jean. Madame Stanton-Jean a référé à son travail doctoral et au cadre conceptuel du bien commun qu'elle y a développé. Elle a également référé au travail de la Commission Jean.

Cadre conceptuel du bien commun
Source : Stanton-Jean (2011)

Elle a mentionné qu’il y a une interrogation sur le vivre ensemble à l’échelle mondiale et qu’une réflexion sur la notion de bien commun, qui est de plus en plus populaire, doit être remise à l’ordre du jour. De quoi parle-t-on lorsqu’il est question du bien commun ? La notion est beaucoup utilisée, mais généralement sans qu’elle soit définie.

« Le bien commun et l’intérêt général, qui sont à peu près des synonymes, sont plus humanistes. C’est une approche plus sociale. En éthique cela signifie que tous les membres d’une société bénéficient de ce qui est mis en œuvre. Ce qui est mis en œuvre doit profiter et aider le monde » (Michèle Stanton-Jean).

Il importe, d’après elle, de trouver des points de convergence entre le bien public et le bien commun tels que la reconnaissance des acquis, la conciliation travail-famille, l’apprentissage flexible dans tous les lieux, etc.

Des idées enrichissantes

De nombreuses idées ont été mentionnées lors de cette belle matinée. En voici quelques-unes :

  • L'importance de partir des apprenant·es et de leur donner confiance;
  • La distinction entre l’éducation des adultes (qui réfère plus à l’utilisation des compétences des personnes) et l’éducation aux adultes (implique une transmission du haut vers le bas);
  • La valorisation du potentiel humain plutôt que du capital humain;
  • L’enjeu de l’accessibilité qui est multiforme;
  • La redéfinition de la réussite;
  • L’idée de responsabilité partagée;
  • La question du rapport de force nécessaire pour placer le bien commun au centre;
  • La nécessité d’éduquer les politicien·ennes;
  • La possibilité de faire du bien commun un catalyseur pour la convergence des luttes;
  • L’importance d’avoir un langage commun, de comprendre et de définir les concepts qu’on utilise pour parler de l’éducation des adultes ;
  • Le contraste entre l’approche humaniste du bien commun (justice, solidarité, autonomie, etc.) et le courant néolibéral (usager·ères, client·es, gain en capital, etc.);
  • L’individualisation de la responsabilité d’aller se former.

Atelier 1

L’atelier du 7 juin a permis aux participant·es d’identifier plusieurs principes clés pour promouvoir le bien commun, avec l'accessibilité en tête, suivi de la collaboration entre les acteur·trices de l'éducation des adultes. Vous pouvez consulter ici la liste des principes.
 


Jour 2 : s’inspirer et agir

Le 8 juin, la discussion s'est centrée sur la contribution de l'éducation des adultes au bien public et au bien commun.

Une table ronde passionnante

Cette table ronde a permis de s’intéresser à trois champs de l’éducation des adultes – l’éducation financière, l’éducation aux médias et l’éducation relative à l’environnement –, et à leur rôle face aux défis sociétaux.

Carine Villemagne (Université de Sherbrooke) a mis en évidence les liens de l’éducation relative à l’environnement (ERE) avec diverses approches éducatives : éducation transformatrice, justice environnementale, écoféminisme, éducation populaire, etc. Elle a cité l’UNESCO pour qui « apprendre au sujet de l’environnement est nécessaire, mais non suffisant ». Il faudrait également « développer des compétences socioémotionnelles et l’aptitude à agir qui sont des dimensions essentielles à l’action en faveur de l’environnement ».

L’ERE des adultes participe à la construction d’une écocitoyenneté « critique, compétente, créative, engagée, capable et désireuse de participer aux débats publics, à la recherche de solutions et à l’innovation écosociale » (Naoufal, 2016; Sauvé, 2013, p. 21). (Présentation de Carine Villemagne)

Marc Alexandre Ladouceur (Habilomédias) a abordé la désinformation et la haine en ligne. On peut retenir de ces propos qu’il est important de débuter l’éducation aux médias numériques dès le plus jeune âge et que la famille a un rôle important à jouer dans cette éducation. Il y a de plus en plus d’initiatives en ce sens, mais beaucoup de travail reste à faire. En même temps, les adultes ont eux aussi besoin de développer leurs compétences en matière de littératie aux médias numériques ainsi qu’un regard critique sur toutes les informations qu’ils et elles consultent.

Youcef Ghellache (Éducfinance) nous a parlé d’éducation financière. D’après lui, le manque d’éducation financière a de nombreux impacts sur les personnes (stress, surconsommation, faillite, etc.), sur la société dans son ensemble, et donc, sur le bien commun. Il y a peu d’éducation financière pour les jeunes dans le milieu scolaire. Les adultes ont eux aussi besoin de s’outiller pour prendre de bonnes décisions financières. Il a donné quelques pistes pour s’éduquer financièrement (lectures, sites Internet, etc.).

