La notion de littératie est en constante évolution. Une analyse de cinq définitions extraites des rapports de l’OCDE produit depuis 1994 (voir le tableau 1) montre qu’elles se complètent les unes les autres. Au-delà de leurs différences, ces définitions tentent de de décrire une réalité de plus en plus complexe : celle d’adultes confrontés à l’augmentation constante des exigences de la vie en société, qui doivent démontrer plus d’expertise en résolution de problème et en communication complexe et qui, inversement, sont moins sollicités par des tâches routinières, qu’elles soient cognitives ou manuelles.
Comme le précisent Murray, Clermont et Binkley, « les définitions de la lecture et de la littératie ont évolué avec le temps, parallèlement à l’évolution de la société, de l’économie et de la culture. En accordant de plus en plus d’importance à l’acquisition continue du savoir, on a étendu les notions de lecture et de littératie et accru les exigences à leur égard. » (Statistiques Canada, 2005 : 95). Il n’est donc pas étonnant de constater que l’évolution de la notion de littératie soit influencée par le souci d’identifier avec plus de précision les compétences qui permettront aux adultes d’utiliser l’écrit dans une perspective de développement personnel et professionnel.
Après avoir été qualifiée de comportement, d’aptitude ou de capacité des adultes à utiliser et à comprendre l’écrit au quotidien, la littératie est devenue l’une des trois « compétences clés en traitement de l’information » à développer et à conserver. (OCDE, 2013; Statistiques Canada, 2013) Désormais, la notion de littératie « englobe une variété de compétences, depuis le décodage de mots et de phrases jusqu’à la compréhension, l’interprétation et l’évaluation de textes complexes » (OCDE, 2013 : 64).