Les ateliers NCF favorisent le développement du savoir-reconnaître*, un processus non linéaire permettant à chaque individu de découvrir, d’exprimer, de valoriser et d’intégrer ses propres compétences, et ce, selon ses propres façons (Figure 3).
Mais, attention ! La découverte, l’expression, la valorisation et l’intégration sont, ici, plus que des mots-clés que les membres du groupe et vous-même devrez utiliser tout au long des ateliers NCF. Ces mots-clés 46 désignent en effet quatre actions jugées essentielles à tout processus de reconnaissance. Ainsi, les apprentissages que vous ferez grâce aux ateliers NCF s’articuleront autour des quatre actions du savoir-reconnaître, qu’il s’agisse de reconnaissance de soi ou de reconnaissance des autres.
Toute personne peut, à l’aide de ces outils de base, faire le point sur l’évolution et l’intégration de son savoir-reconnaître, quel que soit son point de départ. Cela s’applique également à vous, comme responsable de l’animation.
Nous l’avons précisé, ce processus de reconnaissance n’est pas linéaire. Il ne débute pas avec la découverte pour se terminer par l’intégration. Le savoir-reconnaître pourrait très bien passer par l’expression et la valorisation avant de mener à la découverte et l’intégration. Ce processus suppose une variété de combinaisons donnant lieu à de multiples résultats, de sorte que la reconnaissance prendra un visage différent pour chaque personne qui le met en pratique.
Les actions de la reconnaissance s’assemblent et s’enchevêtrent comme les fils de couleurs différentes d’un tissage solide. Elles forment un tout qui mène au savoir-reconnaître. Il importe donc de toutes les assimiler pour y avoir accès.
Découvrir
Les découvertes associées aux ateliers NCF peuvent être nombreuses : découvrir* nos compétences génériques et celles des autres ; découvrir comment et pourquoi on fait les choses ; découvrir nos goûts, nos intérêts, nos rêves, nos forces ; découvrir les attentes des autres, leurs forces, la façon dont on peut s’entraider ; découvrir nos possibilités d’avenir.
Ces découvertes se font dans le quotidien, lors d’une formation ou d’événements importants de la vie. Découvrir, commande de s’intéresser à ce qui se passe en soi et autour de soi. Pour faire des découvertes, il faut donc prendre le temps de regarder, d’observer, d’identifier et d’écouter.
Exprimer
Exprimer* son expérience, c’est la faire connaître aux autres dans un langage approprié aux circonstances (verbal, écrit ou non verbal). C’est parler, nommer, dire, écrire, dessiner, permettre de se faire comprendre et, finalement, convaincre. C’est aussi partager avec l’autre ses observations, lui dire son appréciation.
Pour que cette expression soit efficace, il faut prendre le temps d’entrer en relation, de dire, d’écouter, de partager, de communiquer, de rendre visible. Il faut également chercher les mots appropriés, utiliser un nouveau vocabulaire, et pourquoi pas, provoquer des rencontres ?
Valoriser
Valoriser ses expériences, c’est donner une valeur à ce qu’on a fait dans le passé et ce que l’on fait aujourd’hui. La valorisation peut être implicite ou explicite. Dans ce dernier cas, on peut procéder à des évaluations à partir de ses propres critères de réussite ou à partir d’outils conçus à cet effet.
Quant aux valeurs, elles sont différentes selon les personnes, leur culture, leurs motivations, leurs convictions morales ou religieuses. Ces valeurs sont associées aux apprentissages, à l’évolution personnelle, l’argent, les liens affectifs, les biens, la croissance spirituelle, les sensations, la solidarité, le bonheur.
Pour que la valorisation aide à aller de l’avant, il faut apprendre à juger ses propres expériences, à les évaluer de façon formatrice et constructive. Il faut vouloir faire des liens entre différentes expériences, entre une expérience passée et un projet d’avenir. Il faut se réconcilier avec son passé en y trouvant les aspects positifs pour l’avenir. Il faut pouvoir valoriser l’expérience des autres.
Intégrer
Intégrer, c’est : intégrer ses compétences génériques dans l’ensemble des activités quotidiennes, dans des situations nouvelles ; continuer à mieux se connaître, à se reconnaître et à se servir consciemment de ses compétences génériques ; utiliser ses compétences génériques développées dans un milieu de vie pour faire face à des événements, pour résoudre les problèmes rencontrés dans un autre milieu de vie ; se servir des événements, des chocs, pour avancer, se dépasser, se surpasser ; intégrer lorsque c’est possible, d’autres personnes dans ses projets personnels afin de bénéficier de la mise en commun des forces différentes de chacune et chacun.
L’intégration doit favoriser l’apprentissage dans nos différentes expériences de vie, que ce soit en essayant de faire des choses différentes, en transférant ses compétences, en prenant des risques, en se faisant confiance, en interagissant, en rusant ou en évoluant avec d’autres.
Remarque : Inspiré du chapitre 9, de la première partie du Manuel des animatrices et des animateurs de 1995 : « Savoir reconnaître ».
46. La première édition de Nos compétences fortes présentait ces mots-clés comme les « clés de la reconnaissance », les associant de manière explicite à des « clés » qu’il était nécessaire d’avoir en sa possession pour maîtriser le savoir-reconnaître. Cette nouvelle édition les présente comme les « actions de la reconnaissance ». Ce changement d’orientation ne compromet pas la compréhension que les utilisatrices et les utilisateurs de la première édition ont pu se faire du savoir-reconnaître. Il s’agit du même processus, qu’il soit question de « clés » ou « d’actions » de la reconnaissance. Il nous apparaît cependant important d’établir avec force que les clés de la reconnaissance désignent des actions essentielles à tout processus de reconnaissance.