Sous l’impulsion des idées mises de l’avant par Paolo Federighi, spécialiste italien de la formation en milieu de travail, une petite révolution s’est opérée chez Ferrari. Désormais, le motoriste italien ne forme plus ses employé-es : il stimule leur développement en misant sur des occasions d’apprendre au quotidien! La nuance peut apparaître subtile, mais elle inscrit Ferrari au nombre des organisations qui adoptent une perspective apprenante.
À l’occasion d’une conférence organisée le 19 novembre dernier par l’Observatoire compétence emploi, Paolo Federighi, qui agit à titre de consultant chez Ferrari depuis quelques années, a présenté un modèle novateur d’organisation de la formation en milieu de travail.
Depuis quelques années, le chercheur et consultant italien s’est ingénié à mettre en place un modèle de formation fondée sur l’analyse des situations critiques. Le principe est assez simple : un groupe de travail formé d’employés, de cadres et d’ingénieurs sélectionne des situations critiques survenues dans la chaîne de production, les analyses et formule des projets de formation qui engagent l’ensemble des acteurs concernés dans la recherche d’une solution durable.
La valeur ajoutée de ce modèle est un meilleur partage de la connaissance des problèmes liés à la production d’un modèle de voiture ainsi que des solutions à adopter à ces problèmes. Cette connaissance est aujourd’hui partagée entre tous les employés de production, alors qu’elle était autrefois l’apanage des superviseurs de premier ou de second niveaux.
Ce modèle d’organisation de la formation en milieu de travail réclame cependant certaines conditions facilitantes. Premièrement, il est difficile à appliquer dans un milieu de travail marqué par l’apparition de situations critiques. Deuxièmement, il nécessite l’engagement de toutes les personnes concernées par la situation critique analysée. Finalement, l’engagement de ces personnes doit se traduire par une volonté de proposer des solutions, de partager leur expérience, d’accepter et de participer au changement. Cette dernière condition suggère la volonté, chez les personnes concernées, de mettre en œuvre des compétences génériques telles que la capacité d’initiative, la créativité, la facilité à résoudre des problèmes, à apprendre de ses expériences et à s’adapter à des situations nouvelles.