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ICEA

Institut de coopération pour l'éducation des adultes

Premier Thème

Un Québec apprenant doit renforcer la reconnaissance publique et politique de l’éducation et de la formation des adultes.

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Claude Champagne - Mardi 7 Mai 2013


1. Comment renforcer, au sein de la société, la reconnaissance de l’éducation et la formation des adultes ?

Réseautage, événements publics organisés conjointement, documentation et promotion/diffusion de bonnes pratiques et d'innovations en ce domaine. Une SQAF qui dépasse le cadre de la formation qualifiante dispensée par
les commissions scolaires. Idem pour la formation reliée à l'employabilité. Une semaine ou une journée thématique sur l'éducation populaire et l'éducation à la citoyenneté pour sauver et renforcer la démocratie et le pouvoir d'agir des gens et des communautés.

2. Comment renforcer, au sein du gouvernement, la reconnaissance de l’éducation et la formation des adultes ?

Il faudrait d'abord qu'une volonté politique soit manifestée. Des rencontres formelles bilatérales avec un réseau des réseaux de la formation continue alimenté et relancé par l'ICÉA, une sorte de Conférence des recteurs de
l'éducation des adultes (même si la CRÉPUQ se porte plutôt à mal de ce temps-ci).

Mouvement québécois des adultes en formation (MQAF) - Jeudi 9 Mai 2013


1. Comment renforcer, au sein de la société, la reconnaissance de l’éducation et la formation des adultes ?

On ne décrète pas la culture. Or, pour des raisons historiques notamment, on ne peut certainement pas affirmer que le Québec se caractérise par une forte culture d'éducation et de formation continue des adultes. En témoignent la faible littératie de près d'un adulte sur deux et le fait que ce sont ceux qui en auraient davantage besoin qui sont les moins engagés dans une démarche d'éducation et de formation.

C'est d'ailleurs dans cette perspective, mieux faire connaître et valoriser l'éducation et la formation des adultes, qu'a été créée la Semaine québécoise des adultes en formation. Parce qu'il ratisse très large, l'événement contribue certainement à l'ancrage de l'éducation et de la formation des adultes dans la société. La Semaine doit donc se poursuivre, voire accentuer son action, car c'est seulement à moyen et à long terme, par la répétition des mêmes messages, qu'elle atteindra ses objectifs.

Cela dit, si l'on tient compte de l'opération publicitaire qui la précède, la Semaine n'exerce son influence que pendant quelques semaines; cet événement est incontestablement nécessaire, mais insuffisant pour modifier le cours des choses.

S'il y avait des recettes simples pour influer sur l'évolution sociale, cela se saurait. Notre espoir de changement réside plutôt dans l'action quotidienne des groupes et des associations engagés en éducation des adultes. C'est en accroissant leur rayonnement, en joignant davantage de gens, chacun dans leur milieu de vie et leur champ d'action, que ces groupes et associations contribueront à renforcer l'éducation et la formation des adultes au Québec. Ce sera forcément une action lente, donc à long terme.

Comme chacun le sait, l'éducation des adultes constitue un champ éclaté comportant des intervenants très diversifiés. Dans tous les scénarios, une attention doit être portée à la formation formelle dispensée dans le système public d'enseignement, le creuset où se façonnent les connaissances et la culture communes. Il y a des exceptions, bien sûr, mais c'est d'abord par la formation formelle que les citoyens acquièrent les connaissances et les compétences qui leur permettent d'échapper à la pauvreté et à l'exclusion sociale, d'acquérir une qualité de vie et d'exercer pleinement leur citoyenneté.

2. Comment renforcer, au sein du gouvernement, la reconnaissance de l’éducation et la formation des adultes ?

Pour le MQAF, cette question s'inscrit dans une dynamique qui pourrait avoir pour thème Un géant démographique, un nain politique.

Tous ordres d'enseignement confondus, selon l'édition 2011 des Statistiques de l'éducation, on dénombre plus de 400 000 étudiantes et étudiants adultes dans le système public d'enseignement. C'est davantage que l'ensemble des membres de la FEUQ, de la FECQ, de l'ASSÉ et de la TACEQ.

