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Institut de coopération pour l'éducation des adultes

L'UNESCO et la Covid-19

unescoLa portée pandémique de la Covid-19 interpelle la communauté internationale. En éducation, l’UNESCO est le principal forum mondial réunissant les États et des organisations internationales. Depuis le début de la pandémie, l’UNESCO a lancé plusieurs initiatives. Les plus importantes de celles-ci mobilisent la communauté internationale dans des actions conjointes, notamment, dans le but de soutenir les pays qui pourraient ne pas avoir les ressources pour affronter le défi sanitaire.

 

Réunir les États membres dans des actions conjointes

 Le 18 mars, l’UNESCO mettait sur pied une Coalition mondiale pour l’éducation. Cette structure regroupe des États membres et des partenaires multilatéraux. Des entreprises privées du secteur de l’information et des communications sont aussi du nombre, dans le but de soutenir les États dans le déploiement de systèmes de formation à distance. En ce sens, les membres de la Plateforme multilatérale pour l’éducation, mise sur pied aux fins de la mise en œuvre de l’Objectif du développement durable 4, ont été invités à joindre la nouvelle Coalition.

Par cette Coalition, l’UNESCO entend contribuer à maintenir la continuité des apprentissages. Pour la directrice générale de l’UNESCO, madame Audrey Azoulay, l’initiative permettra de coordonner une réponse internationale. La Coalition a lancé une campagne mondiale de promotion de la continuité pédagogique.

En marge de cette Coalition, des rencontres ministérielles  ont lieu, dans le cadre d’un groupe ad hoc. Le but premier de ces rencontres est de permettre aux ministres de l’Éducation de partager de l’information sur les pratiques mises en place et les stratégies déployées.

 

Soutenir les États

En plus de mobiliser les États, l’UNESCO rend disponibles de l’aide et de l’assistance technique aux ministères de l’Éducation. Plus spécifiquement, ce soutien fournit de l’information sur des plateformes de formation à distance et sur les ressources de soutien à la formation à distance. L’assistance offerte porte aussi sur la préparation et le déploiement de systèmes inclusifs de formation à distance.

Par ailleurs, depuis le 18 mars, une série de webinaires s’est tenue et se poursuivra sur différents thèmes. Les deux premiers webinaires ont traité des acteurs de première ligne que sont les enseignantes et les enseignants et de l’équité dans la mise en place de la formation à distance . De même, sous l’égide de l’Institut de l’UNESCO pour l’apprentissage tout au long de la vie (UIL), des webinaires se tiennent sur une base hebdomadaire avec les membres du Réseau mondial des villes apprenantes sur les stratégies employées pour répondre à la crise sanitaire.

Afin de renforcer l’action des États, l’UNESCO a sollicité le secteur privé. Ces derniers jours, deux partenariats ont été annoncés. Le 20 mars, l’organisation signait une entente avec Google sur la conception et l’opération d’une plateforme d’éducation à la maison. La ressource Enseigner depuis chez vous fournit de l’information et des outils pour aider les enseignantes et les enseignants à joindre leurs étudiantes et leurs étudiants. Le 26 mars dernier, une entente était annoncée entre l’UNESCO et Facebook relativement à l’offre d’un programme de développement des compétences numériques chez les jeunes. Les compétences visées portent sur des comportements sécuritaires en ligne, l’évaluation de l’information, la création de communautés positives et inclusives et la gestion de la santé et des émotions.    

 

Identifier des défis majeurs

Par des échanges avec les ministères de l’Éducation des États membres, notamment, par l’entremise de vidéoconférences organisées régulièrement, et ses équipes de professionnels, l’UNESCO est en mesure d’identifier des défis majeurs confrontant les systèmes d’éducation. L’accentuation des inégalités préoccupe l’UNESCO. Car, les populations désavantagées ressentiront davantage les effets de l’interruption des apprentissages. En outre, l’accès inégal aux services d’apprentissage en ligne créera des réponses à plusieurs vitesses. En particulier, les filles et les femmes seront davantage touchées, anticipe l’UNESCO : « Nous commençons seulement à comprendre les impacts économiques du COVID-19, mais nous nous attendons à ce qu’ils soient généralisés et dévastateurs, surtout pour les femmes et les filles ».L’effet inégalitaire de la fermeture des systèmes d’éducation inquiète l’UNESCO. Dans une lettre, la directrice générale de l’UNESCO, madame Audrey Azoulay, a détaillé ces inégalités sur certaines populations.

Il ressort aussi que les parents ne sont pas tous préparés à soutenir l’apprentissage à distance et à la maison. De plus, la fermeture des écoles occasionnera un coût économique pour les parents qui devront s’absenter de leur emploi ou le quitter pour s’occuper à la maison de leurs enfants.

La sous-directrice générale de l’UNESCO, madame Stefania Giannini, a, pour sa part, mis en évidence les nombreux défis auxquels sont confrontés les États. En particulier, elle a attiré l’attention sur la nécessité d’aller au-delà la mise en place de solutions technologiques. Car, précise-t-elle, « l’enjeu dépasse largement la question des appareils, des plates-formes, des contenus et de la connexion à Internet. Il a trait à la résilience du tissu humain, au soutien affectif et à l’aide à apporter aux plus vulnérables et aux plus fragiles ».

Enfin, dans son travail de veille, l’UNESCO compile le nombre d’écoles fermées et documente les stratégies mises en œuvre par les États.

 

Réfléchir à l’avenir

Ces initiatives de l’UNESCO visent d’abord et avant tout à mettre en place des moyens d’atténuer les effets de la crise sur l’éducation. Or, au-delà ce contexte, l’organisation internationale est consciente que le recours accru à la formation à distance accélère l’appropriation de ces moyens d’éducation. Comme le soulevait la directrice générale de l’UNESCO, lors du lancement de la Coalition mondiale, au-delà les besoins immédiats, nous avons l’occasion de repenser l’éducation, d’étendre l’usage de la formation à distance et de rendre les systèmes d’éducation plus résilients, plus ouverts et plus innovants.  Un des ministres participant à une rencontre du groupe ministériel constatait que « Nous avons fait plus de progrès avec l'apprentissage numérique et à distance ces dix derniers jours qu'au cours des dix dernières années. Il ne fait aucun doute que cette crise va changer notre façon de penser l'offre d'éducation à l'avenir ».