Un Québec apprenant doit répondre aux besoins diversifiés d’apprentissage des personnes et des collectivités.
1. Quels sont les principaux enjeux ?:
Pour les collectivités
Le « bien commun » est devenu l'une des bannières de ralliement des mouvements sociaux à travers la planète pour affronter la crise de civilisation (alimentaire, économique, sociale, environnementale et démocratique) que nous affrontons aujourd'hui. Bien plus qu'une simple prise de position philosophique, une éthique de la relation de l'homme avec la nature et de la convivialité entre humains, il apparaît de plus en plus comme un paradigme socio-économique crédible qui s'oppose, aux logiques du marché et de l'État sans pour autant les nier et encore moins les exclure. Dans un climat mondial d'indignation de plus en plus répandu face au manque évident d'alternative à la crise de la part du modèle néolibéral dominant, l'appropriation de l'idée des biens communs est aujourd'hui un facteur d'émancipation et de renouvellement de l'imaginaire d'être et agir ensemble et du "vivre bien" en harmonie avec les hommes et la nature. Cette dynamique puise sa force, d'une part dans la dimension pratique des biens communs, qui permet à chacun de s'attacher à résoudre un besoin souvent très concret, et d'autre part, dans les liens qui se tissent entre des acteurs venus d'horizons différents animés par des valeurs communes de partage, de co-création et de préservation des ressources pour les générations à venir, ainsi que de la participation démocratique à la gestion et création de Communs.
Pour les personnes
Les compétences du 21e siècle:
"Les recherches de l’UNESCO (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture) et d'autres organismes essaient de définir les compétences nécessaires pour garantir à chaque personne des conditions favorables à son épanouissement personnel, à sa citoyenneté active, à son intégration sociale et culturelle ainsi qu’à son insertion professionnelle. Autour du noyau traditionnel, qui regroupe les compétences linguistiques (communication orale, lecture et écriture) ainsi que les compétences en mathématiques et les compétences cognitives (raisonnement logique, repérage dans l’espace et dans le temps, capacité à apprendre…), apparaissent d’autres compétences de base dont l’importance croît avec les évolutions de la société ; citons : "les compétences en technologies de l’information, les langues étrangères, la culture technologique, l’esprit d’entreprise et les aptitudes sociales" . Les capacités à communiquer, à coopérer et à résoudre des problèmes sont très présentes dans toutes les réflexions engagées aujourd’hui."
La politique et les TIC
Rappelons que la politique gouvernementale d’éducation des adultes et de formation continue mentionne que “[...] l'inforoute recèle un potentiel énorme d'autoformation pour les adultes. Dans la mesure où elle est accessible au plus grand nombre, repousse les frontières traditionnelles de l'éducation et de la formation. » (page 30)
2. Comment résoudre les problèmes soulevés par les enjeux?:
Enrichir les pratiques de biens communs et développer des synergies entre les projets de médiation des biens communs notamment grâce à l'ouverture de ces projets (formats et outils libres, partage d'expérience, ... ), mais aussi grâce à l’échange des idées et au partage de ressources, d'outils, de formats de documentation, qui peuvent ainsi se retrouver de manière plus naturelle et intuitive dans plusieurs initiatives.
Considérer et analyser la pertinence et la faisabilité de créer une « école » ou « université » des Communs au Québec en partant de la culture québécoise en matière d'éducation des adultes et des pratiques existantes d'universités d'été et autres activités d'éducation alternative et de partage des savoirs.
Valoriser certains dispositifs d'innovation ouverte (laboratoire vivant, espace de travail partagé, cercles d'apprentissage, laboratoire de fabrication numérique, remix multimédia) qui se présentent comme des moyens puissants pour favoriser l'apprentissage, le développement et la mise en action des compétences personnelles selon des modalités qui sont à la fois collectives (apprendre avec les autres et des autres) et entrepreneuriales (apprendre par l'initiative et l'action). (Voir: Les compétences du 21e siècle à la page 11). En effet, les principes de la formation aux adultes montrent un lien étroit entre l'apprentissage et l'action. Les adultes apprennent mieux quand ils peuvent s'appuyer sur leur propre expérience, quand la connaissance est issue de la pratique et quand elle répond à leurs besoins concrets. Valoriser l'apprentissage par les pairs et par projets. Développer l'accompagnement par les pairs et les outils d'évaluation d'un tel modèle pédagogique dans des contextes réels d'apprentissage.
Les activités poursuivies dans le cadre d'un Fab lab par exemple, pourraient, si elles sont bien documentées et analysées, développer les compétences transversales des participants et participantes et, ainsi, contribuer à l'atteinte des visées du Programme de formation de base commune du ministère de l'Éducation du Loisir et du Sport :
- En permettant de répondre aux besoins de formation liés aux situations de vie des adultes.
- En rejoignant les intentions éducatives des cinq domaines généraux de formation : Monde du travail et de la formation; Santé et mieux-être;Vivre-ensemble et citoyenneté; Médias; Environnement et consommation.
- En mettant l'accent sur le développement des compétences polyvalentes : Agir avec méthode; Communiquer; Coopérer; Exercer sa créativité.