La politique de la réussite éducative, déposée par le ministre Sébastien Proulx le 21 juin dernier, introduit une vision qui pense l’éducation tout au long de la vie en partant de la petite enfance et se poursuivant toute la vie durant. En ce sens, elle répond en partie à la première recommandation énoncée par l’ICÉA dans son mémoire présenté dans le cadre de la consultation sur la politique de la réussite éducative. Par ailleurs, tant la politique que le gouvernement du Québec lui-même s’engagent à placer l’éducation au « cœur de ses priorités » (p. 67, 71) et au « cœur des valeurs de la société québécoise » (p. 67). L’ICÉA se réjouit que le ministère de l’Éducation et le gouvernement adoptent ces perspectives qui sont essentielles pour construire une société apprenante.
Le présent article propose une analyse approfondie de la politique en fonction des recommandations formulées par l’ICÉA.
L’alphabétisation et la littératie
L’ICÉA salue l’objectif porté par la politique de la réussite éducative ̶ que nous appellerons par la suite la politique ̶ visant à contrer l’analphabétisme. Plusieurs des engagements à ce sujet vont dans le sens des recommandations exprimées par l’ICÉA. On pense notamment à l’objectif visant à augmenter de 47 % à 52 % la proportion d’adultes ayant des compétences élevées en littératie. On pense également à l’annonce de deux stratégies à venir dont l’une portera sur l’alphabétisation et la francisation et l’autre sur le renforcement des langues en formation générale des jeunes, en formation générale des adultes et en formation professionnelle.
L’ICÉA espère toutefois que le ministère de l’Éducation tiendra compte des propositions formulées par le Réseau de lutte à l’analphabétisme dans l’élaboration de ces stratégies. Tout comme le Réseau, dont nous faisons partie, nous pensons que la lutte à la pauvreté constitue un moyen central pour augmenter le taux de littératie et de numératie. De fait, la pauvreté est tout à la fois une cause et une conséquence de l’analphabétisme. L’un n’allant pas sans l’autre, il faut attaquer de front les deux problèmes, sinon les efforts consentis risquent de perdre en efficacité. En ce sens, nous espérons que les ministères concernés par la pauvreté seront impliqués dans la lutte à l’analphabétisme.
Par ailleurs, les organismes du milieu se butent à la difficulté de recruter des personnes analphabètes. Une intervenante en alpha nous dit : « Le recrutement en alphabétisation, c’est un défi constant parce que les gens ne lisent pas ou peu…, ils sont très imperméables aux affiches, aux dépliants »1. Les organismes doivent déployer différentes stratégies pour aller chercher les personnes là où elles sont. Or, peu de moyens financiers sont accordés pour effectuer ce travail. Un programme fédéral qui servait à susciter la participation des personnes a été aboli. Est-ce que la stratégie sur l’alphabétisation et la francisation tiendra compte de cet aspect et offrira des moyens pour augmenter la participation des personnes analphabètes?
De plus, l’acquisition de compétences en littératie, en numératie et sur le numérique doit se maintenir dans le temps. On sait que la faible pratique de ces compétences mène à la perte des acquis. La stratégie devra aussi tenir compte de cet aspect.
Enfin, la politique se préoccupe de l’acquisition de compétences en matière numérique chez les jeunes, mais elle est muette à ce sujet concernant les adultes. Or, l’absence de cette habileté limite grandement leur autonomie et leur développement. Le plan d’action sur le numérique doit inclure un volet pour les adultes.
La réussite éducative des adultes
La politique tient compte des caractéristiques propres à la réussite éducative des adultes et reprend deux propositions de l’ICÉA. L’une concerne la nécessité d’une « organisation souple et adaptée aux réalités de la conciliation travail-famille-études des adultes » (p. 18). L’autre identifie la reconnaissance des acquis comme un moyen de favoriser la réussite éducative des adultes (p. 18).
Par ailleurs, la politique reconnait que les organismes communautaires et d’éducation populaire jouent un rôle majeur et complémentaire au réseau formel2 de l’éducation quant à la réussite éducative des adultes (p. 18). Cette vision rejoint le point de vue de l’ICÉA selon lequel il faut développer et maintenir une diversité de lieux et de méthodes d’apprentissage pour répondre à la diversité des besoins. Nous espérons toutefois que cette reconnaissance s’accompagnera d’un financement adéquat du réseau communautaire.
Aussi, la politique affirme que « le contexte socioéconomique, culturel et géographique dans lequel vit un enfant, puis l’élève, de même que la disponibilité des ressources communautaires ont également un effet sur la réussite » (p. 17). Or, ces mêmes éléments ont un effet sur la réussite éducative des adultes. En ce sens, nous croyons qu’il faut non seulement lutter contre la pauvreté, mais également diminuer les écarts de richesse qui vont grandissant. Il faut également s’attaquer aux problèmes sociaux que sont « la discrimination, la racialisation, l’intolérance et toute autre forme de violence physique, sexuelle, morale ou psychologique » dont la politique parle dans son orientation 5.1 (p. 57).
