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ICEA

Institut de coopération pour l'éducation des adultes

Coup d’œil du RESDAC sur Nos compétences fortes

Lundi 16 septembre 2013 - ICÉA
Voici le texte des deux parties de l’entrevue accordée par l’ICÉA sur l’outil Nos compétences fortes. Vous pouvez suivre les liens fournis à la suite de chaque titre pour avoir accès aux textes originaux.
 

NOS COMPÉTENCES FORTES : UN OUTIL DE L’ICÉA

Partie 1 de l’entrevue publiée le 17 juin 2013 à l’adresse suivante : http://resdac.net/alireblog/?p=165

 
Les compétences génériques sont les plus étroitement liées à la personnalité, à l’attitude et au savoir-être. Créativité, sens de l’observation, confiance en soi… ces qualités se développent dans tous les milieux de vie et ne sont pas propres à un emploi. Cependant, les identifier permet de prendre conscience de ses forces et de ses capacités, pour mieux s’intégrer socialement ou vivre une situation de transition. C’est le but de l’outilNos compétences fortes (NCF) conçu par l’Institut de coopération pour l’éducation des adultes (ICÉA). Hervé Dignard, chargé de projet aux politiques en éducation des adultes à l’ICÉA, a répondu aux questions d’Isabelle Coutant.
 
L’entrevue au sujet de l’outil Nos compétences fortes est présentée en deux parties.
 
Pourquoi avoir conçu un outil sur les compétences génériques?
C’est une longue histoire ! Tout d’abord, travailler sur ces compétences permet de mettre en valeur l’expérience de vie d’un adulte. Cet objectif, l’ICÉA le poursuit depuis de nombreuses années. La première version de l’outil, parue en 1995, reposait sur divers travaux remontant aux années 1970. À cette époque, on travaillait beaucoup à démontrer l’utilité de développer les compétences génériques. Ces compétences peuvent être acquises en dehors de l’école ou d’un système de formation. Elles se développent tout au long de la vie et elles montrent que l’expérience personnelle est un acquis professionnel.
 
Au cours des années 1980, plusieurs initiatives ont permis de définir la notion de «compétence générique». L’une de ces initiatives a été la publication de Question de compétence, un outil au service des femmes. L’ICÉA a produit cet outil avec COFFRE et Relais-Femmes afin de reconnaître les compétences génériques de femmes au foyer chefs de familles monoparentales pour favoriser leur réinsertion socioprofessionnelle. Nos compétences fortes, publié en 1995, est une adaptation créative de Question de compétence. Avec NCF, nous avons voulu créer un outil plus large, destiné non seulement aux femmes, mais aussi aux personnes peu alphabétisées.
 
Justement, quand on parle des personnes moins alphabétisées, on cherche souvent à développer leurs compétences essentielles, leur employabilité. Or on sait que leurs besoins sont multiples; L’outil   Nos compétences fortes permet-il d’y répondre? 
Oui, en partie, bien sûr ! Il faut bien comprendre que NCF est un outil de formation qui fait appel à une démarche d’animation de groupe. Cela dit, l’esprit de NCF ne s’enseigne pas, il se vit. C’est une façon collective d’identifier ses compétences et de découvrir la reconnaissance des acquis. NCF peut répondre à des besoins multiples pour différentes raisons : d’abord, les compétences génériques sont utiles dans tous les domaines de la vie; ensuite, elles sont transférables à tous les milieux de vie; et, enfin, le fait de les identifier est très valorisant. De plus, en tant que démarche d’animation, l’outil est facilement transposable. Je crois qu’il serait possible de s’en servir pour identifier plusieurs types de compétences, pas seulement les compétences génériques.
 
Comment se présente l’outil   Nos compétences fortes?
Concrètement, il s’agit d’une mallette qui contient des cartes de compétences pour l’animateur et des affiches destinées au groupe. Chaque compétence est divisée en quatre capacités. Cela permet de réfléchir collectivement aux compétences et d’atteindre trois objectifs :
savoir se reconnaître des compétences génériques fortes;
savoir reconnaître des compétences génériques fortes chez les autres;
savoir reconnaître les compétences génériques utiles dans des situations de travail.
 
Encore une fois, la mallette est un support d’animation. C’est pour cela que les personnes qui souhaitent utiliser la démarche doivent suivre la formation de l’ICÉA afin de pouvoir animer un groupe.
 
Isabelle Coutant
 

NOS COMPÉTENCES FORTES : UN OUTIL AUGMENTÉ ET ACTUALISÉ

Partie 2 de l’entrevue publiée le 20 juin 2013 à l’adresse suivante : http://resdac.net/alireblog/?p=199

 
Quels éléments avez-vous ajoutés à la nouvelle version de Nos compétences fortes ?
Tout d’abord, cette nouvelle version est plus adaptée au milieu de travail. L’un des deux scénarios d’animation proposés repose en effet sur l’observation des compétences utilisées au travail. Ensuite, en 1995, nous présentions les compétences génériques sous forme de vidéos qui contenaient beaucoup de références culturelles peu pertinentes pour les Néo-Canadiens. Nous avons abandonné ce support pour utiliser aujourd’hui des textes courts. On pourrait penser que cela demande un petit peu plus d’aptitudes en lecture, mais l’outil est utilisable par des personnes de niveaux I et II. Les supports d’animation comprennent des illustrations qui permettent de comprendre malgré tout. Nous l’avons testé avec succès auprès de personnes peu ou pas à l’aise avec l’écrit. Les personnes moins alphabétisées sont notre public cible, mais l’outil s’adresse à un public plus large. Dans la nouvelle version, on est passé de 13 compétences identifiables à un référentiel de 22 compétences.
 
L’outil Nos compétences fortes est-il utilisable partout au Canada ?
Oui, bien sûr. Même s’il a été conçu au Québec, il est pertinent pour toutes les communautés francophones du pays! À cause des contraintes d’éloignement géographique, plutôt que de former directement des animateurs NCF, nous voulons former des formateurs qui pourront ensuite former des animateurs dans leur communauté. L’outil est essentiellement utilisé en alphabétisation, dans les groupes communautaires, les entreprises d’entraînement ou de développement de la main-d’œuvre, les organismes d’insertion.
 
Pour vous, quel est l’atout majeur de cet outil ?
Je pense que sa force est de permettre d’identifier les compétences génériques sans les évaluer. On ne cherche pas à savoir quel est le niveau de compétence d’un individu, ni quelles compétences lui « manquent ». On se concentre plutôt sur les compétences acquises. C’est une approche positive et valorisante. Par exemple, NCF est un outil de choix pour une entreprise qui cherche à savoir quelles sont les forces de ses employés. Le fait qu’il s’utilise collectivement favorise, en soi, la communication et le travail d’équipe!
 
Comme on le voit, l’approche positive de Nos compétences fortes repose sur une animation dynamique et collective. Il ne s’agit pas d’un outil d’évaluation des compétences. Cette évaluation, d’autres outils et méthodes permettent de la réaliser. Nos prochains articles présenteront certains d’entre eux. À l’échelle internationale, les grandes enquêtes sur la littératie et les compétences des adultes donnent un portrait de la situation pour une population donnée. Notre prochain article traitera de ces enquêtes dont la plus récente est le Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PEICA).
 
Isabelle Coutant