En 2015-2016, 109 organisations ont participé à l’enquête de l’ICÉA qui porte sur l’impact des réductions du financement public en éducation des adultes. Parmi ces 109 organisations, 71 (65 %) ont subi un abaissement de leur financement provenant des gouvernements du Québec, du Canada ou des deux paliers. Selon notre analyse, parmi ces 71 organisations, 25 (35%) ont été grandement fragilisées.
Des portraits vivants
Comme suite à cette enquête, l’ICÉA produira un portrait de quatre organisations qui ont été grandement fragilisées. Ces portraits décriront les effets concrets des baisses de fonds publics sur les adultes en apprentissage, sur l’organisme interrogé et sur leur milieu respectif. Au-delà des chiffres, l’ICÉA cherche, par ces portraits, à rendre compte des impacts dans la vie de tous les jours.
Les résultats de notre enquête ne laissent aucun doute sur le fait qu’il y a des conséquences négatives tant sur les personnes apprenantes que sur celles qui œuvrent dans le domaine de l’éducation des adultes. De fait, les 25 postes de travail abolis, les 24 postes dont les heures de travail ont été réduites, les 15 services abolis et la diminution de prestation de 23 autres services ne peuvent faire autrement que laisser des traces. Et encore, ces chiffres ont été livrés par seulement 42 organisations qui nous ont révélé comment se sont traduites les réductions du financement public chez eux. Partant de là, comment croire, comme le prétendent trop souvent les gouvernements en place, que les compressions du financement public en éducation des adultes ne touchent pas les services à la population? Ces portraits serviront certainement à sensibiliser les gens et les décideurs aux impacts de ces compressions.
Des organisations et des adultes en apprentissage
Afin de réaliser ces portraits, l’ICÉA interrogera, d’une part, une personne représentant l’organisme et, d’autre part, une personne adulte ayant reçu des services de cette même organisation. Le choix de ces organisations s’est fait à partir de critères précis qui visaient la diversité de situations. Le choix final s’est fait sans que le nom des organisations nous soit connu; chacune d’elles ayant un chiffre lui étant attribué.
Au terme de ce processus de sélection, les organisations qui feront l’objet d’un portrait présentent les caractéristiques suivantes :
- Trois organisations sont non-gouvernementales et une est gouvernementale.
- Trois sont des organisations locales alors qu’une autre œuvre sur l’ensemble du Québec.
- L’organisation gouvernementale offre de la formation générale aux adultes.
- Deux organisations sont spécialisées en alphabétisation populaire. L’une se consacre uniquement à cette tâche et est située dans une région éloignée des grands centres. L’autre offre plusieurs autres services, dont la francisation, et a pignon sur rue à Montréal.
- L’organisation à portée nationale offre de multiples services en formation générale des adultes, en formation liée à l’emploi, en alphabétisation et en éducation populaires.
- Deux organisations sont à Montréal, dont une se situe dans un quartier défavorisé.
- Une autre est située dans une région éloignée de Montréal et dessert tant un milieu urbain que rural (petite ville de 19 000 âmes).
- Enfin la dernière est à une centaine de kilomètres de Montréal dans un milieu rural (très petite ville de 6 000 âmes).
Nous avons sollicité une autre organisation gouvernementale en formation professionnelle qui, malheureusement, ne peut participer à une entrevue faute de temps. Peut-on y voir un autre effet des coupes? Nous travaillons actuellement à trouver une autre organisation.
Une première série d’entrevues est prévue le 24 février. C’est donc une histoire à suivre. Surveillez nos pages pour en savoir davantage.