Cette activité a mis en évidence, comme l’a souligné Daniel Baril, que le bien commun c’est aussi des « compétences spécifiques dans des domaines ancrés dans la vie quotidienne et dans l’individualité, mais qui ont un impact à l’échelle de l’ensemble de nos familles, de nos villes, de nos quartiers, de nos pays et de la planète tout entière ».

Plusieurs idées sont ressorties de cette table ronde et des discussions qui ont suivies :

  • La nécessité de développer et de transmettre la pensée critique;
  • L’importance de concevoir l’éducation comme une responsabilité partagée;
  • L’éducation des adultes et notamment, l’éducation relative à l’environnement des adultes, doit viser tous les adultes, peu importe leur statut socioéconomique;
  • Le poids qui est mis sur les épaules des enseignant·es pour développer un ensemble de compétences et de connaissances toujours plus grand et varié. Il importe de mettre en place les conditions pour que cela soit possible;
  • L’importance de reconnaître la place et l’apport de l’éducation populaire autonome (ÉPA) qui est un outil permettant à tous et à toutes de se former;
  • La nécessité de passer du « Je » au « Nous »;
  • Le besoin de se comprendre, de parler un même langage (SARCA, ACA, ÉPA, etc.);
  • L’enjeu du temps pour se former et pour s’éduquer.

S’inspirer de pratiques existantes : une série de mini-conférences

Ensuite, une série de courtes conférences a mis en lumière des actions et des pratiques collaboratives inspirantes dans divers secteurs de l'éducation et de la formation des adultes.

Sébastien Stasse, directeur au Cadre21, a parlé de badges numériques et de leur contribution au bien commun. Le travail du Cadre21 est de soutenir, reconnaître et valoriser le développement professionnel en éducation. L’organisme propose des formations qui sont développées en collaboration avec différents partenaires pour lesquelles des badges numériques peuvent être obtenus. Cadre21 décerne également des badges évènementiels, des badges de lectures professionnelles et des badges pour des parcours d’apprentissage. Les badges numériques jouent un rôle important dans la reconnaissance des compétences. D’après lui, les personnes et la société profitent du développement professionnel. Les badges numériques sont donc au service de la communauté. Suivant les normes Open Badges, les preuves de ce qui a été fait pour obtenir le badge y sont encapsulés et elles sont toujours accessibles. De plus, le badge numérique peut être ajouté à n’importe quel portfolio ou sac à dos virtuel.

Martine Veillette et Karine Martin, de l’Accompagnement National des Services Éducatifs Complémentaires FGA-FP, ont présenté le Projet WoW, un projet numérique collaboratif et interprofessionnel à la FGA. Il s’agit d’un projet qui favorise l’apprentissage avec le numérique pour soutenir la réussite des élèves en formation de base commune (FBC). Dans les centres FGA participant, les mesures sont accessibles à tous et à toutes, ce qui veut dire qu’un plan d’aide à l’apprentissage (PAA) n’est pas nécessaire. Trois grands objectifs sont poursuivis :

  1. Déstigmatiser l’utilisation des outils numériques;
  2. Développer une approche collaborative entre les intervenant·e·s;
  3. Augmenter la réussite éducative des élèves en FBC.

Des résultats intéressants ont été obtenus dans les deux premières années du projet. Mentionnons, par exemple, la perception plus positive du numérique, la valorisation de l’effort et des bonnes habitudes de vie au lieu de tout miser sur la réussite scolaire axée sur les résultats ainsi que la diminution du temps nécessaire pour réussir un cours.

Isabelle Bourgeois (Éducaloi) et Isabelle Coutant (CDÉACF) ont présenté une nouvelle communauté de pratique mise en place en 2019, le Réseau en éducation juridique (RÉJ). Le RÉJ regroupe une vingtaine d’organismes de différents milieux (communautaire, juridique et gouvernemental) qui proposent du contenu en éducation juridique ou qui en utilisent dans le cadre de leurs activités. Les deux intervenantes ont partagé leur réflexion sur les communs produits par le RÉJ. Citons, entre autres, la collaboration entre des milieux qui ne se connaissaient pas, la mise en place d’un espace pour partager des expériences ainsi que la mise en commun de ressources. Un autre point qu’elles ont abordé concerne les défis de l’éducation juridique auprès des adultes, notamment le besoin de vulgariser et de simplifier les lois ainsi que l’importance de développer des solutions adaptées aux différentes populations ciblées.

