L’éducation des adultes est une partie intégrante des universités. Plus de 40 % des étudiantes et des étudiants universitaires répondent à la définition d’un étudiant adulte, soit, selon un critère basé sur l’âge, toute personne qui est inscrite au baccalauréat et qui est âgée de 25 ans ou plus ainsi que toute personne qui est inscrite à la maîtrise ou au doctorat et qui est âgée de 30 ans ou plus.
En outre, dans les universités québécoises, l’institutionnalisation de l’éducation des adultes prend des formes diversifiées. Sur le plan organisationnel, cette institutionnalisation de l’éducation des adultes dans les universités québécoises emprunte principalement la forme de la création d’unités administratives dédiées à cette fonction ou, dans le cas de l’Université de Montréal, elle donne lieu à la création d’une Faculté de l’éducation permanente. Sur le plan des activités d’apprentissage et des programmes de formation, l’institutionnalisation de l’éducation des adultes dans les universités se réalise selon une grande diversité de modalités : formation diplomante ou non créditée, études de premier cycle ou de cycle supérieur, formation courte ou longue, formation sur mesure ou non, formation à distance, hybride ou en présentiel, formation liée à des domaines professionnels ou autres.
Par ailleurs, les étudiantes et les étudiants adultes font face à des obstacles particuliers : difficulté à se faire reconnaître des acquis, devoir suivre des cours préalables, horaire de cours mal adapté à la disponibilité d’un adulte devant concilier famille, travail et études, rigidité des formules d’enseignement, manque d’encadrement, contenus de formation non pertinent pour l’emploi. Ces multiples obstacles constituent autant de contraintes à la persévérance de ces adultes à l’enseignement universitaire. Sur le plan financier, l’ICÉA estime que le trois quarts des étudiantes et des étudiants adultes à l’université ont de revenus inférieurs à 40 000 $, ce qui, lorsque l’on soustrait les dépenses liées à la vie courante, accentue le défi financier de la poursuite d’études universitaires.
Nous sommes toutes et tous en accord avec l’idée que l’enseignement universitaire est un levier de mobilité sociale pour les jeunes générations. On entend plus rarement le même constat concernant la population adulte. Or, une politique d’égalité des chances et de justice sociale doit reconnaître que l’enseignement universitaire contribue à la mobilité sociale des adultes qui, sans diplôme d’étude universitaire, souhaitent améliorer leur sort économique ou élargir leur connaissance et leur compétence. Une véritable société du savoir mettra les universités au service de toute la population. Pour reprendre le titre du cahier thématique, l’ICÉA est d’accord pour un enseignement supérieur pour toutes et tous.
Le mémoire de l'ICÉA peut être téléchargé à partir du lien ci-dessous.