L’ICÉA publie le rapport de recherche sur la plateforme numérique de microattestations qui a été rédigé pour la Coalition des organismes en développement de la main-d’œuvre (COCDMO) et déposé à la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT) en 2023.
Ce rapport, intitulé « Pour faire valoir toutes ses compétences : La plateforme numérique de microattestations », présente notamment les résultats des différentes phases de cueillette des données et explique les étapes de modélisation et d’évaluation du prototype élaboré. Il émet enfin des recommandations, dans l’éventualité où une telle plateforme serait mise au point. Par exemple, il suggère l’adoption d’un cadre de qualifications afin d’adopter une terminologie uniforme, ou encore de garder les principes d’autoreconnaissance et de reconnaissance par des tiers.
La recherche dont découle ce rapport visait à valider le concept de plateforme numérique, autrement dit à en vérifier l’intérêt autant auprès de différents publics, et cette validation est considérée comme acquise. Si vous vous intéressez aux microattestations, aux badges numériques et à la reconnaissance des compétences, notamment, à celle des compétences génériques, nous vous invitons à lire ce rapport.
Cette recherche était centrée autour de la reconnaissance des acquis et des compétences développées hors du milieu scolaire, que ce soit dans le cadre de formations faites en milieu de travail (apprentissage non formel) ou lors d’activité bénévoles, sportives et autres (apprentissage informel). Un des objectifs du projet était de tester un prototype de plateforme numérique ayant pour but de délivrer des microattestations. C’était un des aspects distinctifs de ce projet par rapport à d’autres plateformes, souvent circonscrites aux compétences professionnelles, ou limitées aux compétences acquises en milieu professionnel.
La plateforme numérique de microattestations est un outil qui permet à une personne en recherche d’emploi d’identifier les compétences génériques (soft skills) qu’elle possède et de demander des microattestations pour ces compétences. Par la suite, elle peut faire une ou des demandes d’endossement par d’autres personnes : collègues, pair·e·s, etc., des personnes qui peuvent témoigner de la possession de ces compétences. Enfin, elle peut communiquer si elle le désire les badges numériques représentant les microattestations dans le cadre de ses démarches d’emploi.
La recherche visait à évaluer dans quelle mesure l’utilisation de ces microattestations permet aux personnes en recherche d’emploi de transmettre des informations sur leurs compétences génériques auprès d’employeur·euse·s. Nous voulions aussi connaître l’intérêt des employeur·euse·s pour cet outil de transmission des compétences par des personnes qui soumettent leur candidature à un emploi précis. Il s’agissait donc de valider un concept, soit de confirmer ou d’infirmer l’intérêt d’un tel outil pour faire valoir et communiquer ses compétences génériques.
La méthodologie employée par cette recherche privilégiait la construction d’une plateforme numérique à partir du point de vue des utilisateur·trice·s, soit au premier chef les travailleur·euse·s ayant des compétences à faire valoir et ensuite, les employeur·euse·s à qui sont communiqué ces compétences. Les points de vue des personnes issues de différents secteurs d’activité ont été recueillis de diverses façons lors de trois phases principales. Dans la phase 1, un sondage initial a été effectué, puis des entretiens semi-dirigés et des groupes de discussion ont eu lieu dans le but de présenter l’idée de la plateforme et d’évaluer son intérêt auprès d’employeur·euse·s et de travailleur·euse·s.
La phase 2 a vu deux séries d’ateliers de cocréation réunissant d’un côté employeur·euse·s et travailleur·euse·s et de l’autre, des experts de la question des badges, se dérouler en trois temps. La cocréation de type Design Thinking consiste à réunir des personnes ayant des expertises différentes pour faire émerger des solutions opérationnelles grâce au travail collaboratif. Les données amassées lors de ces phases ont conduit à établir la liste des fonctionnalités que devait comporter la plateforme numérique de microattestations.
La phase 3 s’est concentrée sur la mise au point d’un prototype de plateforme numérique de microattestations et surtout, sur son évaluation par différentes clientèles : organisations des trois secteurs d’activité retenus pour la recherche, intervenant·e s en insertion socioprofessionnelle, professionnel·le·s du milieu de l’éducation, jeunes participant aux activités d’une entreprise d’insertion en emploi, et enfin, expert·e s. Les commentaires ont été récoltés lors de webinaires, d’entretiens individuels et par questionnaire Forms. Rappelons que l’objectif principal de cette phase était d’amasser des données sur l’utilisation de la plateforme afin de confirmer ou d’infirmer la validité du concept.
La quatrième et dernière phase du projet a vu la rédaction du rapport final, incluant des conclusions sur la validité du concept. On y retrouve une série de recommandations en vue d’un éventuel déploiement à plus grande échelle d’une plateforme numérique de microattestations.
On peut également consulter une synthèse de cette recherche dans le dernier numéro de la revue Apprendre + Agir de l’ICÉA: Le projet de plateforme numérique de microattestations : un moyen de faire valoir et de communiquer ses compétences génériques.
Si vous vous intéressez aux microattestations, aux badges numériques et à la reconnaissance des compétences, notamment à celle des compétences génériques, nous vous invitons à lire ce rapport.
Bonne lecture !
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