On sait combien les problèmes sociaux créent d’importantes barrières à l’apprentissage, tant chez les jeunes que chez les adultes qu’ils deviendront. L’ICÉA publiera bientôt des portraits qui témoignent de ce fait. Une adulte inscrite en alphabétisation depuis huit ans y raconte comment la violence physique et l’inceste lui ont causé des traumatismes qui l’empêchent encore aujourd’hui d’écrire. En ce sens, la stratégie sur l’alphabétisation et la francisation devra impliquer d’autres ministères qui travaillent sur les questions de redistribution de la richesse ainsi que sur les problèmes sociaux et de santé.
Les quelques lignes accordées à la réussite éducative des adultes ne nous permettent pas de juger des actions à venir du ministère de l’Éducation. L’ICÉA assurera un suivi à ce sujet.
La pauvreté, le racisme, le sexisme et les discriminations face à l’orientation sexuelle et au handicap
Plusieurs barrières d’ordre économique et social limitent l’accès à la formation et à la réussite éducative de certaines populations adultes. Par exemple, nous savons que la participation à l’éducation des adultes augmente avec le niveau de scolarité. Il faut donc trouver des moyens de stimuler la participation des personnes moins scolarisées. La politique vise à assurer l’égalité des chances dans l’accès à l’éducation des jeunes, mais elle ne se prononce pas au sujet de l’accès à l’éducation des adultes. Or, elle devra poser des gestes concrets pour assurer la même égalité aux adultes.
Notre mémoire fait état des obstacles rencontrés par les femmes et les personnes immigrantes. La politique aborde ce chapitre par le biais de la diversité des besoins, mais elle en parle uniquement pour les jeunes. À l’instar de la politique, nous pensons qu’il faille porter une attention particulière aux besoins des femmes et des filles, des allophones, des élèves en situation de handicap ou ayant des difficultés d’adaptation et d’apprentissage, des peuples autochtones (p. 27), des populations vivant l’isolement géographique (p. 28) ou habitant des milieux socioéconomiques défavorisés (p. 13).
Tout comme la politique, nous croyons que la réussite éducative, et ajouterions-nous, la persévérance scolaire, est fonction d’un milieu « accueillant, sécuritaire et bienveillant », exempt de « l’intimidation, la discrimination, la radicalisation, l’intolérance et toute autre forme de violence physique, sexuelle, morale ou psychologique » (p. 57). Cependant, ces mêmes préoccupations doivent être portées concernant les adultes.
Les Inuits et les Premières Nations
L’ICÉA salue l’attention portée aux réalités des enfants et des élèves autochtones. En ce sens, nous approuvons la création d’une table nationale sur la réussite éducative des élèves autochtones. Toutefois, nous croyons, encore ici, que la même attention doit être portée aux adultes autochtones qui vivent tant dans les communautés que hors communauté.
Un financement adéquat des infrastructures de l’éducation des adultes
Le sous-financement récurrent et les réductions du financement public des dernières années des groupes d’alphabétisation et d’éducation populaire ainsi que des groupes communautaires ont porté un dur coup à leur mission éducative. Des organismes ont témoigné à l’ICÉA des multiples effets qu’ont eus ces mesures d’austérité. Ce sont d’abord les adultes en apprentissage qui en souffrent. Par exemple, des personnes immigrantes analphabètes dans leur propre langue n’arrivent pas à intégrer ni les groupes d’alphabétisation ni les groupes de francisation. Malgré les efforts d’un organisme de Montréal pour répondre à leurs besoins, il a dû abandonner son projet pilote. Un autre organisme du Bas-Saint-Laurent raconte la difficulté de répondre aux besoins en alphabétisation des personnes situées dans de très petites localités éloignées des grands centres et des services.
Non seulement le sous-financement affecte la capacité des organismes à répondre aux besoins, mais il hypothèque leur développement, diminue les conditions de travail du personnel et appauvrit les milieux où ils sont implantés. Leur importante contribution en matière d’alphabétisation et de francisation est pourtant reconnue dans la politique.
Le réseau d’éducation des adultes, notamment le milieu communautaire, participe également aux apprentissages promus dans la politique concernant la citoyenneté, la défense des droits, le « mieux vivre ensemble », le « développement d’un sentiment d’appartenance à la collectivité » (politique, p. 25), la « pensée critique, la résolution de problèmes, la communication, la collaboration [..], la créativité et l’innovation ». C’est pourquoi l’ICÉA recommande, dans son mémoire, de financer adéquatement le réseau d’éducation des adultes, notamment les secteurs parmi les plus fragilisés que sont l’éducation et l’alphabétisation populaires et l’action communautaire autonome3.
