Avoir à concilier différentes responsabilités concerne plusieurs adultes. Jongler avec l’emploi, les soins aux enfants ou à des proches en perte d’autonomie, le bénévolat ou les projets personnels demeure tout un tour de force. Comment insérer les études dans un horaire bien souvent déjà chargé?
Ce n’est pas d’aujourd’hui que ces questions sont soulevées. Le mouvement des femmes et le mouvement syndical y travaillent depuis plusieurs décennies. L’ICÉA intuitionnait que les préoccupations concernant la conciliation ont surtout porté sur l’emploi et la famille.
Une première étape de recherche semble confirmer cette hypothèse, du moins, dans les écrits scientifiques recensés au Québec depuis 2002. De fait, la revue de littérature réalisée par le professeur Jean-Pierre Mercier et l’étudiant Nikolas Parent-Poisson montre que sur 72 textes retenus, seulement 12 abordent explicitement les études.
Les résultats de cette recension renforcent l’idée qu’il faut développer nos connaissances sur les mesures de conciliation qui facilitent l’accès aux études des adultes. C’est dans cette perspective que l’ICÉA, de concert avec le professeur Mercier, a obtenu un financement du Service aux collectivités de l’Université du Québec à Montréal pour réaliser une recherche.
Ultimement, ce projet vise à développer les connaissances, le discours et les recommandations de l’ICÉA à l’égard de la conciliation études-famille-emploi. Il comporte cinq objectifs et autant de moyens pour les atteindre.
Tout d’abord, le projet permettra d’approfondir l’analyse des douze textes recensés à l’étape préliminaire au projet.
Ensuite, le projet cherche à identifier les besoins des adultes en formation en matière de conciliation. Pour ce faire, deux entretiens de groupe seront menés. Le premier regroupera neuf adultes en formation au cégep et à l’université alors que le deuxième rassemblera des personnes en formation générale des adultes (niveau secondaire).
Dans un troisième temps, le projet permettra d’identifier des stratégies institutionnelles en matière de conciliation. Pour y arriver, la participation de trois institutions scolaires sera sollicitée. Ces trois institutions couvriront trois niveaux d’enseignement, soit : le secondaire (centre d’éducation des adultes), le collégial et l’universitaire. Toutes trois devront démontrer une préoccupation pour les questions de conciliation des différentes sphères de vie de leurs étudiantes et étudiants. Deux types de participation leur seront demandés. D’une part, désigner une personne au fait des mesures de conciliation de l’établissement qui participera à une entrevue individuelle semi-dirigée. D’autre part, fournir des documents institutionnels qui font état des stratégies de l’institution en matière de conciliation.
Ces différents entretiens se tiendront au printemps 2020. À l’heure actuelle, nous en sommes au démarrage, dont l’une des étapes concerne l’obtention d’un certificat éthique de l’UQAM. Ce certificat assure que la recherche se réalisera de manière à respecter, notamment, la confidentialité et l’anonymat des personnes et institutions participantes.
L’ICÉA produira régulièrement des analyses de l’état de la recherche et un rapport final sera produit à la fin du projet par le professeur Mercier. Ce rapport, qui sera accessible en ligne, permettra à l’ICÉA de développer des recommandations en matière de conciliation études-famille-emploi.