Souleymane Guissé du CSMO-ÉSAC a présenté la plateforme numérique collaborative FC3 qui vise à développer les compétences et les connaissances des travailleur·euses du secteur de l’économie sociale et de l’action communautaire. Créée en 2018, elle est issue de la collaboration entre plusieurs organisations. Elle propose actuellement quatre formations : gestion financière, mesure d’impact social, gestion des coopératives et des mutuelles et enfin, mécanismes de contrôle en gestion financière.

Marie D. Martel (EBSI, Université de Montréal) et Isabelle Coutant ont conclu cette série de mini-conférences en abordant le thème des bibliothèques publiques et de l’alphabétisation. Isabelle a présenté les grandes lignes d’une étude réalisée par le CDÉACF pour les bibliothèques de la ville de Montréal : Usages et perceptions des bibliothèques publiques par les personnes moins alphabétisées. Il ressort de cette étude que les deux principaux freins à la fréquentation d’une bibliothèque publique pour ces personnes concernent la confiance (se sentir en confiance) et l’accueil (se sentir bien accueilli). Quelques pistes de solutions ont été présentées : revoir l’accueil et avoir une personne-contact, avoir accès à du matériel et à des services adaptés, etc. Marie a poursuivi la conférence en rappelant que l’alphabétisation s’inscrit de longue date dans la mission des bibliothèques publiques. Elle a expliqué qu’en Amérique du Nord, la conception du service qui a été adoptée est celle de la bibliothéconomie communautaire. Dans cette perspective, les bibliothèques sont passées d’un modèle transactionnel à un modèle plus axé sur le relationnel. Les transformations qui ont cours dans les bibliothèques nous amènent au modèle des bibliothèques tiers-lieux et des bibliothèques comme « maison des communs » où l’on retrouve des médialabs, des grainothèques, des ateliers Wikipédia, etc.

Atelier 2

L’atelier du 8 juin a permis aux participant·es d’identifier des chantiers de travail prioritaires à mettre en place pour relever les défis majeurs en éducation des adultes, et pour favoriser le bien public et le bien commun. Vous pouvez consulter ici la liste des chantiers.

Vingt chantiers ont été identifiés lors du forum. Un travail de regroupement et de réécriture des chantiers a par la suite été réalisé. Nous sommes arrivés à six chantiers. Nous avons réalisé ce travail, d'une part, puisque plusieurs de ces chantiers réfèrent aux mêmes enjeux ou aux mêmes thématiques, et d'autre part, pour clarifier et uniformiser davantage leurs formulations. Dans cette démarche de réécriture, nous avons cherché à conserver les idées proposées. Nous n'avons pas ajouté de nouvelles idées de chantiers. Nous sommes en train de valider le travail de regroupement et de réécriture auprès des participant·e·s du forum. Un sondage a été lancé le 14 septembre 2023.

Bilan de la journée et clôture du forum

Lors de la plénière de clôture, les trois discutant·es ont partagé ce qu’ils ont retenu de la journée, et en particulier de l'atelier. En voici un aperçu :

  • Prendre le temps de s’arrêter pour réfléchir ensemble à nos actions futures et à leurs impacts;
  • Décloisonner le travail entre les milieux et entre les acteur·trices;
  • Écouter les besoins des apprenant·es;
  • Reconnaître tous les lieux d’éducation des adultes;
  • Viser autre chose que la réussite scolaire pour redécouvrir le plaisir d’apprendre;
  • Soutenir la concertation pour faire front commun (langage commun, lieux fédérateurs, transversalité, etc.);
  • Encourager l’autonomie financière;
  • Favoriser la reconnaissance de l’éducation des adultes;
  • Sortir l’éducation des adultes du ministère de l’Éducation;
  • Se doter d’un Secrétariat à l’éducation des adultes.

Pour clore le forum, Pierre Doray est revenu sur les défis de constituer l’éducation des adultes comme un bien public et un bien commun. Pour ce faire, il a mobilisé la notion de pâturage. Tout comme le pâturage, l’éducation des adultes est utilisée par les personnes et les collectivités notamment pour développer leur pouvoir d’agir et améliorer leurs conditions d’existence. L’éducation des adultes, comme institution, est aussi un bien commun. Sa grande diversité interne (diversité de lieux, d’acteur·trices, de missions, de valeurs, de besoins, de publics, d’approches éducatives, etc.) est une force, mais elle constitue également un défi. Il a terminé sur les passerelles possibles pour faire ensemble, pour faire « en commun », notamment la construction de liens autour du droit à l’éducation à tous les âges.

Réflexion post-forum

Le cadre conceptuel du bien commun de Madame Stanton-Jean résume une bonne partie des réflexions et des préoccupations qui ont été partagées lors du forum.

