En publiant cette deuxième édition de Nos compétences fortes (2013), l’Institut de coopération pour l’éducation des adultes (ICÉA) souhaite donner un nouvel élan à un outil de formation, qui a su se différencier des approches éducatives traditionnelles au cours des deux dernières décennies.
Tout comme l’édition de 1995, cette nouvelle édition de Nos compétences fortes, invite les adultes à identifier leurs forces personnelles et à les développer dans un cadre positif. Afin de pouvoir apprécier à sa juste valeur cette nouvelle édition, nous vous en proposons la lecture.
Les personnes qui animent les ateliers NCF depuis des années remarqueront qu’on ne s’adresse plus aussi directement aux personnes peu ou pas à l’aise avec l’écrit. Ce changement d’orientation est notable, nous en convenons. Cependant, nous nous sommes assurés que les besoins socio-affectifs de ces personnes, et de toutes celles qui souhaitent participer à des ateliers NCF, constituent toujours le cœur de cette démarche formative. Plus que jamais, l’ICÉA souhaite que ce Manuel d’animation participe à la pleine intégration de tous les adultes dans un cadre de participation citoyenne, et tout particulièrement si ces personnes sont peu ou pas à l’aise avec l’écrit.
La première édition de Nos compétences fortes a été le fruit de l’expertise diversifiée de nombreuses artisanes et artisans. Elle se voulait un outil de perfectionnement misant sur la créativité de celles et de ceux qui l’utiliseraient. Au fil des ans, les formatrices et les formateurs ont ainsi eu plaisir à l’enrichir des couleurs de leurs expériences et de leurs découvertes. Cette nouvelle édition se fonde notamment sur les multiples contributions faites depuis 1995 pour en améliorer le canevas. Ces contributions sont particulièrement visibles dans la deuxième partie qui propose un plan entièrement revu.
Cette nouvelle édition emprunte donc tout autant qu’elle ajoute à la première. Elle s’inspire des réflexions découlant de la contribution des ateliers NCF à l’intégration des adultes, mais également de l’importance donnée à la communication orale, à une vision large du travail, à la découverte de la reconnaissance, à l’apport des compétences génériques et au développement du savoir-reconnaître. Ces notions sont les pierres d’assises de Nos compétences fortes. Les revisiter au-delà de ce qui était nécessaire n’aurait pas été judicieux. Ces notions ont donc été présentées dans des chapitres distincts 1 dont la formulation emprunte beaucoup à la première édition.
Cette édition-ci comporte par ailleurs de nouveaux chapitres2 consacrés à l’importance de la réflexivité, à une meilleure compréhension de la transférabilité des compétences génériques, à la manière la plus efficace d’utiliser le référentiel NCF et au rôle central du projet collectif dans l’apprentissage du savoir-reconnaître. Ces chapitres constituent une nouveauté que toutes les personnes qui ont animé des ateliers NCF par le passé, ou qui souhaitent en animer dans le futur, doivent découvrir.
À la faveur des changements d’orientation qui la caractérisent, cette nouvelle édition de Nos compétences fortes réaffirme également les préoccupations de l’ICÉA à l’égard de la reconnaissance des acquis et des compétences, et de la pleine intégration des personnes peu ou pas à l’aise avec l’écrit, mais aussi à l’égard du droit de tous les adultes à apprendre à reconnaître leurs compétences et à les valoriser dans le cadre d’une démarche qui accentue leurs forces.
Pour l’ICÉA, tout adulte doit être capable de participer à la vie sociale, culturelle, économique et politique de sa communauté et y prendre sa place. Cette aptitude va au-delà de la maîtrise du code écrit : on la retrouve dans toutes les opportunités qui lui sont données de témoigner de ses compétences fortes, de se reconnaître des compétences génériques pour les utiliser dans toutes les dimensions de sa vie (à la maison, au travail, dans la communauté, etc.).
Voilà pourquoi nous souhaitons que cette édition 2013 de Nos compétences fortes permette à tous les adultes qui ont soif de reconnaissance, de reprendre confiance en eux afin qu’ils réalisent leurs projets de vie et apportent leur contribution à l’édifice social.
1. Il s’agit des chapitres 1 à 6 et 12 à 14. De manière générale, l’ensemble des chapitres du présent manuel ne mettent plus l’accent sur le rapport à l’écrit comme le faisait la première édition de l’outil.
2. Il s’agit des chapitres 7 à 11.