En raison des problèmes que cause le sous-financement des centres d’éducation des adultes (CEA) et des centres de formation professionnelle (CFP), enseignants et étudiants ont de nombreux intérêts communs et il serait utile qu’ils se concertent. Telle est la principale conclusion du 12e Colloque des adultes en formation, qui a réuni ce week-end, le 5 et 6 avril, une centaine d’étudiantes et d’étudiants adultes du secondaire général, du secondaire professionnel, du cégep et de l’université, provenant de toutes les régions du Québec.
L’événement s’est déroulé à l’Université de Montréal, dans le cadre de la Semaine québécoise des adultes en formation. Pour la première fois, des représentants de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) et de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) ont participé aux travaux en ateliers, où ils ont eu des échanges fructueux avec les étudiants adultes.
La résolution adoptée en assemblée générale engage le Mouvement québécois des adultes en formation (MQAF) à inviter la FSE-CSQ et la FAE à créer un groupe de travail conjoint, où étudiants et enseignants pourraient échanger leurs points de vue sur les problèmes les plus criants.
Ceux-ci sont nombreux : manque de temps pour le suivi pédagogique, trop longs délais pour obtenir des explications supplémentaires de l’enseignant, une conséquence des ratios enseignants/étudiants trop élevés, manque de matériel pédagogique et d’équipement, absence de services de garde adaptés aux besoins des étudiants-parents, trop rare présence des ressources humaines spécialisées, qui privent de nombreux étudiants du support pourtant essentiel à leur persévérance, écoles délabrées où il est difficile de créer un milieu de vie stimulant.
Dans les ateliers, il a été aussi question d’Emploi-Québec et des centres locaux d’emploi (CLE), où l’arbitraire règne dans le choix des personnes qui bénéficieront d’un soutien financier et du tordage de bras qui pousse de force des adultes dans des programmes d’études qui ne correspondent ni à leur désir ni à leurs besoins, des codes de vie et des règles disciplinaires trop souvent si rigides qu’ils confinent à l’infantilisation des adultes, de l’inadéquation de certains programmes professionnels à la réalité du monde du travail et des difficultés supplémentaires qu’a créées la réforme des programmes.
Les universitaires avaient aussi leur propre atelier au Colloque et ils ont discuté de la stratégie d’une éventuelle campagne de protestation qu’ils devront organiser si la Rapport du chantier sur le financement des universités, attendu à la fin juin, propose des mesures susceptibles de réduire l’accès aux programmes de certificat et aux microprogrammes, très populaires auprès des quelque 75 000 adultes qui s’y inscrivent annuellement.
L’assemblée générale a par ailleurs élu un nouveau conseil d’administration de 15 membres qui dirigera le Mouvement au cours de la prochaine année.
Pour plus d’informations:
Mouvement québécois des adultes en formation
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