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ICEA

Institut de coopération pour l'éducation des adultes

10. Le référentiel de Nos compétences fortes

Mardi 29 avril 2014 - ICÉA

L’une des conditions, pour faire en sorte que les ateliers NCF s’adressent à tout adulte qui souhaite se reconnaître des compétences génériques et les valoriser dans le cadre d’une démarche collective, était d’élargir le référentiel proposé dans la première édition de Nos compétences fortes.

Afin d’en respecter l’esprit, il fallait choisir des compétences susceptibles d’être utiles dans toutes les sphères de la vie d’une personne (familiale, citoyenne, communautaire, professionnelle, etc.). Ces compétences devaient également couvrir plusieurs des quatre dimensions du travail déjà identifiées : travailler avec les personnes, les choses, le corps et les idées.

Il fallait également éviter toute confusion possible lors de leur identification. Ces compétences devaient être assez différentes pour qu’il soit possible de les distinguer les unes des autres. Elles devaient faire référence à des pratiques concrètes et des contextes d’action bien connus, de sorte que toute personne participant à des ateliers NCF puisse les différencier facilement et les décliner en capacités bien distinctes.

Pas moins de neuf nouvelles compétences génériques, tirées de différents référentiels connus, ont été choisies sur la base de ces critères. Ces nouvelles compétences s’ajoutent aux treize que comptait déjà le référentiel de l’édition de 1995. La figure 2 (présentée à la page suivante) présente la liste des 22 compétences génériques du référentiel NCF.

 

10.1 Travailler avec un grand ensemble 
10.2 Être objectif, éviter les idées préconçues 

10.1 Travailler avec un grand ensemble

Le principal défi associé à ce nouveau référentiel est sans conteste la nécessité de travailler avec un grand ensemble de compétences. Le nouveau référentiel NCF compte 22 compétences génériques. Nous ne conseillons pas de fonder l’animation sur l’ensemble de ces compétences. Retenir un trop grand nombre de compétences risquerait en effet de prolonger indûment les ateliers et de perdre l’attention des participantes et des participants.

Le plan d’animation, présenté dans la deuxième partie de ce Manuel d’animation, a d’ailleurs été conçu de manière à éviter ce genre de situation. Il prévoit une présentation formelle de chaque compétence du référentiel (activité de l’atelier 3 : « Présentation des compétences »), immédiatement suivie d’un exercice d’identification et de sélection d’un petit ensemble de compétences qui s’avéreront utiles à la réalisation d’un projet collectif (activité de l’atelier 4 : « Les compétences utiles pour le projet collectif »).

La dimension la plus importante des ateliers NCF est la découverte de la reconnaissance et de l’autoreconnaissance 38. Cette découverte prend forme dans la dynamique de groupe des ateliers et la réalisation du projet collectif* 39 (Chapitre 11). Elle ne dépend aucunement du nombre de compétences que ces ateliers permettent de reconnaître 40 (Chapitre 14).

Comme animatrices et animateurs, vous pourriez très bien fonder l’animation de vos ateliers sur un petit ensemble de cinq compétences génériques. Les leçons tirées des animations passées démontrent que l’utilisation d’une douzaine de compétences permet d’obtenir des résultats optimaux.

(haut de page)

 

10.2 Être objectif, éviter les idées préconçues 

Que ce soit au moment de sélectionner les compétences utiles à la réalisation du projet collectif, ou à tout autre moment au cours de l’animation de vos groupes, nous vous encourageons à faire preuve d’objectivité et à écarter les idées préconçues.

Les compétences du référentiel NCF ont été choisies en raison de leur grande utilité dans toutes les sphères de la vie d’une personne (famille, communauté, travail). Nous estimons qu’elles sont susceptibles de refléter les réalités de toutes les personnes disposées à s’engager dans des ateliers NCF. Ceci dit, ces compétences font également référence à des pratiques et des contextes d’action connus qui ont contribué à l’émergence de stéréotypes professionnels.

Rappelons ici que les ateliers NCF prônent une vision large du travail. Il est ainsi possible de développer ses compétences génériques dans toutes sortes de situations, que l’on travaille avec des personnes, des choses, le corps ou des idées, que l’on soit ou non rémunéré pour le travail que l’on fait.

L’influence de certains stéréotypes professionnels (qui font malheureusement encore figures de modèles sociaux !) semble inévitable. Il se trouvera toujours quelqu’un pour affirmer qu’il faut accorder plus d’importance aux compétences génériques développées dans un contexte de travail rémunéré, ou encore, que les compétences génériques développées à la maison ou dans la communauté sont de moindre importance. Cette personne, ce sera peut-être vous-même. À titre de responsable de l’animation, vous devez porter la plus grande attention à vos propres jugements concernant les compétences génériques.

Les idées préconçues concernant l’origine d’une compétence générique sont contraires à l’esprit des ateliers NCF. Il ne faut surtout pas oublier que Nos compétences fortes s’inscrit en filiation directe avec Question de compétences : un outil au service des femmes. Cet outil de première génération se présentait comme une démarche de formation visant à accroître les chances des femmes de se trouver un emploi rémunéré 41. De même, Nos compétences fortes cherche à valoriser les compétences génériques acquises dans le travail au foyer et le travail bénévole qui, encore de nos jours, sont en bonne partie effectués par des femmes.

Également, comme dans la première édition, nous considérons que l’équité entre toutes les personnes qui participent à des ateliers NCF doit être une préoccupation de premier plan. Celles-ci ne doivent pas se sentir jugées en raison de leur sexe, de leur nationalité ou de leur âge, quels qu’ils soient ; ou encore, en raison du fait d’être à l’aise ou non avec l’écrit ; actives ou non sur le marché du travail, spécialisées ou non dans un domaine, cadres ou salariées, travailleuses autonomes, etc. Elles doivent plutôt se sentir libres de s’exprimer librement et de faire valoir les compétences qu’elles ont développées au cours de leurs expériences de vie.

(haut de page)

 


Remarque : Ce chapitre présente des notions et fournit des conseils qui ne se retrouvent pas dans la première édition de Nos compétences fortes (1995).

38. voir le chapitre 6.

39. voir le chapitre 11.

41. voir : « La petite histoire de Nos compétences fortes », dans la troisième partie.

40. voir le chapitre 14.