La notion de responsabilité a été au cœur de plusieurs échanges. La responsabilité de se former, de s’éduquer ou d’apprendre ne doit pas incomber seulement aux personnes. Elle ne doit pas non plus reposer uniquement sur les épaules des enseignant·es du système formel ou encore sur le gouvernement. Elle est partagée. On peut se former soi-même, entre pair·es ou au sein d’une communauté de pratique. On peut également se former et apprendre dans une diversité de lieux et de contextes (formels, informel, non-formels). Des lieux qui sont tous importants et qui ont tous un rôle à jouer pour le bien commun.

La notion de justice a également été abordée de différentes manières : le droit à l’éducation, et plus spécifiquement le droit à l’éducation et à l’apprentissage tout au long de la vie, la justice redistributive, la justice sociale, l’équité, l’éducation juridique, etc.

À côté de la justice, la solidarité ressort aussi des propos entendus. La solidarité encourage la collaboration et la coopération entre les personnes, les communautés et les organisations pour relever des défis communs. Tout au long du forum, des personnes ont justement appelé à plus de collaboration et de concertation pour trouver des solutions aux défis qui touchent les apprenant·es adultes, mais aussi ceux qui concernent les organismes et les milieux tels que les organismes d’action communautaire autonome (OACA), d’éducation populaire et d’éducation populaire autonome. C'est un principe important qui repose sur l'idée que les membres d’une société sont responsables les uns des autres et doivent agir ensemble pour le bien-être collectif.

Enfin, mentionnons l’autonomie, qui est le dernier concept du modèle. Durant les deux jours du forum, il a été question d’autonomie des personnes et des organisations, d’autonomie financière et d’autonomie professionnelle. Les acteur·trices de l’éducation des adultes ont des approches éducatives, des visions et des missions différentes. C’est assurément un bien commun qu’il faut protéger.

La place des apprenant·es adultes

Si les apprenant·es ne sont pas intégré·es dans le modèle de Madame Stanton-Jean, il n’en demeure pas moins qu’ils et elles doivent être au cœur d'après elle et d'après les participant·es au forum. D’ailleurs, à de nombreuses reprises, des participant·es se sont demandé : « où sont les apprenant·es » ? J’aurais envie de répondre, ne sont-ils pas partout ? Évidemment, lorsqu’on travaille avec des populations marginalisées, fragilisées ou exclues, on peut assurément se dire que ces apprenant·es-là n’y étaient pas. Mais, ne sommes-nous pas tous des apprenant·es ? Il y avait bel et bien des apprenant·es dans la salle. Toutefois, il manquait assurément certains apprenant·es, certaines voix importantes que nous devons écouter et prendre en compte.

Pour conclure, prioriser le bien commun en éducation des adultes implique de s’assurer que toutes et tous peuvent accéder et participer aux activités d’éducation, de formation et d’apprentissage dont ils et elles ont besoin, peu importe leur âge, leur statut socio-économique, leur genre, leur niveau d’instruction, etc.

Prioriser le bien commun en éducation des adultes implique aussi de s’assurer que les adultes peuvent étudier, se former et apprendre dans des contextes qui tiennent compte de leurs réalités, de leurs contraintes, de leurs expériences, de leurs motivations, de leurs objectifs, de leurs besoins et de leurs défis. C’est aussi s’assurer qu’ils et elles peuvent le faire dans des environnements culturellement sécuritaires.

Prioriser le bien commun en éducation des adultes demande aussi de prendre soin des personnes qui y œuvrent, peu importe le type de milieux (communautaire, associatif, syndical, institutionnel, gouvernemental, etc.).

Travailler à renforcer le bien commun en éducation des adultes est nécessairement un travail collectif, communautaire et collaboratif.
 


Les actes du forum

Pour revivre ces moments du forum ou pour consulter les présentations des conférenciers et conférencières, visitez notre page dédiée.

Le balado du forum

Pour écouter ou réécouter un épisode de notre série de balados, En route vers le forum : le balado de l’éducation des adultes, vous pouvez le faire ici.

  • Épisode 1 : Une introduction à l'éducation des adultes
  • Épisode 2 : Corps et âme dans la défense de l’éducation des adultes. Daniel Baril, directeur général de l'ICÉA
  • Épisode 3 : Un maillon fondamental pour l'avenir de notre société : l'éducation des adultes au service du bien commun. Émilie Tremblay, chercheuse à l'ICÉA
  • Épisode 4 : L'éducation des adultes : un levier vers plus de justice sociale. Isabelle Coutant, agente de développement au CDÉACF
  • Épisode 5 : Soutenir le parcours des apprenants et des apprenantes adultes : la collaboration au cœur de la réussite. Éric April et Andréanne Gendron Landry
  • Épisode 6 : Agir ensemble pour développer une culture de la formation continue au Québec. Jean Lortie, président de la CPMT
  • Épisode 7 : À la découverte du CÉDA, de l’éducation populaire et de l’éducation populaire autonome : rencontre avec Nathalie Germain