L'ICÉA a fait parvenir au ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur un avis sur le financement de l'éducation des adultes. Cet avis prend appui sur les analyses et les recherches menées ces dernières années par l'ICÉA sur le sujet.
Le premier chapitre de cet avis fait état du casse-tête que représente le financement public de l’éducation des adultes. D’une part, il est très difficile d’obtenir des données qui permettent d’identifier la hauteur précise du financement des différents secteurs de l’éducation des adultes. D’autre part, les modes de financement diffèrent d’un secteur à l’autre et sont souvent très complexes.
De sorte que le financement de l’éducation des adultes dans son ensemble est difficile à comprendre et à mesurer. Il y a là un enjeu démocratique. Comment, en effet, se prononcer sur son financement s’il n’est pas possible d’en avoir un portrait global clair?
Le deuxième chapitre aborde les besoins des adultes en apprentissage. Ces besoins sont fort différents de ceux des jeunes en formation. Les responsabilités auxquelles ils et elles doivent faire face limitent leur accès à l’apprentissage tout au long de la vie. Afin de favoriser cette dernière, il faut apporter un soutien adapté aux adultes.
Ce soutien passe par une aide financière, mais aussi par des mesures qui lèvent les obstacles et améliorent l’accès à l’éducation. Ces différents soutiens doivent viser toutes les personnes adultes, peu importe le lieu où elles décident de se former et les objectifs qu’elles poursuivent.
Le troisième chapitre traite des lieux de formation. Il va sans dire que l’accessibilité des adultes à la formation passe par un réseau éducatif formel, non formel et informel[1] fort et diversifié. Or, les travaux de l’ICÉA montrent que ce réseau a été fragilisé à cause de son financement en dent de scie.
Enfin, le quatrième chapitre aborde les conditions d’exercice du personnel enseignant et professionnel (travail social, éducation spécialisée, etc.) ainsi que des formatrices et formateurs en milieu communautaire. Leur rôle est crucial alors que leurs conditions de travail ne permettent pas toujours de valoriser la profession et de retenir le personnel en poste. Cette situation touche non seulement le personnel, mais aussi les adultes en formation et le développement même des services.
Au regard de ces constats, l’ICÉA formule plusieurs recommandations qui visent à améliorer l’accessibilité et le développement de l’éducation des adultes. Par-dessus tout, il invite le gouvernement à adopter une nouvelle politique en éducation des adultes. La dernière politique date de 2002 et le plan d’action qui l’accompagnait est échu depuis plus d’une décennie (2007). L’ICÉA demande une nouvelle politique qui tienne compte tant des enjeux qui restent à résoudre que des nouveaux défis posés par la société du savoir. Cette nouvelle politique devra être structurante, assurer la cohérence de l’action gouvernementale et la pertinence des investissements.
[1] La formation formelle est sanctionnée par un diplôme reconnu par l’État québécois. La formation non formelle ne mène pas à un diplôme, mais elle est structurée et planifiée. Les apprentissages informels arrivent de façon impromptue, sans avoir été ni structurés ni planifiés.
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ICÉA - Avis sur le financement de l'éducation des adultes | 1.39 Mo |