Un indicateur global de la participation des adultes à l’éducation formelle
La compilation des données relatives à la participation des adultes dans quatre secteurs de l’éducation formelle au Québec a permis de développer un indicateur global de la participation des adultes à l’éducation formelle. Cet indicateur de l'ICÉA révèle que l’éducation formelle au Québec répond aux besoins éducatifs de plus de 630 000 personnes, dont plus de la moitié sont âgées de 25 ans ou plus.
À l’exception des universités où ils représentent 45 % des effectifs en 2019-2020, les 25 ans ou plus représentent 57 % des personnes qui fréquentent la formation générale des adultes (FGA), 61 % des personnes qui fréquentent la formation professionnelle (FP) et 60 % des personnes qui fréquentent la formation continue du collégial.
Les 25 ans ou plus à l’éducation formelle
Une compilation des inscriptions faites depuis 2015 révèle une croissance de la présence des adultes de 25 ans ou plus à l’éducation formelle. Globalement, la présence de ce groupe d’âge a atteint un sommet en 2018-2019 (378 140 inscriptions) avant de diminuer en 2019-2020 (362 171 inscriptions). Cela dit, le total des inscriptions de l’année 2019-2020 demeure supérieur à celui de 2014-2015 (5724 inscriptions de plus).
Entre 2014-2015 et 2019-2020, les inscriptions des 25 ans ou plus ont significativement augmenté à la formation professionnelle (14 %) et à la formation continue des cégeps (15 %). Au cours de la même période, les inscriptions des 25 ans ou plus sont demeurées stables à l’université et ont diminué de six points de pourcentage à la formation générale des adultes.
La formation générale des adultes (FGA)
L’indicateur de la participation à la formation générale des adultes (FGA) révèle une diminution des effectifs de ce secteur au cours des dernières années, combiné à une augmentation de la présence des adultes de 25 ans ou plus, notamment des femmes de ce groupe d’âge.
La mise à jour 2022 des indicateurs de l'ICÉA révèle une diminution des effectifs de la FGA équivalente à 24 500 personnes entre 2014-2015 et 2019-2020. Cela dit, l’ensemble des données compilées permet d’établir que cette diminution est observable depuis 2010-2011.
L’analyse des données relatives aux inscriptions faites au secteur des adultes permet d’obtenir une répartition des élèves qui fréquentent la FGA selon le sexe ou le groupe d’âge. À ce titre, on observe une augmentation constante des inscriptions faites à la FGA par les adultes de 25 ans ou plus : 50 %, en 2014-2015, contre 57 %, en 2019-2020. Au cours de la même période, les inscriptions faites par les personnes de 24 ans ou moins ont diminué, passant de 50 à 43 %.
La répartition des effectifs de la FGA selon le sexe est pour sa part demeurée stable au cours des dernières années. L’analyse des données relatives aux inscriptions révèle une présence féminine majoritaire entre 2014-2015 et 2019-2020 : de 53 à 55 % d’inscriptions faites par des femmes, contre 47 à 45 % d’inscriptions faites par des hommes.
L’analyse des données relatives aux inscriptions révèle finalement des différences selon le groupe d’âge. En effet, chez les adultes de 25 ans ou plus, 58 % des inscriptions faites à la FGA depuis 2016-2017 le sont par des femmes, contre 42 % par des hommes. La situation inverse est observée chez les personnes de 24 ans ou moins : 55 % des inscriptions faites à la FGA depuis 2016-2017 le sont par des hommes comparativement à 45 % par des femmes.
La formation professionnelle (FP)
’indicateur de la participation à la formation professionnelle (FP) révèle que les effectifs de ce secteur ont diminué au cours des dernières années, passant de 130 585 personnes, en 2014-2015, à 119 699 personnes, en 2019-2020.
La répartition des effectifs de la FP selon le sexe révèle une augmentation de la présence des femmes (tout âge confondu) entre 2014-2015 et 2019-2020. Inversement, la présence des hommes recule au cours de la même période. Il est ainsi possible d'observer une situation de quasi-parité entre les femmes (49 %) et les hommes (51 %) en 2019-2020 (comparativement à 44 % de femmes et 56 % d’hommes en 2014-2015).
Les données relatives aux inscriptions à la FP révèlent par ailleurs une augmentation de la présence des adultes de 25 ans ou plus entre 2014-2015 et 2019-2020. En 2019-2020, 61 % des inscriptions ont été faites par des adultes de 25 ans ou plus comparativement à 55 % en 2015-2016. Au cours de la même période, les inscriptions faites par les personnes de 24 ans ou moins ont diminué, passant de 45 à 39 %.
L’analyse des données relatives aux inscriptions selon le sexe révèle pour sa part des différences entre les groupes d’âge. Chez les adultes de 25 ans ou plus, la majorité des inscriptions faites à la FP en 2019-2020 l’ont été faites par des femmes (56,7 %). En comparaison, les femmes et les hommes étaient responsables à part égale des inscriptions faites à la FP en 2014-2015.
