ICEA

Institut de coopération pour l'éducation des adultes

Éducation des adultes : un refinancement est nécessaire

L'action communautaire autonome : c'est toi, c'est moi, c'est nousDes organisations fragilisées par les décisions du gouvernement

Selon l’enquête de l'ICÉA, les organisations du secteur de l’action communautaire autonome qui ont indiqué avoir été touchée par des réductions de financement public entre 2010 et 2015 figurent non seulement au nombre des organisations dont l’état de fragilisation peut être qualifié de « marqué » ou « d’aggravé », mais aussi au nombre de celles dont la situation future peut être qualifiée de « très préoccupante » comparativement aux autres secteurs.
 
Dans ces circonstances, il n’est pas étonnant de les voir réclamer un refinancement de l’ordre de 475 millions $ du gouvernement du Québec. Ce refinancement apparaît par ailleurs possible à la lumière de la récente mise à jour budgétaire présentée par le ministre des Finances, monsieur Carlos Leitão, en octobre dernier. Rappelons que cette mise à jour faisait état d’un retour à l’équilibre budgétaire et « d’investissements additionnels de 2,2 milliards de dollars pour renforcer le financement des services publics et des infrastructures ».
 
Comme le souligne l'ICÉA dans son rapport d’enquête, les organisations du secteur de l’action communautaire autonome « jouent un rôle important en matière d’éducation citoyenne prise dans un sens large. Leur affaiblissement signifie donc une perte en ce qui concerne l’implication citoyenne et, ultimement, la démocratie. » Voilà un argument dons le gouvernement devrait tenir compte dans sa réponse aux revendications de ce secteur clé de l’éducation des adultes.

 

Ce que nous apprend l’enquête de l'ICÉA au sujet des organisations du secteur

Précisons d’entrée de jeu que, parmi les 71 organisations touchées par des réductions qui ont participé à l’enquête de l'ICÉA, on retrouve 10 organisations issues du secteur de l’action communautaire autonome. 
 
L’enquête de l'ICÉA a permis d’évaluer l’état de fragilisation de neuf de ces dix organisations qui ont indiqué avoir été touchées par des réductions du financement public entre 2010 et 2015. On retrouve ainsi :
  • quatre organisations qui sont en situation de fragilisation aggravée après avoir mise en œuvre trois, quatre ou cinq mesures en réaction aux réductions du financement public;
  • trois organisations qui sont en situation de fragilisation marquée après avoir mise en œuvre deux mesures entre 2010 et 2015; et
  • deux organisations qui sont en situation de fragilisation amorcée à la suite de la mise en œuvre d’une mesure au cours de la période visée par l’enquête.
 
Qui plus est, la situation future de la moitié des dix organisations de ce secteur qui ont indiqué avoir été touchées s’avère très préoccupante. En effet, ces organisations envisagent pour l’avenir la mise en œuvre d’au moins deux mesures toujours en réaction aux réductions subies entre 2010 et 2015.
 
Par ailleurs, parmi les mesures les plus souvent mises en œuvre par les organisations de ce secteur en réaction aux réductions de financement subies entre 2010 et 2015, on retrouve, dans l’ordre : 
  • des réductions des heures de travail (mesure adoptée par six organisations);
  • d’autres mesures non identifiées dans le formulaire de l'ICÉA, comme la réduction des dépenses liées à la formation, la représentation et le développement de nouveaux outils (mesure adoptée par six organisations);
  • l’abolition de postes de travail (mesure adoptée par quatre organisations);
  • la réduction de leur offre de programmes, de services ou d’activités (mesure adoptée par quatre organisations); et
  • l’abolition de programmes, de services ou d’activités (mesure adoptée par trois organisations).
 
Finalement, les sources de financement les plus souvent citées par ces dix organisations sont les ministères québécois de l’Emploi et de l’Éducation. Par ailleurs, quatre autres sources, non identifiées dans le formulaire de l'ICÉA, sont citées par les organisations de ce secteur.