Des investissements en éducation ont été annoncés tant par le ministre de l’Éducation que dans le dernier budget du gouvernement du Québec. Cependant, il est difficile d’isoler le financement dédié à l’éducation des adultes. De plus, les crédits prévus au budget le sont pour les cinq prochaines années. Or, selon une analyse d’Hervé Dignard de l’ICÉA, 70% des sommes seront investis après 2018, soit après les élections québécoises. Ce qui fait dire à l’auteur de ce texte que ce budget est électoraliste4. Par ailleurs, il est difficile de savoir si ces réinvestissements seront équivalents, inférieurs ou supérieurs aux coupes passées. Plusieurs actrices et acteurs de l’éducation avancent qu’ils sont inférieurs. Cette hypothèse est vraisemblable puisque le gouvernement a annoncé, dans son dernier budget, des surplus de 2,5 milliards $. Un surplus dix fois plus important que ce qui était prévu5!
Stimuler la recherche et l’innovation
Dans sa cinquième recommandation, l’ICÉA proposait de « stimuler et appuyer financièrement la recherche et l’innovation en matière de pratiques, de mesures et de stratégies favorisant l’accès et la réussite éducative des adultes ».
La politique évoque la création d’un institut national d’excellence en éducation « pour appuyer le déploiement de pratiques éducatives et pédagogiques de qualité ». Mais tout laisse croire qu’il sera question de pratiques pédagogiques destinées aux jeunes seulement. Nous souhaitons que le ministre de l’Éducation intègre les préoccupations des adultes dans le mandat de cet institut.
La gouvernance
Dans son mémoire, l’ICÉA faisait mention de l’importance d’associer les partenaires du milieu de l’éducation des adultes en leur offrant une représentation dans les instances de gouvernance. Aucun engagement en ce sens ne transparaît dans la politique. On appelle vaguement à la mobilisation de l’ensemble des actrices et acteurs pour l’atteinte des objectifs de la politique. Espérons que les partenaires seront étroitement associés à toutes les actions gouvernementales; à défaut de quoi, l’expertise et la démocratie éducative seront mises à mal.
Cela dit, trois éléments concernant la gouvernance sont prometteurs. Tout d’abord, on indique que le « ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, en collaboration avec le ministère de la Famille, exercera son leadership » et interpellera les autres ministères et organismes pour « contribuer à l’atteinte des objectifs de la politique » (p. 71). On indique également qu’un comité interministériel sera responsable de la gouvernance et de la mise en œuvre de la politique. Ce qui nous semble essentiel pour assurer une action globale sur l’ensemble des facteurs qui influencent la réussite éducative.
Cependant, nous devrons surveiller de près les actions prises dans l’avenir par les différents ministères et leur influence sur l’éducation des adultes. Jusqu’à ce jour, l’ensemble du gouvernement de M. Couillard a pris des décisions l’appauvrissant grandement. Par exemple, le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale a resserré ses critères permettant à des adultes de s’alphabétiser. Est-ce que le passé sera garant de l’avenir? Est-ce que l’ère d’austérité est terminée? L’avenir nous le dira.
Deux autres éléments de gouvernance sont dignes de mention; ce sont les deux principes de gouvernance sur lesquels s’appuie la politique. Le premier principe est l’analyse différenciée selon les sexes (ADS) (p. 72). Cette analyse permet au gouvernement québécois d’évaluer l’impact de ses politiques sur les femmes et les hommes. En principe, cette analyse se fait avant l’adoption finale des politiques et actions gouvernementales et doit assurer l’égalité des sexes.
Le deuxième principe de gouvernance est le développement durable. Ce principe fait référence à l’Agenda 2030 sur le développement durable adopté par les États membres des Nations Unies dont le Canada fait partie. Cet agenda « contient notamment un nouvel objectif mondial, soit celui d’assurer l’accès de toutes et de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et de promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie » (p. 72). Si la mise en œuvre de la politique permet, dans les faits, d’élargir l’accès à l’éducation tant des jeunes que des adultes, nous pourrons effectivement dire que le gouvernement atteint cet objectif.
Le chemin qui reste à parcourir
La politique de la réussite éducative pose les jalons d’une vision globale de l’éducation tout au long et au large de la vie. L’ICÉA jugera si, comme trop souvent, l’éducation des adultes demeurera marginalisée. L’autre écueil possible serait de limiter l’éducation des adultes à l’alphabétisation et à la formation sur mesure répondant à des besoins précis du marché.
Nous pourrons également juger, à la lumière des gestes posés à l’avenir, si l’éducation est « au cœur des priorités » du gouvernement, tel qu’affirmé. À cela nous ajoutons que l’ensemble du gouvernement et ses ministères doivent agir sur les inégalités sociales puisqu’elles sont à la fois l’origine et la conséquence d’un faible niveau d’éducation de certaines populations.
