Le 5 novembre, l’ICÉA participait à un symposium sur la place des jeunes à l’éducation des adultes, organisé à l'occasion des Grandes rencontres sur la persévérance scolaire. Globalement, l’intervention de l’ICÉA a fait valoir l’importante contribution des centres d’éducation des adultes à la lutte à la persévérance scolaire et à l’accès à la diplomation chez les jeunes. Toutefois, cet apport n’est pas sans conséquences sur la capacité des centres d’éducation des adultes de répondre aussi aux besoins des adultes. Pour l’ICÉA, cette présence de jeunes à l’éducation des adultes pose aux centres d’éducation des adultes un défi majeur d’équilibre dans la réponse apportée aux besoins de deux populations étudiantes différentes.
Plus spécifiquement, dans sa communication, l’Institut a fait état de certaines statistiques illustrant l’apport des centres d’éducation des adultes à la persévérance scolaire et à la diplomation des jeunes :
- Au cours de la dernière décennie, on assiste à une croissance continue des inscriptions à la formation générale des adultes (FGA);
- À chaque nouvelle cohorte d’élèves débutant un parcours à la formation initiale des jeunes, 1 jeune sur 5 s’inscrira à la FGA. Plus de 15 % des jeunes de cette cohorte font le passage directement de la formation initiale des jeunes à la FGA;
- Au cours des 20 dernières années, le 2/3 de la hausse de l’espérance de scolarisation (temps total passé dans le réseau scolaire par chaque personne) est dû à la FGA;
- Parmi les jeunes inscrits au second cycle de la FGA, 62 % y obtiendront leur diplôme avant l’âge de 20 ans.
Pour l’ICÉA, les centres d’éducations des adultes sont définitivement devenus un instrument clé de la lutte à la persévérance scolaire et de l’accès à la diplomation. Ce rôle est malheureusement trop souvent passé sous silence.
Concernant les stratégies pour favoriser la persévérance des jeunes à la FGA et l’accès à la diplomation, l’ICÉA a partagé les grandes lignes de l’approche que l’Institut fit valoir en 2011 dans le cadre d’un mémoire sur la qualification des moins de 20 ans (pour accéder au mémoire, voir le lien à la fin de l’article). Dans l’ensemble, l’Institut a proposé de miser sur les apprentissages réalisés par les jeunes à l’école, mais aussi hors du système scolaire. Il faut penser en termes de parcours d’apprentissage scolaire et non scolaire le cheminement des jeunes et non seulement en termes de gestion d’activités scolaires d’apprentissage. Cela implique de compter sur la reconnaissance des acquis pour établir des passerelles entre le cheminement scolaire vers la diplomation et les apprentissages réalisés hors de l’école.
Dans sa communication, l’ICÉA a attiré l’attention sur l’important défi d’équilibre auquel font face les centres d’éducation des adultes dans la réponse qu’ils proposent aux besoins des jeunes et des adultes. Répondre à ces besoins n’est pas sans soulever des défis pédagogiques, étant donné que les conditions de vie, les motivations et les besoins d’un jeune âgé de 16 ans ne sont bien évidemment pas les mêmes que ceux d’un adulte de plus de 30 ans. Pour l’ICÉA, les centres d’éducation des adultes sont devenus autant une institution éducative au service de l’éducation des adultes qu’une ressource éducative intégrée aux stratégies d’obtention d’un diplôme d’études secondaires du secteur de l’éducation des jeunes. À ce sujet, l’Institut s’inquiète que les centres d’éducation des adultes n’aient pas les ressources suffisantes pour maintenir cet équilibre dans la réponse fournie aux besoins des jeunes et des adultes.
En conclusion, l’ICÉA a fait part de deux grandes questions au cœur de la réflexion de l’Institut sur la présence des jeunes à la FGA :
- Est-il possible que des problèmes non solutionnés au secteur des jeunes expliquent en partie cette proportion de jeunes dans les centres d’éducation des adultes ?
- Le rôle important des centres d’éducation des adultes dans la persévérance et la diplomation chez les jeunes de moins de 20 ans se joue-t-il au détriment des adultes ?
La communication de l’ICÉA a été prononcée par Daniel Baril, agent de recherche et de développement à l’Institut.
Vous pouvez consulter le support Powerpoint de la présentation en cliquant sur le lien ci-dessous. Vous y trouverez aussi un lien accédant au mémoire de l’ICÉA sur la qualification chez les moins de 20 ans.
Fichier attaché | Taille |
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2013_presentation_icea_aux_rencontres_perseverance_scolaire.pdf | 232.8 Ko |
icea_memoirecse_qualif_moins_de_20_ans_final.pdf | 296.92 Ko |