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ICEA

Institut de coopération pour l'éducation des adultes

Des indicateurs du profil éducatif des adultes

Apprendre + Agir : les indicateursDresser le profil des apprenantes et des apprenants adultes

L'ICÉA propose trois indicateurs qui permettent de dresser le profil éducatif des apprenantes et des apprenants adultes. Ces indicateurs combinent des données produites annuellement par Statistique Canada et l’Institut de la statistique du Québec. 
 
Ces indicateurs révèlent la présence d’importants défis éducatifs à relever au sein de la société québécoise, notamment en ce qui concerne la disparité entre les plus hauts niveaux de scolarité atteints. Ces indicateurs soulignent par ailleurs la présence de situations d’inégalités ou de vulnérabilité susceptibles d’affecter des personnes dont les acquis s’avèreraient insuffisants pour répondre aux exigences d’une société orientée vers le savoir et la connaissance. C’est notamment le cas des adultes qui n’ont pas de diplôme d’études secondaires ou qui affichent un faible niveau de compétences en littératie.
 
À ce titre, l'ICÉA constate que :
  • moins de 40 % des adultes de 25 à 64 ans détiennent un diplôme d’études secondaires ou professionnelles;
  • 13 % d’adultes de 25 à 64 ans n’ont pas de diplôme d’études secondaires; et
  • 19 % des adultes de 16 à 65 ans sont susceptibles d’éprouver des difficultés à comprendre l’écrit.

 

1. Plus haut niveau de scolarité atteint

Les données les plus récentes concernant le plus haut niveau de scolarité atteint des adultes de 25 à 64 ans révèlent que le Québec éducatif est partagé entre différents pôles. Ainsi, si 50 % de ces adultes ont un diplôme de niveau collégial ou universitaire, moins 40 % détiennent un diplôme d’études secondaires ou professionnelles et, finalement, plus de 10 % d’entre eux n’ont pas de diplôme. Cet indicateur révèle par ailleurs que le Québec compte plus d’adultes sans diplôme que le Canada, alors qu’il compte moins d’adultes ayant des diplômes de niveau collégial ou universitaire que le Canada.

 

2. Les 16 à 65 ans ayant un faible niveau de littératie

Au chapitre des compétences en littératie, les données du PEICA (2012) révèlent que 19 % des adultes de 16 à 65 ans sont susceptibles d’éprouver des difficultés à comprendre l’écrit. L’ampleur de ces difficultés varie selon qu’ils se classent un niveau un (15 % des adultes) ou inférieur à un (4 % des adultes) de l’échelle de littératie. 
 
 
Malgré les efforts consentis au relèvement des compétences de base au sein de la société québécoise, la proportion d’adultes ayant un faible niveau de littératie a peu changé entre les enquêtes depuis le début des années 2000. Cet état de fait donne à penser que les exigences liées à l'écrit se sont accrues au cours de cette période.

 

3. Les 25 à 64 ans sans diplôme 

Au sein de la population québécoise, pas moins de 13 % des adultes de 25 à 64 ans n’ont pas le diplôme d’études secondaire. C’est plus que la moyenne canadienne (10 %) mais moins que la moyenne des pays de l’OCDE (24 %). Ceci dit, cet indicateur révèle que plus d’une personne sur dix au Québec se retrouve dans une situation où son niveau de qualification peut être source d’exclusion sociale et économique. Cet indicateur révèle également que le Québec compte plus d’hommes (14 %) que de femmes (11 %) sans diplôme d’études secondaires.

 

Un Québec éducatif partagé!

Ces indicateurs révèlent que le profil éducatif des Québécoises et des Québécois est partagé entre deux pôles : une moitié de ces adultes détiennent une scolarité de niveau postsecondaire, alors que le niveau de scolarité de l’autre moitié ne dépasse pas le niveau secondaire. Ce type de situation est susceptible de générer ou d’exacerber des inégalités sociales et économiques qui désavantagent le Québec aujourd’hui et pour l’avenir. 
 
Comme le souligne une étude menée par l’Institut du nouveau monde en 2015, le Québec n’échappe pas à l’enjeu planétaire des inégalités sociales. À ce titre, Statistique Canada, le Conference Board et l’OCDE confirment tous la présence d’une hausse des inégalités de revenus au cours des 30 dernières années, au Canada et au Québec.
 
Comme le souligne cette étude, nous ne sommes pas impuissants face aux inégalités qui nous affectent. Ces inégalités sont le fait des décisions que nous avons prises comme société et il est possible de les combattre en utilisant des leviers économiques, sociaux ou éducatifs.
 
Ainsi, un objectif éducatif du Québec pourrait être de contribuer à la réduction de ces inégalités par l’accès à une première qualification pour les 13 % d’adultes qui n’ont pas de diplôme d’études secondaires ou le rehaussement des compétences en littératie des 19 % des adultes qui sont susceptibles d’éprouver des difficultés à comprendre l’écrit.
 
 
Référence :
INM (2015). Les inégalités, un choix de société? Mythes, enjeux et solutions, Institut du nouveau monde. [En ligne], http://www.clic-bc.ca/Documents/E_CtreDoc/Lutte-contre-la-pauvrete/Plans..., (Consulté le 6 janvier 2017).