Il suffit de penser un instant au « printemps érable », au Sommet sur l'enseignement supérieur et aux cinq chantiers qui en ont découlé pour convenir que le mouvement étudiant constitue un acteur social et politique majeur. Il en est ainsi parce que ces fédérations regroupent des associations étudiantes accréditées en vertu de la Loi sur l'accréditation et le financement des associations d'élèves ou d'étudiants. C'est grâce à cette loi que ces associations bénéficient d'importantes ressources financières et humaines qui leur permettent de se fédérer, d'effectuer des recherches, de mener des activités de lobbying auprès des pouvoirs publics et, au besoin, d'orchestrer des mouvements de protestation comme celui qui a entraîné l'annulation de la hausse des droits de scolarité de 1 625 $ par année.

En amont de leur action nationale, les associations étudiantes accréditées jouent un rôle très positif dans leur établissement, où elles contribuent à l'équilibre des forces et procurent aux autorités un précieux feedback sur ce que vivent les étudiants. En participant aux activités de leur association, les étudiants contribuent à l'amélioration des règles et du climat de vie de l'école et ils enrichissent leur formation, car ils s'initient au fonctionnement démocratique, aux débats, à la représentation et à la négociation, autant d'éléments qui s'inscrivent dans l'objectif d'éducation à la citoyenneté.

C'est ce ces outils dont sont présentement privés les étudiants adultes. Il n'y a aucune association accréditée d'étudiants adultes dans les centres d'éducation des adultes (CEA) et les centres de formation professionnelle (CFP) des commissions scolaires parce ces établissements sont exclus du champ d'application de la loi sur les associations étudiantes. Sans entrer dans des détails techniques qu'il serait trop long et peu utiles d'exposer ici, il n'existe aucune association d'étudiants adultes au cégep, même si le collégial est inclus dans la Loi.

Ce sont donc seulement les étudiants adultes des universités qui sont minimalement organisés, mais encore là, en raison de failles dans la loi sur les associations étudiantes, on ne compte que cinq associations accréditées, soit à la TÉLUQ, à la Faculté de l'éducation permanente de l'Université de Montréal, à l'École d'éducation permanente de l'Université McGill, à HEC Montréal (programmes de certificat) et dans les hors campus de l'Université du Québec à Trois-Rivières.

Cela dit, malgré la modestie de son organisation et de ses moyens, la Fédération des associations étudiantes universitaires québécoises en éducation permanente (FAEUQEP) est officiellement reconnue par le gouvernement. Entre autres, elle a participé de plein droit au Sommet sur l'enseignement supérieur et aux cinq chantiers qui en ont découlé. La première condition pour influer sur le cours des choses, c'est d'avoir voix au chapitre dans le cénacle du pouvoir politique. N'eût été de la FAEUQEP, la formation continue aurait d'ailleurs passé sous le radar au Sommet sur l'enseignement supérieur.

Un des problèmes fondamentaux du mouvement des étudiants adultes est donc d'ordre légal. En premier lieu, il faut remédier à l'injustice de l'exclusion des CEA et des CFP du champ d'application de la loi sur les associations étudiantes, car rien ne justifie que les 308 296 adultes inscrits dans ces établissements ne puissent bénéficier des mêmes droits que les autres. Il faudrait du même coup revoir les dispositions de la Loi qui, de facto, empêchent la création d'associations d'étudiants adultes dans les cégeps et limitent les possibilités dans les universités.

Dans le système public d'enseignement, l'interlocuteur inévitable, le seul qui puisse véritablement changer choses, est le gouvernement du Québec. Il serait cynique d'affirmer que les gouvernements n'ont pas à cœur l'intérêt public, mais il serait naïf de croire qu'ils sont imperméables aux pressions des groupes organisés. À terme, l'objectif du MQAF est de devenir une force politique suffisamment conséquente pour influencer les politiques gouvernementales.

Ce qui est vrai pour le MQAF ne vaut-il pas aussi pour l'ensemble du mouvement de l'éducation et de la formation des adultes? À titre d'exemple, n'est-il pas étonnant que, malgré des demandes répétées depuis 2007, il n'y ait toujours pas de deuxième plan d'action de la Politique d'éducation et de formation continue des adultes? Nous devons malheureusement prendre acte que le mouvement élargi de l'éducation et de la formation continue des adultes ne pèse décidément pas lourd dans la balance politique. Y a-t-il d'autres choix que de devenir une force politique que le gouvernement n'aura pas le choix de reconnaître et d'écouter plus attentivement?