Par ailleurs, le Québec a une longue tradition d’éducation des adultes qui fait l’envie de bien des sociétés. Or, la période d’austérité du premier gouvernement de M. Couillard a mis à mal non seulement le réseau d’éducation publique, mais aussi l’infrastructure diversifiée de l’éducation des adultes. Nous entendons par infrastructure tous les services qui la composent, soit : l’alphabétisation et la francisation qui se pratiquent dans les milieux formels et communautaires, la formation générale des adultes (FGA), l’éducation populaire, la formation continue dans les institutions d’enseignement supérieur, les services d’employabilité en milieu communautaire et gouvernemental, la formation en emploi dispensée tant par les syndicats que les employeurs et les services aux entreprises des commissions scolaires et des cégeps. L’expertise développée depuis tant d’années, la créativité et l’innovation de ce secteur ne pourront être assurées qu’au prix d’un réinvestissement important.
Enfin, il reste à développer une vision cohérence de toutes les composantes qui forment l’infrastructure de l’éducation des adultes. Non seulement faut-il arrimer les différents services, mais il faut tenir compte des nouvelles formes d’apprentissage qui se développent depuis quelques années. Nous pensons par exemple à l’autoformation en ligne ou à l’apprentissage par les pairs. Daniel Baril, directeur général de l’ICÉA, aborde ce sujet dans un article6 où il appelle à des gestes pour insuffler un nouveau cycle à l’éducation des adultes. Une vision novatrice et cohérence nécessitera de créer des liens entre les milieux formels et informels, les pédagogies traditionnelles et innovantes, etc.
Ultimement, cette infrastructure doit être pensée de façon à répondre aux besoins mouvants des adultes. De fait, leurs besoins changent tout au long et au large de la vie. Les exigences sociales appellent à de nouvelles connaissances (numérique, environnement) ou à la mise à jour de compétences demandées par les employeurs. Les étapes et les dimensions de la vie nécessitent des apprentissages nouveaux pour assumer des rôles différents (vie étudiante ou professionnelle, parentalité, engagement social, etc.). Aussi, les adultes ont besoin d’acquérir des connaissances qui leur permettent d’agir sur leur situation personnelle, que ce soit, par exemple, au niveau de leur santé ou de leur finance. Enfin, l’évolution rapide des sociétés appelle un renouvellement constant des apprentissages en matière de citoyenneté, que ce soit pour défendre ses droits, voter, s’impliquer en vue d’apporter des changements.
L'Institut invite le ministre à passer à l'action dès cet automne, en indiquant les moyens pris pour mettre en œuvre sa nouvelle politique. Plus particulièrement, la stratégie sur l'alphabétisation ne peut attendre plus longtemps. Il en va de même pour des mesures qui prendront en compte les particularités des parcours des apprenantes et apprenants adultes et des conditions de leur réussite. D'ici la prochaine élection générale au Québec, les mois sont comptés. Les grandes orientations doivent maintenant faire place à des actions porteuses.
1. Extrait de trois portraits que l’ICÉA publiera cet automne et qui illustrent concrètement les impacts des réductions du financement public en matière d’éducation des adultes.
2. Le réseau formel comprend, généralement, les établissements qui décernent un diplôme ou une attestation officielle.
3. Une recherche de l’ICÉA publiée en 2016 a démontré la fragilisation des différents secteurs de l’éducation des adultes : L’éducation des adultes à la croisée des chemins. Enquête de l’ICÉA sur les effets des décisions politiques des gouvernements du Québec et du Canada sur l’éducation des adultes (2010-2015). En ligne : https://www.icea.qc.ca/site/fr/actualites/publication-du-rapport-d%E2%80%99enqu%C3%AAte-de-l%E2%80%99ic%C3%A9a-sur-la-r%C3%A9duction-du-financement-public-en (28-06-2017).
4. Dignard, Hervé. 2017. « Budget 2017 : peut-on parler de réinvestissement en éducation et en formation des adultes? », Institut de coopération pour l’éducation des adultes, avril. En ligne : https://www.icea.qc.ca/site/fr/actualites/budget-2017-peut-parler-de-r%C3%A9investissement-en-%C3%A9ducation-et-en-formation-des-adultes (28-06-2017).
5. Arsenault, Julien. « Le surplus budgétaire du Québec atteint 2,5 milliards », La Presse canadienne. In Le Devoir. En ligne : http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/501786/revue-financiere-leitao (22-06-2017).
6. Baril, Daniel. 2016. « L’éducation des adultes en transition ». In Apprendre + Agir. Montréal : Institut de coopération pour l’éducation des adultes. En ligne : https://www.icea.qc.ca/site/fr/l%E2%80%99%C3%A9ducation-des-adultes-en-transition (28-06-2017).