Fruit d’une collaboration entre l’ICÉA et une équipe de recherche de l’Université de Montréal et de l’Université de Sherbrooke, une recherche sur les pratiques et les stratégies innovantes mises en œuvre par des entreprises pour lever des obstacles à la formation est maintenant disponible et le site Web accompagnant cette recherche est accessible. Par cette recherche, l’ICÉA poursuit son action en faveur d’une plus grande accessibilité de la formation pour les travailleuses et les travailleurs vivant des inégalités d’accès à la formation. Résultant d’entrevues de représentantes et de représentants d’entreprises, la recherche illustre l’ingéniosité dont témoignent plusieurs entreprises pour lever des obstacles à la formation et elle démontre le rôle critique joué par la direction des entreprises et les cadres intermédiaires dans le développement d’une culture de la formation.
Depuis plusieurs années, l’ICÉA mène un chantier sur les obstacles à la participation à l’éducation des adultes et, plus particulièrement, à la formation en entreprise. Ce chantier a donné lieu à deux grandes tournées des régions du Québec, en 2010 et en 2012, lors desquelles l’ICÉA outilla des centaines de PME, relativement à des moyens de lever des obstacles à la formation, par le recours à la formation informelle en entreprise ou par le développement des compétences des dirigeantes et des dirigeants d’entreprise en matière d’ingénierie de la formation. La recherche sur les pratiques et les stratégies mises en œuvre par les entreprises pour lever des obstacles à la formation s’inscrit dans ce chantier de l’ICÉA.
Basée sur des entrevues de représentantes et de représentants de 25 entreprises provenant de six régions du Québec (Abitibi-Témiscamingue, Gaspésie, Mauricie, Montréal, Québec, Saguenay) et de plusieurs secteurs économiques, la recherche décrit les stratégies mises en œuvre par des entreprises pour lever des obstacles à la formation auxquels font face des catégories de travailleuses et de travailleurs vivant des inégalités d’accès à la formation et elle rend compte des pratiques d’ingénierie de la formation déployées par ces entreprises.
Pour décrire plus justement les différents types d’obstacles que doivent lever les entreprises, la recherche propose une nouvelle typologie d’obstacles à la participation qui tient compte des obstacles auxquels font face l’entreprise, comme organisation, et l’équipe de direction, qui doit solutionner les problèmes bloquant la formation, en plus des obstacles que doivent surmonter les apprenants, qui eux sont largement documentés, depuis plusieurs décennies. La recherche a mis en évidence trois types de pratiques par lesquelles les entreprises lèvent des obstacles à la formation : les pratiques ciblées, qui consistent à former spécifiquement les catégories de personnel à risque de vivre des inégalités de participation, des pratiques systémiques, qui, elles, joignent indirectement ce personnel à risque en formant l’ensemble des salariées et des salariés de l’entreprise, et les pratiques intégrées qui, de leur côté, forment l’ensemble du personnel d’une unité, d’une division, d’un département de l’entreprise ou d'une classe de professionnels, rendant ainsi la formation accessible à des travailleuses et des travailleurs qui, œuvrant au sein de ces composantes de l’entreprise ou parmi une classe de professionnels, sont à risque de connaître des inégalités de participation.
L’équipe de recherche a souhaité favoriser la diffusion des résultats de ses travaux. Pour ce faire, un site Web lié à la recherche permet d’en explorer le contenu, en visionnant six capsules vidéo résumant le contenu de la recherche ou en interrogeant une base de données. La recherche sur la base de données donne accès à des exemples d’entreprises qui parviennent à rejoindre des adultes en emploi, le plus souvent exclus. Les lectrices et lecteurs intéressés peuvent également accéder à la fiche des entreprises pour mieux comprendre le contexte de l’entreprise d’où émane l’exemple retenu.
Cette recherche a été réalisée par une équipe de recherche à laquelle s’est joint l’ICÉA. L’équipe se composait de Claudie Solar, PhD, Université de Montréal, de Nancy Lauzon, PhD, Université de Sherbrooke, de Jean-François Roussel, PhD, Université de Sherbrooke et de Maud Bouffard, doctorante, Université de Montréal. Au sein de cette équipe, l’ICÉA était représenté par Daniel Baril, agent de recherche et de développement. Le 20 août dernier, l’ICÉA se joignait à Claudie Solar et Jean-François Roussel pour présenter les résultats de la recherche au Comité de soutien à la veille et à la recherche de la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT). La recherche et ces productions ont été rendues possibles grâce au financement du Programme de subvention à la recherche appliquée (PSRA) du Fonds de développement et de reconnaissance des compétences de la main-d'œuvre (FDRCMO) coordonnée par la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT).
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Texte complet de la recherche | 2.08 Mo |