À l’occasion d’une conférence organisée par le Collège frontière, monsieur Paul Bélanger, a rappelé qu’un adulte sur cinq au Québec se classe sous le niveau 2 de l’échelle de littératie, de numératie et de résolution de problème du PEICA. Le professeur de l’UQÀM insiste sur l’importance de maîtriser les compétences liées à ces trois champs d’évaluation. Il s’agit selon lui de compétences essentielles que les adultes devront maintenir et actualiser tout au long de leur vie.
Le défi du 21e siècle : maintenir et actualiser ses compétences
Une comparaison des résultats des grandes enquêtes sur la littératie de 2003 et de 2013 révèle que la situation des adultes n’a pas beaucoup évoluée. Ceci, en dépit des mesures mises de l’avant pour corriger un état de fait qui, en 2003, était jugé inquiétant.
Paul Bélanger présente une toute autre interprétation de la situation actuelle. Pour lui, le problème n’est pas la baisse ou la stagnation des compétences des adultes, mais bien l’augmentation constante des exigences de la vie en société. Les adultes du 21e siècle sont confrontés à un monde en évolution. Ils doivent démontrer de plus en plus d’expertise en solution de problème et en communication complexe. Inversement, ils sont de moins en moins sollicités par des tâches routinières, qu’elles soient cognitives ou manuelles.
Bien qu’il reconnaissance l’importance de s’attaquer aux causes et aux conséquences de l’analphabétisme, Paul Bélanger estime que l’enjeu de l’heure est le besoin, pour tous les adultes du Québec, de maintenir et d’actualiser des compétences dont la maîtrise est essentielle au 21e siècle. Il cite en exemple les compétences liées à la littératie, la numératie et la résolution de problème. Selon lui, ces compétences permettent notamment de trouver un emploi et de le garder.
Et la lutte à l’analphabétisme?
Les résultats du PEICA indiquent clairement qu’une personne sur cinq au Québec éprouve de grandes difficultés à lire. Ces personnes se retrouvent dans une situation où elles doivent apprendre à lire pour pouvoir être pleinement autonomes dans notre société. Pour ces adultes, la nécessité de développer leurs compétences s’ajoute à celles de les maintenir et de les actualiser.
Ceci dit, le RGPAQ et l’ICÉA estiment que le défi n’est pas insurmontable. Il est possible d’aider ces personnes en adoptant une vision qui embrasse toutes les dimensions de l’analphabétisme : l’apprentissage, les conditions de vie, l’environnement écrit, le rapport de la personne à l’État et à la société. L’adhésion à cette vision globale permettrait de mettre en place une stratégie de lutte contre l’analphabétisme qui s’inscrive dans une perspective d’éducation et d’apprentissage tout au long de la vie.