Chez les adultes de 24 ans ou moins, la majorité des inscriptions faites ces cinq dernières années l’ont été par les hommes (de 62 % en 2014-2015 à 62,6 % en 2019-2020). Au cours de la même période, la proportion d’inscriptions faites par des femmes de 24 ans ou moins a subi une légère diminution, passant de 38 %, en 2014-2015, à 37,4 %, en 2019-2020.
La formation continue des cégeps
L’indicateur de la participation à la formation continue des cégeps révèle que de plus en plus de personnes fréquentent la formation continue des cégeps depuis 2015-2016 et que de ce secteur se compose surtout d’adultes de 25 ans ou plus et de femmes.
L’effectif de la formation continue des cégeps comptait 48 028 personnes en 2020-2021, soit une augmentation de 13 540 personnes par rapport à 2015-2016. On y retrouve par ailleurs 60 % d’adultes de 25 ans ou plus et 54 % de femmes. Cela dit, ces majorités ont diminué entre 2015-2016 et 2020-2021, de sorte qu’on observe aujourd’hui un resserrement des écarts entre les groupes d’âge et entre les femmes et les hommes.
Entre 2015-2016 et 2020-2021, la proportion d’adultes de 25 ans ou plus à la formation continue des cégeps est passée de 65 à 60 %, alors que celle des 24 ans ou moins grimpait de 40 à 45 %. Au cours de la même période, la proportion de femmes passait de 59 à 54 %, tandis que celle des hommes augmentait de 41 à 46 %.
Cette nouvelle répartition de l’effectif de la formation continue des cégeps est le résultat de changements concernant la présence des femmes au sein des deux groupes d’âge analysés :
- chez les 25 ans ou plus, les femmes demeurent majoritaires mais leur présence recule de près de deux points de pourcentage entre 2015-2016 et 2020-2021 (passant de 62,1 à 60,4 %);
- chez les 24 ans ou moins, la présence des femmes recule de 53 à 44 % entre 2019-2020 et 2020-2021, les hommes devenant ainsi majoritaires au sein de ce groupe d’âge (56 %, en 2020-2021).
Ces changements permettent d’envisager de nouveaux resserrements des écarts entre les groupes d’âge et entre les femmes et les hommes dans les années à venir. Cela dit, les données de 2020-2021 montrent toujours que les femmes s’inscrivent à un âge plus tardif à la formation continue au cégep alors que les hommes le font à un plus jeune âge.
L’enseignement universitaire
L’indicateur de la participation à l’enseignement universitaire révèle une présence majoritaire de femmes et d’adultes de 24 ans ou moins dans les universités, cela sur une période de près de dix ans.
Les effectifs des universités ont connu plusieurs variations au cours des dernières années. Dans l’ensemble, les données compilées par l'ICÉA montrent qu’ils ont connu une hausse constante entre 2011-2012 (288 866 personnes) et 2017-2018 (313 549 personnes). Ces effectifs ont ensuite connu une baisse significative dans les années 2018-2019 et 2019-2020, avant de remonter à 314 357 personnes en 2020-2021.
Cela dit, les répartitions selon l’âge ou le sexe de ces effectifs se présentent comme des constantes depuis 2011-2012. L’indicateur de l'ICÉA révèle qu’entre 2017-2018 et 2019-2020 les effectifs des universités se composent en moyenne de 55 % d’adultes de 24 ans ou moins et de 46 % d’adultes de 25 ans ou plus. L’ensemble des données compilées par l'ICÉA révèlent pour leur part qu’une majorité d’adultes de 24 ans ou moins peut être observée dès 2011-2012.
La répartition selon le sexe des effectifs des universités révèle la présence d’une majorité de femmes entre 2017-2018 et 2020-2021 : de 58 à 59 % de femmes, quel que soit le groupe d’âge (24 ans ou moins ou 25 ans ou plus). Par ailleurs, tout comme c’est le cas de la majorité d’adultes de 24 ans ou moins, la majorité de femmes présentes à l’université peut être observée dès 2011-2012.
Pourquoi parler des adultes de 25 ans ou plus?
Le fait est que les indicateurs de l'ICÉA accordent une attention particulière à la présence des adultes de 25 ans ou plus qui fréquentent les quatre secteurs suivants de l’éducation formelle : la formation générale des adultes (FGA), la formation professionnelle (FP), la formation continue des cégeps et les universités.
Ce choix méthodologique nous permet de cibler en priorité des adultes dont la participation à l’éducation formelle s’inscrit le plus souvent dans un contexte de retour aux études, que ce soit pour obtenir une première qualification ou pour toute autre raison.
En effet, il est facile d’imaginer que la plupart des personnes de 25 ans ou plus qui fréquentent la formation générale des adultes ou la formation professionnelle des commissions scolaires le font dans un contexte de retour aux études, pour obtenir une première qualification à la FGA ou dans une logique de réorientation ou de développement professionnel à la FP.
Par ailleurs, toutes sortes de logiques de participation peuvent s’appliquer aux personnes de 25 ans ou plus qui fréquentent la formation continue des cégeps ou une université. Ces logiques supposent que ces personnes soient pour la plupart actives sur le marché du travail et de retour à l’enseignement supérieur après une interruption de leur parcours d’apprentissage.