À différents moments dans l’histoire des politiques en éducation au Québec, la pertinence de formuler de grandes orientations en éducation des adultes s’imposait, alors que la société québécoise faisait face à des défis de grande portée et que les capacités des adultes devenaient une condition de développement individuel et social.
Ce fut le cas dans le contexte des grandes réformes en éducation des années 1960, comme le révèle l’intégration de l’éducation permanente dans le Rapport Parent. De même dans les années 1990, le rapport final des États généraux en éducation recommandait l’adoption d’une politique en éducation des adultes, ce qui fut réalisé en 2002 dans le cadre de la réforme Prendre le virage du succès. Nous pourrions ajouter la nécessité d’alphabétiser les adultes au début de l’industrialisation et de rendre disponibles des cours du soir qui furent les premières grandes actions gouvernementales en éducation des adultes à la fin du XIXe siècle.
Depuis quelques années, l’ICÉA documente les transformations qui bouleversent l’éducation des adultes. Bien entendu, depuis le tournant des années 2000, le numérique modifie en profondeur la plupart des sphères de la société. En éducation, la technologie numérique suscite une demande de nouvelles connaissances et compétences et elle ouvre de nouveaux horizons à l’offre de services éducatifs. Or, bien que cet impact de la technologie numérique semble omniprésent, celui-ci n’est pas le seul facteur exerçant une pression sur l’éducation des adultes. Un large spectre de forces sociales, économiques, culturelles, démographiques, technologiques, etc. se répercute sur l’apprentissage des adultes. Pour l’éducation des adultes, ces forces créent un nouvel environnement qui justifie de réfléchir à l’intérêt de doter le Québec d’une nouvelle politique d’éducation des adultes. Ce dossier fait état des travaux de l'Institut relativement à une nouvelle politique d'éducation des adultes.