En 2004, ICAE mettait sur pied un programme de formation sur le plaidoyer en faveur de l’apprentissage tout au long de la vie. Ce programme poursuit deux grands objectifs. Tout d’abord, il a pour but de fournir, à des personnes ayant une forte expérience de plaidoyer à l’échelle de leur pays, les connaissances leur permettant de jouer un rôle de défenseur du droit à l’éducation sur la scène internationale, au sein des grands forums mondiaux où se définissent des orientations en éducation des adultes. Ensuite, ce programme vise à renouveler le leadership international en éducation des adultes, en préparant une nouvelle génération à prendre l’avant-scène.
Communément nommé IALLA, de l’appellation anglaise du programme (International Academy for Lifelong Learning Advocacy), ce programme réunit des participants et des participantes de différents pays. Pour répondre à des besoins régionaux et tenir compte des contraintes linguistiques, des éditions ont lieu dans des langues spécifiques. La neuvième édition était la deuxième destinée à des francophones. Elle réunissait dix-neuf personnes, provenant de neuf pays (Bénin, Burkina Faso, Congo, Guinée, Mali, Niger, Tunisie, Maroc et Tchad). Sous la coordination de Daniel Baril (Canada), directeur général de l’ICÉA, le IALLA 2016 a bénéficié de l’expertise de Katarina Popivić (Serbie), Secrétaire générale du Conseil international de l’éducation des adultes, de Sebastáin Vielmas (Chili), gradué IALLA, et de Christophe Aguiton (France), militant syndical et spécialiste des mouvements sociaux.
Le contenu du programme IALLA 2016
D’une durée de huit jours, le IALLA francophone de 2016 comportait trois grandes thématiques de formation. Une première thématique traitait du droit à l’éducation. Lors des séances portant sur ce thème, Daniel Baril et Katarina Popivić ont présenté les grands documents internationaux à la base du droit à l’éducation ainsi que les principaux processus de suivi de la mise en œuvre des engagements des pays en matière de droit à l’éducation.
Une seconde thématique fut consacrée à la société civile. Le plaidoyer en faveur du droit à l’éducation est porté par des acteurs dont la société civile. Sebastáin Vielmas et Christophe Aguiton se sont joints à Katarina Popivić pour fournir des concepts de base relatifs à la société civile, l’État et l’interaction entre ces deux acteurs, pour dresser un historique de l’évolution de la société civile, en accordant une attention particulière aux nouveaux mouvements sociaux qui émergent de manière spontanée et qui sont basés sur l’action d’individus mobilisés, hors des grandes organisations traditionnelles. Enfin, les grands acteurs internationaux que sont l’UNESCO, la Banque mondiale et l’OCDE ont aussi fait l’objet d’une présentation, eux qui constituent des forums majeurs d’intervention de la part de la société civile mondiale.
La troisième thématique abordait plus spécifiquement l’UNESCO, principal responsable de l’élaboration du droit à l’éducation, sur la scène internationale, et des mécanismes de suivi des engagements pris par les États. Pour traiter ce troisième thème, le IALLA 2016 a pu compter sur la présence de deux professionnels de l’Institut de l’UNESCO pour l’apprentissage tout au long de la vie (UIL), soit, Werner Mauch et Angela Owusu-Boampong. Leur présence a permis aux participantes et aux participants d’échanger directement avec ces professionnels sur les grands documents internationaux en éducation des adultes, les mécanismes de suivi de leur mise en œuvre et les défis et les enjeux soulevés.
En outre, l’UNESCO a profité du IALLA 2016 pour tenir deux événements, au profit de la région Afrique. Le premier a donné lieu au lancement pour la région Afrique du Rapport mondial sur l’éducation des adultes (GRALE). Le GRALE est le principal mécanisme de suivi du Plan d’action de Belèm, déclaration de la sixième Conférence internationale sur l’éducation des adultes (CONFINTEA VI), et de la Recommandation sur l’éducation et l’apprentissage des adultes, principal document contraignant de l’UNESCO sur l’éducation des adultes. Le second événement consistait en une consultation régionale sur le document Repenser l’éducation : vers un bien commun mondial. Pour les participantes et les participants au IALLA 2016, ces deux événements furent l’occasion de prononcer un plaidoyer en faveur de l’éducation des adultes, dans des événements formels, et, ainsi, de mettre en pratique les connaissances acquises.
Enfin, le IALLA s’est terminé par un exercice synthèse qui consistait à élaborer un plan d’action pour le continent africain en matière de plaidoyer pour l’éducation des adultes. La tenue d’une conférence internationale de bilan de mi-parcours de la sixième Conférence internationale de l’UNESCO sur l’éducation des adultes (CONFINTEA VI), qui aura lieu en 2017, fournissait un contexte réel à cet exercice.
Engagement de l’ICÉA au sein d’ICAE
Pour l’ICÉA, coordonner le IALLA 2016 permettait à l’Institut de poursuivre son engagement au sein d’ICAE, dans la foulée de l’organisation de l’Assemblée mondiale d’ICAE, en juin 2015, et dans la continuité des actions de la dernière décennie (au fil des années, 4 membres de l’équipe de professionnels de l’ICÉA ont participé au programme IALLA).
Le fait que le IALLA 2016 réunisse des francophones présentait un intérêt supplémentaire pour l’ICÉA. Car, désireux de poursuivre le partenariat avec l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), établi lors de l’Assemblée mondiale de l’éducation des adultes, alors que l’OIF a financé une délégation de francophones de l’Afrique, l’ICÉA et ICAE mènent présentement des représentations auprès de l’OIF pour que l’organisation soutienne financièrement une délégation de francophones lors de la Conférence de bilan de mi-parcours de CONFINTEA VI, prévue en 2017.
NOTE. Vous trouverez ci-dessous différents documents associés au IALLA 2016, dont des vidéos présentant des entrevues avec certains de ses acteurs (certaines entrevues sont en anglais).