Un Québec apprenant doit renforcer la reconnaissance publique et politique de l’éducation et de la formation des adultes.
1. Comment renforcer, au sein de la société, la reconnaissance de l’éducation et la formation des adultes ?:
- Il faut que l’ensemble des acteurs de l’éducation et de la formation des adultes au Québec travaillent en collaboration ou en partenariat pour favoriser réellement l’apprentissage tout au long de la vie et ce, d’abord pour les adultes qui se trouvent au début de la chaîne, c’est-à-dire en alphabétisation.
- La société doit aussi reconnaître le caractère urgent de la lutte contre l'analphabétisme au Québec et pour ce, le gouvernement doit être le chef de file de cette reconnaissance.
2. Comment renforcer, au sein du gouvernement, la reconnaissance de l’éducation et la formation des adultes ?:
Permettez-moi, ici, d’être à mon tour sceptique. La décennie ’90 devait être celle où l’on se donnait les moyens pour diminuer considérablement le taux d’analphabétisme. Vint ensuite le 21e siècle et ,au Québec, la PGEAFC et son Plan d’action (le seul d’ailleurs…), où l’on reconnaissait pour une première fois, le réseau d’éducation non-formelle et où, une fois encore, on devait tout mettre en oeuvre pour favoriser l’apprentissage tout au long de la vie…Selon moi, l’oeuvre n’a été que littéraire et tablettée... Où en sommes-nous, presque 25 ans plus tard, un quart de siècle, avec tous ces vœux pieux?
Actuellement, nous nous retrouvons, une fois encore, en période d’incertitude économique, de désengagement de l’État sous toutes ces formes, difficile de tabler sur une formule idéale mais on peut toujours rêver; ça ne coûte rien. Alors, je me permets de rêver, et sur ce rêve, je rejoins le discours d’une collègue, madame Caroline Meunier, à savoir qu’un gouvernement responsable et réaliste qui ne se cache pas la tête dans le sable avec les données de l’ÉIACA, 2003, devrait mettre de l’avant une stratégie nationale de lutte contre l’analphabétisme et de cette stratégie devra découler des actions tangibles qui auront un effet réel sur la participation en formation des plus démunis de notre société. Comment construire une société juste, dynamique, instruite où chaque individu peut jouer son rôle de citoyen quand près de la moitié de la population n’a pas les compétences jugées essentielles pour fonctionner dans notre société, dite du savoir.
Le gouvernement doit aussi s’assurer, car c’est là l’une de ses responsabilités, que chaque personne ait la possibilité de jouer ses rôles en tant que parent, travailleur et citoyen, ait accès à l’information et soit en mesure de se réaliser comme être humain. Nous nous en éloignons quotidiennement quand nous informatisons nos services, nous omettons de simplifier nos écrits publics ou simplement lorsque nous refusons de reconnaître le réel taux d’analphabétisme de notre province. Beaucoup de travail reste à faire pour mettre l’ensemble de notre population dans un réel processus d’apprentissage tout au long de la vie.