À court terme, il nous semble donc nécessaire de multiplier les efforts pour obtenir un deuxième plan d'action de la Politique d'éducation et de formation continue des adultes.

Cela dit, la toute première priorité du MQAF demeure la modernisation de la loi sur les associations étudiantes.

Esther Désilets - Lundi 6 Mai 2013


1. Comment renforcer, au sein de la société, la reconnaissance de l’éducation et la formation des adultes ?

Dans ce thème, nous avons scindé les deux questions et nous nous sommes davantage attardés à la reconnaissance de la formation syndicale et à sa place en éducation des adultes. Nous croyons qu’il y a une perception limitée du milieu face à cette formation. Celle-ci s’adresse aux membres afin de faire respecter leur droit au travail et aussi améliorer leurs conditions de travail, mais la formation syndicale est aussi une formation citoyenne. La défense d’un véritable filet social (santé, éducation retraite, etc.), la compréhension des enjeux sociaux et le développement de notre capacité à faire des pressions politiques auprès de nos dirigeants politiques font aussi partie de ce que nous appelons la formation syndicale. Pour cette question, il nous apparaît important d’avoir une reconnaissance publique et politique de la formation des adultes, mais particulièrement dans ses multiples lieux d’apprentissages. Il est à noter que le ministère de l’Éducation finançait cette formation à un moment donné de son histoire, ce qui permettait de faire de l'encadrement auprès de nos formateurs et formatrices. Faire un suivi des apprentissages sur le terrain et de constater l’impact réel de la formation, tant sur le plan syndical que sur le plan de l’engagement citoyen.

2. Comment renforcer, au sein du gouvernement, la reconnaissance de l’éducation et la formation des adultes ?

(Voir question 1)

Martin Labrecque - Lundi 6 Mai 2013


1. Comment renforcer, au sein de la société, la reconnaissance de l’éducation et la formation des adultes ?

La meilleur reconnaissance vient de la qualité. Il faut donc des moyens d'évaluer la formation dans divers milieux afin d'être en mesure de juger adéquatement de leur valeur. Une bonne évaluation débute avec une bonne formation, une bonne formation est reconnu par une bonne évaluation.

2. Comment renforcer, au sein du gouvernement, la reconnaissance de l’éducation et la formation des adultes ?

Voir ci-haut.

France Bertrand - Vendredi 3 Mai 2013


1. Comment renforcer, au sein de la société, la reconnaissance de l’éducation et la formation des adultes ?

Publiciser les réussites vécues par nos adultes. Démontrer le cheminement de certains de nos élèves. Faire un "avant-après" en entrevue avec l'adulte apprenant.

2. Comment renforcer, au sein du gouvernement, la reconnaissance de l’éducation et la formation des adultes ?

Fédération des professionnelles et professionnels de l`éducation ( FPPE) - Vendredi 3 Mai 2013


1. Comment renforcer, au sein de la société, la reconnaissance de l’éducation et la formation des adultes ?

• Élaboration d’une campagne de promotion multiplateforme qui s’adresserait autant aux adultes eux-mêmes qu’aux parents et aux entreprises, par exemple. L’utilisation d’histoires à succès telles qu’un entrepreneur ayant fait un passage à l’éducation des adultes, un parent recevant son diplôme en même temps que son enfant, etc. Intégrer ces éléments à l’intérieur de publicités ou activités déjà existantes : promotion de comités sectoriels, remise de prix de la Chambre de commerce, publicité des cégeps et universités, etc.

• Les campagnes de promotion gagneraient à être plus axées sur les réalités régionales et locales. La plateforme de base pourrait être nationale avec un « espace » pour faire le lien avec les ressources du milieu.

• Utiliser le matériel créé dans le cadre de la Semaine québécoise des adultes et le diffuser à plus large échelle (exemple : pub dans le Journal de Montréal).

2. Comment renforcer, au sein du gouvernement, la reconnaissance de l’éducation et la formation des adultes ?

• Prendre conscience à quel point l’éducation des adultes est à la fois un moyen de transformer les individus, la société et un moyen de développement économique. L’éducation des adultes est nécessaire dans nos sociétés à la fois comme vecteur d’autonomisation et comme instrument de développement.

• Une politique de l’éducation des adultes doit embrasser la totalité du continuum qui va de l’alphabétisation de base à la formation professionnelle, au développement des ressources humaines et la formation continue.

