Les troisièmes Grandes rencontres de la persévérance scolaire (GRPS) se sont tenues les 4, 5 et 6 novembre 2013 à Montréal. Elles ont rassemblé plus de 1400 personnes des 17 régions administratives du Québec, qui interviennent en éducation ou qui sont parents. Une très forte délégation de gens œuvrant auprès de la petite enfance en provenance d’Avenir d'enfants et de la Fondation André et Lucie Chagnon était aussi présente. Au mot d’ordre d'« Agir tôt », il faut maintenant ajouter celui de « Voir grand ! », notamment en lien avec le rôle des adultes dans la persévérance scolaire des jeunes.
Les rencontres furent très riches. On a pu apprendre que le nombre de jeunes qui complètent leur secondaire avec un diplôme a beaucoup progressé depuis 2 ans. Ce résultat s’explique par une action appuyée par un financement gouvernemental et privé important et une intervention concertée auprès des plus jeunes, dès la maternelle, dans les Centres de la petite enfance, dans les écoles ou les communautés.
Les défis les plus difficiles restent à venir, car l’objectif est d'atteindre 80 % de jeunes diplômés avant l'âge de vingt ans d'ici 2020. Pour Michel Perron, du groupe VISAJ, sur les conditions de vie, la santé et les aspirations des jeunes, le travail doit se faire souvent avec de « grands blessés de la vie ». Pour la Fondation Chagnon et nombre d’intervenant-es, il faut continuer d'« Agir tôt » et se concerter encore plus, à l'intérieur de l'école, mais aussi entre écoles et surtout avec les parents et la communauté.
Nombreux étaient celles et ceux qui, comme Jacques Ménard de la Banque de Montréal et Camil Bouchard, professeur à l'UQAM, ajoutaient à l’idée d’« Agir tôt », celle de « Voir grand ». On doit agir encore plus intensément, afin de refaire de l'éducation la priorité au Québec et faire reculer la pauvreté ! Dans cette perspective, l'ICÉA a rappelé l’importance d’encourager et de soutenir les parents et les adultes à s’engager dans des activités propres de formation, afin de renforcer leurs capacités à appuyer les jeunes.
Il s’agit, véritablement, de créer une culture de formation. Dans un contexte où un adulte sur cinq a de grandes difficultés avec l’écrit, selon les résultats de l’enquête de l'OCDE sur les capacités des adultes, il est important que la lutte au décrochage inclue des propositions pour accroître la place et les moyens du travail communautaire, de l'alphabétisation et de l'éducation des adultes.
Daniel Baril, agent de recherche et de développement à l’ICÉA, lors d’une présentation sur les performances des centres d'éducation des adultes (CÉA), a rappelé que ce sont les équipes de ces centres qui expliquent en grande partie l’accroissement de la diplomation au secondaire.
Paul Bélanger a poursuivi sur l'importance de la formation tout au long de la vie et sur l'urgence de lever de grandes barrières qui limitent le droit à l'éducation. Il en a illustré quelques-unes : les quotas sur le nombre de jeunes adultes et adultes accueillis en formation générale des adultes, l'absence d'accès à la formation professionnelle à temps partiel, les soirs et la fin de semaine, les coupures de financement d'Emploi-Québec quand un adulte met plus de temps que prévu à compléter son parcours!
Ces rencontres ont permis d’importants échanges et ont interpellé les intervenantes, es intervenants et les parents afin qu'ils persévèrent à continuer de redonner la place centrale à l'éducation. Espérons que les efforts en vue de développer de nouvelles avenues permettront de renforcer une vision globale des solutions mises au jeu.