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ICEA

Institut de coopération pour l'éducation des adultes

Linda Dufault - Jeudi 16 Mai 2013

Jeudi 16 mai 2013 - Anonyme (non vérifié)
Nom: 
Linda Dufault
Mon secteur d’activité: 
agriculture
Région desservie: 
Le Québec
Premier thème
Un Québec apprenant doit renforcer la reconnaissance publique et politique de l’éducation et de la formation des adultes.
1. Comment renforcer, au sein de la société, la reconnaissance de l’éducation et la formation des adultes ?: 
Se former est l'oeuvre d'une vie! Il importe de valoriser la formation, initiale et continue, du fait que l'environnement de tous et chacun est en constante évolution, celui dans lequel évoluent les entreprises et les individus qui doivent sans cesse améliorer leurs connaissances pour rehausser leur niveau de qualification. Si la société québécoise reconnait la nécessité d'une formation de base pour tous ses citoyens, elle devrait convenir de l'importance d'une formation continue et ainsi contribuer à promouvoir un "Québec apprenant". La formation devrait être vue pour ce qu'il est : un levier de développement du Québec et de ses régions. Valoriser la formation implique des stratégies, élaborées en concertation avec les forces vives d'une région ou d'un secteur d'activités. La portée de ces actions dépend des moyens, humains, financiers et matériels, qui leurs seront accordés.
2. Comment renforcer, au sein du gouvernement, la reconnaissance de l’éducation et la formation des adultes ?: 
Le gouvernement du Québec doit remettre à l'avant-plan sa politique d'éducation des adultes, en faire une priorité, un chantier où il associe les forces vives de la société pour valoriser l'éducation et la formation des adultes comme étant un puissant levier du développement durable du Québec et de ses régions. Puisqu'il s'agit d'une politique gouvernementale, le leadership d'une telle démarche doit être assumé par le ministère de l'Éducation, des Loisirs et du Sport (MELS) qui, avec l'appui tacite de tous les ministères, voir à la réalisation de stratégies visant à valoriser la formation et ainsi encourager le rehaussement des compétences, par des mesures concrètes, notamment celles qui encouragent la formation des adultes et la formation continue. L'expérience du secteur agricole, que le gouvernement du Québec appuie depuis 1981 par le Plan de soutien de la formation agricole (PSFA), pourrait inspirer d'autres secteurs d'activités. En effet, grâce au PSFA, les actions sont concertées à l'échelle provinciale et régionale pour répondre aux besoins de perfectionnement des agriculteurs et de leur main-d'oeuvre. Concrètement le Plan accorde un financement de base à 14 collectifs régionaux qui réussissent, année après année, à faire l'arrimage entre les besoins de formation continue de la clientèle agricole avec l'offre de formation des établissements scolaires et autres partenaires régionaux. Le PSFA est financé par le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ), le ministère de l'Éducation, des Loisirs et du Sport (MELS) et la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT) à raison de 145 000$ chacun par année. Ces trois partenaires sont appuyés par le comité sectoriel de main-d'oeuvre AGRIcarrières et l'Union des producteurs agricoles (UPA) qui composent le comité provincial de coordination du Plan de soutien en formation agricole.
Deuxième thème
Un Québec apprenant doit répondre aux besoins diversifiés d’apprentissage des personnes et des collectivités.
1. Quels sont les principaux enjeux ?: 
Les enjeux qui, au départ, ont justifié la mise en place, au début des années 1980, d'une mesure spéciale pour appuyer la formation continue dans le secteur agricole demeurent, 30 ans plus tard, criants d'actualité : accessibilité de la formation agricole dans toutes les régions du Québec, rehaussement et actualisation des compétences, souplesse dans la dispensation de cette formation pour tenir compte des réalités agricoles. Le Québec compte 45 000 productrices et producteurs agricoles. Ils sont les gestionnaires de 29 000 entreprises décimées partout sur le territoire. Pour l'UPA, les futurs agriculteurs doivent avoir une solide formation de base pour accéder à la profession, en l'occurrence un diplôme d'études collégiales (DEC) en gestion et exploitation des entreprises agricoles (GEEA). Le travail des collectifs régionaux en formation agricole consiste à répondre aux besoins de perfectionnement des productrices et producteurs agricoles et de leur main-d'oeuvre. Le secteur agricole vit d'importantes turbulences: exigences des marchés, respect de nouvelles règles environnementales, de salubrité ou de traçabilité des aliments, réchauffement climatique, exode des jeunes de régions rurales, etc. Les collectifs, de concert avec les maisons d'enseignements et autres dispensateurs de formation, prennent en charge l'organisation des activités de formation continue en réponse aux nombreux besoins de perfectionnement exprimés par le secteur agricole. Avec plus du tiers des fermes québécoises (35 %) qui recourir à une main-d'oeuvre embauchée, la rétention de cette main-d'oeuvre est devenue un enjeu ces dernières années puisqu'il s'agit d'un facteur critique de croissance, voire même de survie pour plusieurs entreprises agricoles.