• Actuellement, il semble y avoir une croyance à l’effet que le secteur privé est plus en mesure de définir les besoins de formation que le secteur public. N’y a-t-il pas un danger à subordonner l’éducation des adultes aux seuls intérêts du privé ? Le gouvernement doit demeurer le maître d’œuvre l’ensemble de l’offre en jouant un rôle de coordination de tous les acteurs (public, privé et communautaire).

• La publication de résultats de recherche sur les meilleures façons de faire permettrait d’avoir une meilleure connaissance de la situation sur le terrain et du rapport coûts-avantage sur les plans économique et social. Cela pourrait justifier le financement public des services d’éducation des adultes.

• Assurer la présence de membres de la formation des adultes aux tables, projets, ministères pertinents. Bref, s’assurer que lorsqu’il y a un représentant du milieu de l’éducation, que ce ne soit pas seulement un représentant du secteur des jeunes puisque la réalité de l’éducation des adultes est bien différente.

Geneviève Aubry - Vendredi 3 Mai 2013


1. Comment renforcer, au sein de la société, la reconnaissance de l’éducation et la formation des adultes ?

Publiciser des exemples d'adultes ayant fait un retour aux études, comme dans le cadre de la Semaine québécoise des adultes en formation (SQAF).

2. Comment renforcer, au sein du gouvernement, la reconnaissance de l’éducation et la formation des adultes ?

Reconnaître davantage les enseignants de la formation continue (meilleures conditions, reconnaissance comme enseignant par les organismes de subvention en recherche). Subventionner le retour aux études des étudiants adultes.

Martin St-Pierre - Vendredi 3 Mai 2013


1. Comment renforcer, au sein de la société, la reconnaissance de l’éducation et la formation des adultes ?

Promouvoir dans les réseaux sociaux et médias les thèmes suivants :
• Démystifier le fait qu’un diplôme aux adultes est un diplôme à rabais
• La formation offerte aux adultes est aussi exigeante qu’au secteur des jeunes
• L’enseignement individualisé est une façon différente d’apprendre et qui permet à l’élève de respecter son rythme d’apprentissage
• La force de l’éducation des adultes réside dans l’approche personnalisée entre enseignants et élèves

2. Comment renforcer, au sein du gouvernement, la reconnaissance de l’éducation et la formation des adultes ?

• Demander aux gouvernements de respecter les ordres d’enseignement, c’est-à-dire que le Cégep arrête de donner des cours d’appoint de niveau secondaire
• Que l’éducation des adultes permet une deuxième chance à la réussite pour les décrocheurs du secteur des jeunes
• Que l’éducation des adultes est un endroit propice pour l’élève de reprendre confiance en soi et par le fait même, d’augmenter son estime de soi, l’estime de soi étant le prélude à un apprentissage signifiant

Heather Cregg - Vendredi 3 Mai 2013


1. Comment renforcer, au sein de la société, la reconnaissance de l’éducation et la formation des adultes ?

Activités médiatiques.

Assurer une représentation dans tous les panels, forums où l’on traite d’Éducation.

2. Comment renforcer, au sein du gouvernement, la reconnaissance de l’éducation et la formation des adultes ?

Ajout de ressources.

Admission, reconnaissance ou compréhension commune que l’EDA est le dernier maillon /dernière chance pour l’obtention d’un DES pour plusieurs

Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec - Vendredi 3 Mai 2013


1. Comment renforcer, au sein de la société, la reconnaissance de l’éducation et la formation des adultes ?

Le Comité École et société de la FNEEQ a préparé une contribution que nous avons transmise à l'ICÉA et qui sera mise en ligne sur le site. Au bénéfice de la consultation en ligne, nous répondons à quelques questions dont le contenu est tiré du document.

La FNEEQ invite le gouvernement à redécouvrir quelques grands principes qui étaient les siens dans sa politique d’éducation aux adultes, mais qui nous apparaissent avoir été négligés au profit d’une vision exclusivement centrée sur la formation de la main d’oeuvre, notamment celui de la reconnaissance des besoins des individus dans leur vie personnelle et citoyenne. La formation à l’emploi est certes importante, mais l’éducation aux adultes ne peut s’y réduire, parce qu’elle mettrait ainsi de côté toute une gamme de besoins tout aussi légitimes non seulement chez les travailleuses et travailleurs qui souhaitent élargir leurs horizons par la formation, mais aussi chez des personnes qui n’ont pas encore, ou qui n’ont plus accès au marché du travail.

