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ICEA

Institut de coopération pour l'éducation des adultes

Les indicateurs du contexte de l’éducation des adultes

Les indicateurs de l'ICÉA, 2016-2017Définir le contexte de l’éducation et de la formation des adultes

L'ICÉA propose quatre indicateurs du contexte de l’éducation des adultes. Ces indicateurs ne sont pas alimentés par des données inédites : ils puisent plutôt dans les données produites annuellement par le ministère de l’Éducation. Cependant, ils mettent en valeur des données qui ont été sélectionnées et agencées afin de dresser un portrait de la diplomation des adultes, d’une part, et de leur situation à l’égard de la formation ou de l’emploi, d’autre part.
 
À ce titre, l'ICÉA constate que :
  • le quart des jeunes adultes n’obtiennent pas de diplôme avant l’âge de 20 ans;
  • un jeune de moins de 20 ans sur cinq passe du secteur des jeunes à celui des adultes sans avoir obtenu de diplôme;
  • 20 % des adultes de 25 ans et plus inscrits à la FGA n’ont pas de diplôme; et
  • au moins 13 % des jeunes adultes de 15 à 29 ans ne sont ni en emploi ni aux études.

 

1. Diplomation avant l’âge de 20 ans

Ce premier indicateur révèle que le quart des jeunes adultes n’avaient pas obtenu de première qualification avant l’âge de 20 ans, en 2011-2012. Ce constat est inquiétant dans un contexte de société du savoir où une situation de faible qualification constitue une source d’exclusion sociale. Ce constat est d’autant plus inquiétant que le taux observé en 2011-2012 est comparable à celui de 1995-1996, signe que la situation ne s’est pas améliorée au cours des dernières années.
 
Taux d'obtention d'une première qualification à l'âge de 20 ans

 

2. Passage à la FGA sans diplôme avant l'âge de 20 ans

Un second indicateur de contexte révèle qu’un nombre toujours croissant d’élèves passent du secteur des jeunes à celui des adultes sans avoir obtenu le diplôme d’études secondaires.
 
En 2007-2008, 16,4 % des jeunes sont passés à la formation générale des adultes (FGA) sans interrompre leurs études, alors que 4 % ont fait un retour au secteur des adultes après une période d’interruption. Lorsque l’on considère globalement les données compilées par le gouvernement du Québec, on observe que la proportion d’élèves qui sont passés à la FGA sans avoir de diplôme, avec ou sans interruption des études, est passée de 17 %, en 1994-1995, à 21 %, en 2007-2008. C’était pourtant le cas d’à peine 3 % des élèves en 1984-1985!
 
Taux d'accès des moins de 20 ans à la FGA sans avoir obtenu de diplôme d'études secondaires

 

3. Les adultes sans diplôme qui participent à la FGA

Dans ce troisième indicateur, l'ICÉA met à profit plusieurs données compilées par Statistique Canada afin d’estimer la proportion d’adultes de 25 ans et plus qui se sont inscrits à la formation générale des adules (FGA) sans avoir de diplôme. Nos estimations révèlent que cette proportion est à la hausse ces dernières années : elle est passée de 12 %, en 2006, à 20 %, en 2012. 
 
Ainsi, le cinquième des adultes de 25 ans et plus inscrits à la FGA n’auraient pas le diplôme d’études secondaires. Parallèlement, Statistique Canada estime que le nombre d’adultes de 25 à 64 ans sans diplôme a diminué de plus de 20 % entre 2006 et 2012 (175 000 personnes de moins en 2012). Par ailleurs, les données du ministère de l’Éducation révèlent une augmentation de 33 % du nombre d’inscriptions d’adultes de 25 ans et plus à la FGA pour la même période : 96 830 inscriptions à la FGA chez les 25 ans et plus en 2006, contre 128 800 en 2012.
 
Adultes de plus de 25 ans sans diplôme inscrits à la FGA (2006, 2009 et 2012)

 

4. Les 15 à 29 ans ni en emploi ni aux études

Le quatrième indicateur de contexte présente un coup d’œil sur la situation des jeunes adultes de 15 à 29 ans. Les données recueillies révèlent qu’environ 13 % de ces jeunes adultes n’étaient ni en emploi ni aux études en 2012. Cette proportion demeure relativement stable depuis 2008 : elle s’aligne sur la moyenne canadienne depuis 2010 et elle demeure inférieure à la moyenne des pays de l’OCDE, établie à 15 % en 2012. Par ailleurs, si on retire les 24 ans et moins de cet ensemble de données, on constate que 18 % des 25 à 29 ans n’étaient ni en emploi ni aux études en 2012. Cet indicateur témoigne de la présence dans notre société de deux facteurs d’exclusion sociale : faible qualification et inactivité sur le marché du travail.
 
Jeunes adultes ni en emploi ni aux études (2008, 2010 et 2012)
 

Encore trop de personnes à risque d’exclusion

Les indicateurs de contexte mis en valeur ici soulignent un état de fait inquiétant : malgré les améliorations apportées au système québécois d’éducation, notre société compte toujours un grand nombre de personnes à risque d’exclusion. En effet, près d’une personne sur cinq au Québec est susceptible de ne pas avoir de diplôme d’études secondaire ou de n’être ni en emploi ni aux études. 
 
Par ailleurs, ces indicateurs font écho à d’autres constats, tout aussi inquiétants. À ce titre, rappelons seulement les faibles compétences en littératie qu’affiche une personne sur cinq au Québec. Il est difficile de ne pas associer à des situations d’exclusion des facteurs comme un faible niveau de littératie, l’absence de qualification à l’âge adulte et l’inactivité sur le marché du travail. De fait, il s’agit de réalités que vivent bien des personnes vulnérables, notamment les bénéficiaires de l’aide sociale. 
 
Les améliorations à venir dans notre système d’éducation doivent tenir compte de ces réalités. Elles doivent faire en sorte que la qualification à l’âge adulte, l’accès à la formation tout au long de la vie, le rehaussement des compétences en littératie et la participation au marché du travail soient des droits pour tous les adultes! Des tels droits contribueraient à la réussite éducative tout au long de la vie.
 
À ce titre, un récent mémoire de l'ICÉA réclame l’adoption d’une politique de la réussite éducative qui ne se limite pas à la diplomation scolaire. L'ICÉA soutient que cette politique devra favoriser la lutte à l’analphabétisme et la reconnaissance des acquis réalisés dans des lieux non scolaires d’éducation, reconnaitre la spécificité des parcours d’apprentissage à l’âge adulte, adapter le soutien financier aux réalités économiques des adultes, rendre possible la conciliation famille, travail et études, soutenir le retour en formation des adultes faiblement scolarisés et tenir compte des réalités spécifiques des personnes immigrantes et des femmes.