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ICEA

Institut de coopération pour l'éducation des adultes

Esther Désilets - Lundi 6 Mai 2013

Lundi 6 mai 2013 - Anonyme (non vérifié)
Nom: 
Esther Désilets
Mon secteur d’activité: 
Formation syndicale
Région desservie: 
Niveau provincial
Premier thème
Un Québec apprenant doit renforcer la reconnaissance publique et politique de l’éducation et de la formation des adultes.
1. Comment renforcer, au sein de la société, la reconnaissance de l’éducation et la formation des adultes ?: 
Dans ce thème, nous avons scindé les deux questions et nous nous sommes davantage attardés à la reconnaissance de la formation syndicale et à sa place en éducation des adultes. Nous croyons qu’il y a une perception limitée du milieu face à cette formation. Celle-ci s’adresse aux membres afin de faire respecter leur droit au travail et aussi améliorer leurs conditions de travail, mais la formation syndicale est aussi une formation citoyenne. La défense d’un véritable filet social (santé, éducation retraite, etc.), la compréhension des enjeux sociaux et le développement de notre capacité à faire des pressions politiques auprès de nos dirigeants politiques font aussi partie de ce que nous appelons la formation syndicale. Pour cette question, il nous apparaît important d’avoir une reconnaissance publique et politique de la formation des adultes, mais particulièrement dans ses multiples lieux d’apprentissages. Il est à noter que le ministère de l’Éducation finançait cette formation à un moment donné de son histoire, ce qui permettait de faire de l'encadrement auprès de nos formateurs et formatrices. Faire un suivi des apprentissages sur le terrain et de constater l’impact réel de la formation, tant sur le plan syndical que sur le plan de l’engagement citoyen.
2. Comment renforcer, au sein du gouvernement, la reconnaissance de l’éducation et la formation des adultes ?: 
(Voir question 1)
Deuxième thème
Un Québec apprenant doit répondre aux besoins diversifiés d’apprentissage des personnes et des collectivités.
1. Quels sont les principaux enjeux ?: 
Autour de l’organisation (ingénierie) de la formation Cette question nous a amenés à analyser notre propre système éducatif et cela a fait ressortir différents enjeux : Comment rejoindre les membres et répondre à leurs besoins? Comment les sensibiliser et les conscientiser face aux enjeux sociaux, économiques et politiques actuels qui vont déterminer leurs conditions de vie au travail et en général? Comment rejoindre également les communautés culturelles qui ne sont pas très présentes dans nos formations? Comment faire reconnaître des pédagogies différentes? Une pédagogie qui induit de la pratique et non de la théorie. Qui met en valeur les expériences des adultes en formation et qui reconnaît ces expériences comme structurant les différents savoirs (être, faire, connaître et vivre ensemble). L’enjeu est qu’une telle pédagogie valorise l’apprenant et non l’enseignant; en fait, elle met en évidence cette citation d’Alain Bercovitz : « Je ne les forme pas, ils apprennent. C'est le fait d'apprendre qui constitue la formation, pas le fait d'enseigner. » Comment s’assurer du transfert des apprentissages dans les différents milieux de travail? Cette question du transfert est capitale; il n’y a pas de réels apprentissages si ceux-ci ne sont pas transférés à travers les différents savoirs, dans les milieux de vie et de travail. Pour l’ensemble des répondants à ce questionnaire, c’est un enjeu majeur et pour lequel il est difficile de trouver le « comment faire ». Autour des secteurs de formation Quand nous parlons de secteurs, nous ciblons particulièrement la formation de la main-d’œuvre. Il n’y a pas de politique de transition équitable de la main-d’œuvre. Selon un des participants au sondage : « Si je suis dans un secteur X, même s’il y a reconnaissance des acquis, il n’y a plus d’emploi dans ce secteur. Comment faire la transition entre secteurs dans de bonnes conditions? Si tu es un syndicat, tu n’as pas le choix de regarder cet enjeu de formation de la main-d’œuvre. Si on annule les emplois de centrale comme Gentilly ou dans le secteur du pétrole, il faut trouver des alternatives, on ne peut pas simplement dire “tu es dans un mauvais secteur, tant pis pour toi”. Comment transfère-t-on les emplois dans des secteurs durables? » D’où l’importance que le gouvernement reconnaisse et investisse dans la formation au niveau de l’emploi. Les travailleurs et travailleuses doivent pouvoir se former s’ils ont besoin de travailler dans un autre secteur. Nous terminons notre discussion sur la formation professionnelle avec un autre enjeu : celui de l’accessibilité. Que les travailleurs et travailleuses ne soient pas obligés de faire des kilomètres pour recevoir de la formation. Que ces formations soient aussi données pour ne pas désorganiser complètement le milieu de travail. Et enfin, un dernier enjeu, celui de l’environnement : « Comment avoir un développement durable qui favorise l’emploi? On n’arrive pas à travailler collectivement sur cet enjeu même si cela nous touche personnellement. »
2. Comment résoudre les problèmes soulevés par les enjeux?: 
Au niveau universitaire • Retrouver dans la formation des maîtres une formation centrée sur une approche pédagogique s’adressant aux adultes et qui reconnaît l’expérience comme lieu de savoirs. En fait, inclure dans cette formation une formation sur l’approche expérientielle. • Promouvoir les services aux collectivités favorisant l’accès à des projets éducatifs et de recherche pour tous les milieux d’éducation des adultes. Dans nos structures • Publiciser davantage nos formations auprès de tous les membres. • Organiser une semaine sur l’éducation des adultes et le milieu syndical (celle-ci pourrait être associée à la Semaine québécoise des adultes en formation). • Faire de nos formations des lieux d’appartenance et vie. En fait, éviter les formules rigides. « Les gens viennent apprendre, mais il faut que cela soit aussi dans le plaisir et il faut mettre en place les conditions pour créer un tel climat d’apprentissage. » Plus largement • Pour une formation de la main-d’œuvre répondant aux besoins et aux réalités des travailleurs et travailleuses, être partie prenante des débats et des décisions qui se prennent dans ce domaine. Entre autres, poursuivre et amplifier la présence des acteurs de l’éducation des adultes sur des instances telles que la Commission des partenaires. • Faire pression auprès des gouvernements pour que les lois mises en place respectent ces réalités, ce que l’on ne retrouve pas dans la loi récente sur l’assurance-emploi du gouvernement Harper. Plusieurs adultes chômeurs sont fortement pénalisés par cette loi. En développant une formation de la main-d’œuvre préoccupée des réalités régionales, on pourrait faire face autrement à ces problèmes de chômage.
Troisième thème
Un Québec apprenant doit s’appuyer sur la collaboration des milieux et des réseaux de l’éducation et de la formation des adultes.
1. Comment susciter et mettre en valeur les collaborations entre nos organisations?: 
On a tout intérêt à créer des collaborations entre différents réseaux d’éducation des adultes. Poursuivre un même projet éducatif qui répond aux besoins, aux réalités et aux intérêts des adultes pourrait être bénéfique pour tous. Mettre en commun nos questionnements, nos pédagogies et nos actions. Ce qui nous permettrait de travailler ensemble à ce projet éducatif.
Commentaires
Quelles sont vos attentes à l’égard du 24 heures pour un Québec apprenant?: 
Créer des lieux d’échange et de réseautage entre les acteurs. Pour ce faire, prévoir du temps significatif pour que les participants et participantes à ces 24 heures puissent échanger sur les pratiques d’intervenants en éducation des adultes. S’assurer d’un suivi à ces 24 heures où chaque milieu se sentira concerné.