L’État doit non seulement continuer à soutenir les ordres d’enseignement qui travaillent en éducation aux adultes mais aussi les groupes populaires qui y ont toujours travaillé avec compétence et en complémentarité. Reconnaître l’expertise de ces organismes d’éducation populaire qui sont en contact étroit avec les milieux constituerait un pas dans cette direction pour ces groupes qui voient diminuer, voire disparaître, leurs sources de financement.

Au chapitre de l’éducation populaire, depuis quelque années, dans certains domaines sociaux et celui de l’éducation aux adultes n’y échappe pas, l’État est en train de céder peu à peu ses responsabilités en matière d’orientations, au profit de grandes fondations privées. Cette intrusion du privé dans un domaine public, par le biais de partenariats privés-publics (PPP) sociaux, soulève de nombreuses questions. Les fondations fixent elles-mêmes leurs priorités, selon une approche d’obligation de résultats souvent incompatible avec les besoins identifiés par le milieu ou les choix sociaux qui auraient pu être faits en fonction de politiques publiques reconnues; tout cela sans avoir de compte à rendre à l’État ou à la communauté. Le gouvernement encourage et participe financièrement à ces initiatives privées, sans qu’il y ait eu de débat public concernant ce nouveau type de gouvernance du social. La FNEEQ demande un moratoire sur l’établissement de nouveaux partenariats impliquant une ou des fondations privées. L‘État doit rester maître d’œuvre et ne pas se déresponsabiliser dans le domaine de la formation : c’est à lui qu’il revient de s’assurer que les objectifs globaux de la formation tout au long de la vie ne soient pas occultés.

2. Comment renforcer, au sein du gouvernement, la reconnaissance de l’éducation et la formation des adultes ?

La FNEEQ invite le gouvernement à redécouvrir quelques grands principes qui étaient les siens dans sa politique d’éducation aux adultes, mais qui nous apparaissent avoir été négligés au profit d’une vision exclusivement centrée sur la formation de la main d’oeuvre, notamment celui de la reconnaissance des besoins des individus dans leur vie personnelle et citoyenne. La formation à l’emploi est certes importante, mais l’éducation aux adultes ne peut s’y réduire, parce qu’elle mettrait ainsi de côté toute une gamme de besoins tout aussi légitimes non seulement chez les travailleuses et travailleurs qui souhaitent élargir leurs horizons par la formation, mais aussi chez des personnes qui n’ont pas encore, ou qui n’ont plus accès au marché du travail.

L’État doit non seulement continuer à soutenir les ordres d’enseignement qui travaillent en éducation aux adultes mais aussi les groupes populaires qui y ont toujours travaillé avec compétence et en complémentarité. Reconnaître l’expertise de ces organismes d’éducation populaire qui sont en contact étroit avec les milieux constituerait un pas dans cette direction pour ces groupes qui voient diminuer, voire disparaître, leurs sources de financement.

Au chapitre de l’éducation populaire, depuis quelque années, dans certains domaines sociaux et celui de l’éducation aux adultes n’y échappe pas, l’État est en train de céder peu à peu ses responsabilités en matière d’orientations, au profit de grandes fondations privées. Cette intrusion du privé dans un domaine public, par le biais de partenariats privés-publics (PPP) sociaux, soulève de nombreuses questions. Les fondations fixent elles-mêmes leurs priorités, selon une approche d’obligation de résultats souvent incompatible avec les besoins identifiés par le milieu ou les choix sociaux qui auraient pu être faits en fonction de politiques publiques reconnues; tout cela sans avoir de compte à rendre à l’État ou à la communauté. Le gouvernement encourage et participe financièrement à ces initiatives privées, sans qu’il y ait eu de débat public concernant ce nouveau type de gouvernance du social. La FNEEQ demande un moratoire sur l’établissement de nouveaux partenariats impliquant une ou des fondations privées. L‘État doit rester maître d’œuvre et ne pas se déresponsabiliser dans le domaine de la formation : c’est à lui qu’il revient de s’assurer que les objectifs globaux de la formation tout au long de la vie ne soient pas occultés.

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