Cette deuxième édition de Nos compétences fortes, tout comme la première, affirme l’importance de la participation citoyenne et de l’inclusion de tous les adultes, sans égard à leur âge, leur condition ou leur origine.
Elle reconduit une approche qui a fait ses preuves auprès de nombreux adultes peu ou pas à l’aise avec l’écrit. Nos compétences fortes affirme en effet que les savoirs informels* et les apprentissages réalisés dans l’action jouent un rôle tout aussi fondamental dans l’exercice de la citoyenneté que celui attribué aux savoirs formels* et aux apprentissages scolaires.
Les ateliers NCF encouragent les adultes à se reconnaître les compétences qu’ils ont développées au cours de toutes leurs expériences de vie, et pas seulement au travail ou dans un cadre professionnel. Ils les encouragent à agir là où l’action est à leur portée; à vivre des situations nouvelles dans les domaines qui les intéressent et qui les motivent ; à tirer profit de toutes leurs expériences, qu’elles se rapportent aux sphères de l’emploi, de la vie familiale ou de la vie communautaire.
L’action – et tous les acquis qu’il est possible d’en tirer – est essentielle à tout processus d’intégration sociale et professionnelle réussie. voilà pourquoi Nos compétences fortes affirme qu’un travail effectué dans un contexte familial, domestique, communautaire, militant, artistique ou autre est tout aussi fondamental au fonctionnement d’une société que le travail fait dans le cadre d’un emploi.
Il est fréquent de voir, encore aujourd’hui, l’intégration d’une personne être associée au fait qu’elle occupe un emploi rémunéré. Cependant, le travail rémunéré n’est pas le seul travail porteur d’intégration. L’intégration sociale et professionnelle d’un adulte se trouve dans toutes les actions qu’il réalise, dans toutes ses occupations. Si cette personne assume des responsabilités familiales ou domestiques, par exemple, elle contribue directement au confort, à la sécurité et à l’épanouissement des individus qui dépendent d’elle. Elle développe par le fait même un savoir- faire* et des compétences qu’elle pourrait utiliser dans un cadre professionnel.
Le fait qu’une occupation ne soit pas rémunérée ne diminue en rien la qualité des apprentissages qui en découlent ni l’utilité des compétences nécessaires à sa réalisation. Tous les apprentissages que nous avons faits ainsi que toutes les compétences que nous avons développées, dans toutes les sphères d’activité de la société où nous évoluons, méritent d’être valorisés et reconnus.
Voilà pourquoi Nos compétences fortes soutient que les savoirs scolaires qui font appel à des concepts et à l’écrit, à des mots et à des chiffres, ne sont pas les seuls savoirs nécessaires pour vivre en société. Chaque individu a des forces qu’il doit apprendre à reconnaître et mettre en valeur, afin de pouvoir occuper la place qui lui revient. C’est dans cette perspective que, originellement, Nos compétences fortes a été conçu et l’a été pour des personnes peu ou pas à l’aise avec l’écrit. C’est également dans cette perspective que cette nouvelle édition doit être utilisée afin de permettre à tous les adultes de se reconnaître des compétences génériques.
Remarque : Inspiré du chapitre 3, de la première partie du Manuel des animatrices et des animateurs (1995) : « Contribuer à l’intégration sociale et professionnelle ».