Le Conseil supérieur de l’éducation a rendu public aujourd’hui l’avis transmis au ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie intitulé Parce que les façons de réaliser un projet d’études universitaires ont changé... Cet avis s’inscrit d’emblée dans une perspective de formation tout au long de la vie et s’appuie sur les constats que le monde de l’éducation des adultes dans les universités a fait valoir lors du dernier Sommet sur l’enseignement supérieur à la fin de l’hiver dernier. L’ICÉA ne peut que saluer le portrait et les préoccupations soulevées par cet avis, qui se démarquent d’un modèle traditionnel de la population étudiante.
Un rapport aux études non traditionnel
L’avis examine l’état des lieux à trois niveaux : la condition étudiante dans les universités, les pratiques institutionnelles et les orientations étatiques à cet égard. Il constate d’abord que la population étudiante entretient un rapport non traditionnel aux études : on constate une présence accrue des adultes dans tous les cycles; 70 % de la population étudiante a un emploi en parallèle à leur activité académique; 25 % de celle du réseau de l’Université du Québec a des responsabilités familiales; la composition étudiante à temps partiel est majoritaire de manière croissante dans les microprogrammes et les certificats.
Sans pour autant se rendre à proposer une modification de la mission ou du financement des universités, entre autres à cause du possible fractionnement de cette mission entre différents établissements, l'avis mentionne que le système universitaire est conçu sur une vision « classique » du parcours étudiant, ce qui a pour effet d'accroître les contraintes sur la population étudiante adulte, notamment les femmes qui en sont « particulièrement touchées ».
Plusieurs recommandations accompagnent l’avis qui suggère d'emblée de reconnaître pleinement le rôle des universités en matière de formation tout au long de la vie. Il propose notamment des mesures concrètes d’aide financière, une optimisation en matière de reconnaissance des acquis et un assouplissement des règles d’admission et de parcours dans les programmes.
Un avis qui ne doit pas rester sur les tablettes
Dans le cadre du débat ouvert par le Sommet sur l’enseignement supérieur, l’Association canadienne d’éducation des adultes des universités de langue française (ACDEAULF) et l’ICÉA proposaient de mettre en place un chantier sur la place des adultes dans l’enseignement universitaire. Dans cette perspective, la publication de cet avis est bienvenue.
Pour prendre en compte l’ensemble des préoccupations de l’avis du Conseil supérieur de l'édication ainsi que celles du monde de l’éducation des adultes dans les universités, des travaux sur la mission et le financement des universités nous apparaissent toujours d’actualité. Par ailleurs, l’ICÉA considère que cet avis propose des pistes concrètes qui ne peuvent pas être reportées. L’avis ne doit pas rester sur les tablettes et le MESRST doit lui donner suite. Les préoccupations du CSÉ doivent trouver une place dans les travaux entourant la loi-cadre des universités prévus à l’automne prochain.