2. Comment résoudre les problèmes soulevés par les enjeux?: 
Il faut de la souplesse dans la dispensation des formations en région, par exemple dans le nombre de participants exigés. Une autre avenue à considérer est celle d'investir, avec les maisons d'enseignement en région, dans les nouvelles technologies pour encourager la formation en ligne et à distance. Un sondage réalisé par AGRIcarrières (hiver 2013) auprès de la clientèle agricole identifie les facteurs qui faciliteraient le développement de formations en ligne et à distance. Avant tout, il faut appuyer les efforts existants comme ceux les collectifs régionaux de formation agricole par un financement public adéquat. Le soutien gouvernement qui leur accordé est le même depuis sept ans. Il en va de la pérennité de ce modèle d'intervention. Un engagement financier à long terme, d'au moins cinq ans, et une bonification de la contribution du gouvernement, assureraient aux collectifs plus de stabilité
Troisième thème
Un Québec apprenant doit s’appuyer sur la collaboration des milieux et des réseaux de l’éducation et de la formation des adultes.
1. Comment susciter et mettre en valeur les collaborations entre nos organisations?: 
Une politique d'éducation des adultes doit d'abord reconnaître et encourager la concertation, et fournir les moyens humains et financiers nécessaires au déploiement de cette concertation. en accordant la valorisation des actions des groupes serait une priorité. La valorisation des collaborations est essentielle pour nourrir ce goût de la formation. Dans le secteur agricole, cela se traduirait concrètement par mettre en lumière le travail des 14 Collectifs régionaux de formation agricole qui sont de véritables animateurs du milieu agricole dans leur région respective. Concrètement, grâce aux partenariats régionaux développés par les collectifs, environ 8000 personnes se forment bon an mal an pour des investissements régionaux totaux de l'ordre de 2 millions de dollars par année. Un important partenaire régional est Emploi Québec qui finance plusieurs activités de formation continue, un peu moins d'un million de dollars en 2011-2012. À lui-seul, le site www.formationagricole.com a généré, depuis le 1er juillet 2012, plus de 65 000 visites et le nombre de visiteurs uniques dépassent les 46 000 ! Cette concertation est soutenue par l'UPA, humainement et financièrement, et dont le réseau régional et spécialisé, participe activement à l'identification des besoins de perfectionnement des producteurs et de leur main-d'oeuvre. Quant à AGRIcarrières, il ne donne pas de formation, puisqu'il a confié ce mandat aux collectifs, mais travaille au développement de formations, financés par des fonds publics qui ne sont pas accessibles aux 45 000 productrices et producteurs agricoles. À titre d'exemple, AGRIcarrières a développé une formation sur les enclos d'hivernage de bovins de boucherie, financée par le Fonds de développement et de reconnaissance des compétences de la main-d'oeuvre (FDRCMO) de la Commission des partenaires du marché du travail (CMPT). La formation a été donnée 11 fois à l'hiver 2013 par la Fédération des producteurs de bovins et a rejoint pas 181 producteurs.
2. À quel projet collectif pourrais-je collaborer?: 
L'UPA est toujours disponible pour partager une valeur intrinsèque de notre organisation : l'action collective! En matière de formation continue, les actions collectives ont donné des résultats en agriculture. Les producteurs et productrices agricoles apprécient travaillent ensemble, par groupe, pour agir concrètement à trouver des solutions à des problèmes : gestion des entreprises (groupes conseils agricoles), environnement (clubs-conseils en agroenvironnement), protection de l'eau (projets de gestion de l'eau par bassin versant). À la base de toutes ces approches collectives, le désir de comprendre, de mieux intervenir par des connaissances accrues. Les collectifs constituent un maillon solide de cette approche basée sur la concertation des forces vives du milieu.
Commentaires
Avez-vous des commentaires à ajouter?: 
Non, j'y serai le 31 mai! Linda Dufaul, UPA