Le regroupement de formation à distance interordres (FADIO)
Le regroupement de formation à distance interordres (FADIO) est un partenariat qui a vu le jour en 2013 à la suite « d’une entente de collaboration établie […] entre les dix-huit établissements d’enseignement du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine qui ont convenu de s’unir pour partager leur expertise et leurs ressources afin de devenir des acteurs de première ligne en formation à distance. (FADIO, 12 mai 2020) »
Ce regroupement est un bel exemple de gouvernance régionale qui « permet aux établissements d’enseignement primaire, secondaire, collégial et universitaire du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, de collaborer pour identifier les conditions gagnantes en formation à distance et assurer la formation continue des acteurs de l’éducation. Ce partenariat, qui implique de s’investir en partageant ses ressources et son expertise, leur permet de bénéficier de l’expertise des autres. (FADIO, 12 mai 2020) »
Le répertoire de pratiques prometteuses en éducation
Récemment, l’UNEVCO a inclus FADIO dans son répertoire de pratiques prometteuses en éducation. FADIO devient ainsi la seule initiative en Amérique du Nord à être reconnue à ce titre par l’UNESCO. Ce répertoire réunit douze autres pratiques à l’échelle mondiale : « Les organismes qui y figurent contribuent notamment à l’accès à la formation pour tous, à une offre de programmes de grande qualité ainsi qu’à des possibilités d’apprentissage continu ». (FADIO, 12 mai 2020)
Un exemple concret de mise en commun de ressources et d’expertise
Depuis le début de la crise sanitaire provoquée par la pandémie de Coronavirus, l'ICÉA a souligné les défis et les obstacles liés à la nécessité de poursuivre les apprentissages à distance. Nous avons souligné la présence de nombreuses iniquités, notamment en ce qui concerne les ressources et l’expertise nécessaires à la transformation des apprentissages en mode non présentiel.
À ce titre, FADIO se présente comme un exemple concret et fonctionnel d’initiative régionale qui favorise le partage d’expertise et la collectivisation des ressources. « Au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, les innovations en matière de formation à distance étaient déjà bien entamées. Rapidement, les établissements se sont dotés d’un service régional de soutien et ont mis en place différents moyens de se perfectionner pour répondre aux besoins urgents de formation. » (FADIO, 12 mai 2020)
Rappelons qu’à la mi-mars, toutes les personnes responsables de l’enseignement ont été mises au défi de s’adapter à la fermeture des établissements d’enseignement. Cette fermeture obligeait ces personnes à recréer ailleurs, à distance et en ligne, de nouveaux lieux d’apprentissage qui, idéalement, devraient se révéler tout aussi rassurants, encadrants et propices à l’apprentissage que l’étaient les lieux physiques d’hier.
Comme le souligne le Syndicat des chargées et des chargés de cours de l’Université du Québec en Outaouais (SCCC-UQO), ce défi a été relevé dans l’urgence par des personnes qui n’avaient « pas accès aux ressources nécessaires afin de créer une véritable FAD [formation à distance] » avec pour résultat qu’elles ont créé « des cours plus artisanaux et moins aboutis que s’ils avaient été conçus en mode FAD » (SCCC-UQO, 3 mai 2020).
La présence d’autres initiatives de partage de ressources et d’expertise comme FADIO sur le territoire québécois aurait sans doute facilité la tâche de nombreuses personnes œuvrant dans le secteur formel de l’éducation. Par ailleurs, il serait intéressant d’imaginer l’apport qu’un regroupement comme FADIO pourrait apporter à la continuité des apprentissages offerts par des organismes qui œuvrent en éducation populaire ou en alphabétisation.